17 octobre 2016

Gros coup de mou pour Ge/Servette, battu samedi aux Vernets et laminé hier à Zurich. Chris McSorley calme pourtant le jeu

 

Ils sont restés enfermés une quarantaine de minutes dans le bureau… Pendant ce temps-là, Robert Mayer était «très colère». Il fallait passer sa rage, évacuer sa frustration. Alors autant que cela soit sur l’une de ses cannes qui se trouvait juste au mauvais endroit au mauvais moment. C’était samedi soir dans le couloir des vestiaires des Vernets. Tandis que le staff technique élargi des Aigles restait cloîtré, le gardien des Aigles symbolisait bien le désarroi et la scoumoune qui accompagnent son équipe depuis un moment.

 

Hier, l’international suisse espérait effacer cette fin de match douloureuse qui avait vu les ZSC Lions égaliser en un éclair avant d’enfoncer le clou dans la prolongation. Il a malheureusement vécu un nouveau cauchemar. Abandonné par ses coéquipiers qui n’avaient plus de jus, Mayer a dit stop après 40 minutes. Que faire contre les ZSC Lions lorsque ces derniers ne se contentent pas de jouer sur un patin? Pas grand-chose, à vrai dire. Il suffit de voir la composition de la 4e ligne offensive des Zurichois pour comprendre que les deux équipes ne sont pas du même monde… D’un côté, il y a Ronald Kenins, international letton, Morris Trachsler, international suisse, et Reto Schäppi, lui aussi international suisse. Et de l’autre, Tim Traber, Thomas Heinimann et Nicolas Leonelli…

 

Ces trois Aigles n’ont pas été les plus transparents au Hallenstadion. C’est dire. Pas question donc de les pointer du doigt. Mais il est bon, au moment de faire les comptes du week-end, de souligner l’écart qui sépare encore les deux clubs. Présent à Zurich avec une délégation imposante d’amis de la communauté genevoise, Hugh Quennec aura certainement pu mesurer la largeur du fossé… Ce week-end, on a beaucoup plus vu le président que les joueurs. Ce n’est jamais bon signe, diront certains. Il a même joué les chefs de presse de service en l’absence du titulaire. A force de répéter que Genève est unique, Quennec va jusqu’à le prouver par l’absurde. Dans quelle autre organisation de LNA le président se pointe-t-il en conférence de presse pour y donner les nouvelles de l’effectif? Dans quel autre club se félicite-t-on d’inviter un conseiller national pour qu’il s’humilie en massacrant le Cé qu’è lainô? Dans quel autre club a-t-on besoin d’engager des clowns pour gonfler des ballons pour mieux séduire les familles?

 

Samedi soir, au sortir de la longue réunion dans le bureau de Chris McSorley, personne n’avait grand-chose à dire, sinon que la discussion avait vagabondé de la Bourse de New York jusqu’aux meilleurs estaminets pour déguster des perches en filets. Ambiance, ambiance… Quand tout roule, tout le monde roucoule. C’était comme ça avant. Avant que les Aigles ne se mettent à piquer du nez pour la quatrième fois de suite. «Nous devons tous rester solidaires, dira Chris McSorley, rencontré hier après le match, dans le bus des Grenat. Le moment n’est pas venu de pointer du doigt l’une ou l’autre individualité. Nous devons tous, joueurs et entraîneurs, être meilleurs. Il faut en faire plus. Cette semaine, nous aurons trois matches contre Langnau, Ambri et Kloten, ce serait bien d’enchaîner trois victoires.» Lorne Henning, assis quelques rangées derrière, ne pipe mot. Le nez et le regard rivé sur son téléphone portable.

 

Peut-être regarde-t-il le triplé de l’artiste Roman Wick? Peut-être prend-il conscience que le Suédois David Rundblad et le Canadien Travis Ehrhardt (qu’il a fait venir de Vancouver) n’évoluent pas dans la même catégorie? Ou alors peut-être était-il en train de se réserver une bonne table pour mardi soir, plutôt que d’aller à Langnau…