18 octobre 2016

Le défenseur ne veut pas entendre parler des blessés ou de la fatigue pour expliquer la mauvaise passe des Aigles

 

Il n’est pas du genre à se défiler, Romain Loeffel. Dimanche, en fin d’après-midi, les Aigles n’étaient pas très nombreux à vouloir s’exprimer après un week-end délicat. A la frustration de la veille aux Vernets a succédé une forme de résignation le lendemain au Hallenstadion. Contre Zurich, le temps d’une double confrontation programmée à l’envers du bon sens par les pontes de la Ligue nationale, Ge/Servette a finalement soufflé le chaud et le froid.

 

«Le résultat du match de samedi est sévère car nous étions en position pour gagner trois points, souligne Romain Loeffel. Sur le fond, nous avions fait un bon match et nous avons payé cher quelques petites erreurs. Aujourd’hui encore, il y a des regrets. Dans une moindre mesure car Zurich a mérité sa victoire, c’est clair. Mais après une première période compliquée (ndlr: 15 tirs à 4, 1-0 pour Zurich), on s’est donné les moyens de revenir dans le match, en égalisant contre le cours du jeu il est vrai.»

 

Comme samedi, Ge/Servette n’a pas su capitaliser sur un élan positif. «Aux Vernets, on se prend ces deux buts coup sur coup, dit Loeffel. Et là, on offre une double supériorité numérique à un adversaire qui n’avait pas vraiment besoin de ça. Après, tout devient compliqué, c’est sûr.»

 

Contre une grosse cylindrée comme Zurich, chaque faiblesse apparaît comme grossie par une loupe. Et en ce moment, Ge/Servette a perdu la cohésion qui doit faire sa force. Dans le jeu à cinq contre cinq, il n’est pas normal d’avoir vu Zurich s’offrir une multitude d’actions de rupture. Plus que la défense, décimée, c’est bien le jeu global des Aigles qui s’effiloche depuis quatre matches. Au gré des blessures, les lignes sont brassées. «C’est clair que ce n’est pas idéal pour trouver des automatismes, avoue Romain Loeffel. Mais cela ne doit pas constituer une excuse. Tout comme la fatigue. Si on prend un gars comme Roman Josi, en NHL il joue plus de 25 minutes par match et ça ne pose pas de problème. Pareil chez nous. N’importe quel joueur aime avoir du temps de glace. Et puis franchement, parler de fatigue après quinze matches de championnat, ce n’est pas le sujet. Le temps est à l’action, pas aux excuses.»

 

Comme son coach, le Top Scorer genevois distille un discours offensif et collectif. Le temps n’est pas encore venu de pointer du doigt un ou des coupables. «On doit tous en faire un peu plus, dit le défenseur des Aigles. On se doit de compenser le vide créé par les absents. Les situations spéciales ne nous sont pas favorables pour le moment, il faut corriger cela. Par rapport à la saison passée, notre power play fonctionne un peu moins bien et notre box-play également. Au final, ces deux baisses de régime créent un gros différentiel.»

 

Pour Chris McSorley, les difficultés actuelles peuvent même avoir des vertus. «Ces épreuves que nous traversons aujourd’hui feront de nous une équipe encore plus redoutable au moment des play-off.» C’est vrai qu’il reste encore bien des matches pour monter en puissance. L’arrivée de Nathan Gerbe sera-t-elle de nature à transformer l’ADN de l’équipe au même titre que celle de Jim Slater il y a douze mois?

 

On pourrait avoir un premier élément de réponse ce week-end si l’Américain reçoit son permis de travail. Le coach aurait alors dans son jeu la carte de la concurrence. De quoi réveiller certains leaders dès ce soir contre Langnau?