L’égalisation de Künzle, à la 56e minute, a fait mal à GE Servette.

 

Lorsque le GSHC a annoncé la titularisation du gardien Giovannini à la place de Mayer, nombreux ont été les sourires amusés. Avec un match capital ce soir à Ambri – le quatrième en cinq soirs! –, une impasse à Zurich semblait presque logique. C’est pourtant tout l’inverse qui s’est produit avec une prestation sacrément aboutie malgré une défaite on ne peut plus frustrante.

 

Il fut un temps où il ne faisait pas bon s’imposer face au GSHC. L’adversaire qui sortait vainqueur de son duel face à GE Servette passait la nuit à chercher une position pour dormir afin de ne pas avoir mal aux hématomes. Cette période est définitivement révolue. Hier, le HC Davos a facilement dominé les Aigles et n’a même pas eu besoin de sortir l’arnica. Sans cautionner la dureté parfois excessive de «l’ancien» GSHC, il faut bien admettre que ce style de jeu impressionnait son monde depuis une bonne décennie. Et aujourd’hui? Plus rien de tout cela.

Hier soir, le prix du meilleur joueur a politiquement été remis à Stéphane Da Costa. Le Français, qui faisait ses grands débuts en grenat, a fait un match tout à fait correct avec un but. Mais c’est bien Henrik Tömmernes qui a crevé l’écran lors de cette victoire compliquée face à Kloten. Un but, un assist et deux tirs au but magnifiquement marqués: le Suédois a enfin justifié la réputation qui lui colle aux lames depuis son arrivée aux Vernets.

 

On aurait pu titrer sur le score de tennis en hommage à la présence de Stan Wawrinka au match. Mais l’allusion aux échecs colle bien mieux à la physionomie de ce derby lémanique. Hier, GE Servette a livré une prestation terriblement aboutie face à Lausanne. Les Aigles n’ont accordé qu’un seul surnombre durant la totalité de la rencontre. C’est à cette occasion que le LHC a donné l’illusion (factice) de pouvoir ramener quelque chose des Vernets. Hormis cette scène, les Aigles ont offert une leçon tactique à leurs opposants.

Àpeine sortis d’une zone de turbulences, les Genevois ont trouvé les moyens d’y sauter de nouveau les deux patins joints. Battus après prolongation par Langnau, ils n’ont absolument aucune excuse valable à faire valoir tant ils maîtrisaient leur affaire. Les absents (de moins en moins nombreux) ne peuvent pas justifier les deux visages présentés par GE Servette.

 

Que celui qui croyait sincèrement GE Servette capable de ramener autre chose qu’une valise de Berne nous écrive. Hier, ce que les Aigles ont réalisé – pousser Berne aux tirs au but – était absolument inconcevable. Et Craig Woodcroft, coach genevois, ne s’y est pas trompé. Lorsque Jeremy Wick a égalisé, à moins de deux minutes de la sirène finale, le Canadien a sauté de joie et brandi un poing rageur. D’habitude peu expressif, le technicien savait, à cet instant, que son équipe venait de réaliser un sacré truc. Jugez plutôt.

Romain Loeffel quittera GE Servette au terme de la saison et s’est engagé pour quatre ans avec Lugano. Le défenseur s’est confié sur les raisons de ce choix.

 

C’est la fin des spéculations. Le timing est surprenant, non?

 

Ce n’était pas ainsi que cela devait se passer. Mais comme l’information était sortie au Tessin, je ne voulais pas mentir durant des semaines pour finalement confirmer ma signature à Lugano.

 

Comment s’est porté votre dévolu sur ce club?

 

Mayer mis à part, les Genevois ont tous sombré, hier face à Lugano

 

Ceux qui pensaient les Genevois au fond du trou après la raclée ramassée à Fribourg mardi (5-2) devront revoir leur jugement. Hier, les Aigles ont réussi à faire largement pire. Archidominés par Lugano, les hommes de Craig Woodcroft n’ont montré aucun signe de rébellion durant toute la rencontre. Et, lorsque le match était plié, Tim Traber a jeté les gants face à un adversaire. Inutile, risible et limite pathétique. Le GSHC n’a même pas été capable de perdre dignement. Bel effort.