Avec sept titulaires au repos (un seul étranger), les Aigles s’offrent un dernier succès avant de passer enfin aux choses sérieuses
Une dernière farce à la trappe avant de passer aux choses sérieuses. Que dire de cet ersatz de match entre deux équipes qui se retrouveront pour de vrai samedi, même lieu, même heure, pour ce qui n’aura rien d’un rendez-vous entre copains du collège? Les facéties de la Ligue ont donc réservé des doubles affrontements pour clore la saison régulière. À vrai dire, on peine vraiment à comprendre la démarche. «Nous ne sommes pas convaincus par la formule, témoigne Pierre-Alain Regali, croisé sur l’esplanade de la PostFinance-Arena. Du coup, on se présente avec un alignement, disons, spécial.»
C’est peu de dire que le Ge/Servette entrevu ce lundi soir avait une drôle d’allure. En se passant de Romain Loeffel, Henrik Tömmernes, Nick Spaling, Stéphane Da Costa, Robert Mayer, Tanner Richard et Johan Fransson, Craig Woodcroft a choisi la voie de la prudence. Avant ce duel, a priori déséquilibré, entre le 1er et le 8e, pas question de risquer la moindre blessure de l’un des piliers du groupe. L’exemple de Lugano, qui a perdu coup sur coup et dans le même match (samedi contre Davos) Brunner, Bürgler et Chiesa, a sans doute pesé dans la balance de la réflexion genevoise.
Michael Keränen brillant
Le coach des Vernets a sans doute pris la meilleure des décisions. On pourrait imaginer que les absents d’hier soir seront en manque de rythme et d’intensité? Après 50 matches de saison régulière, et après une pause olympique studieuse, les Aigles ne manqueront pas de carburant, c’est certain.
En attendant les choses sérieuses, c’est donc une demi-équipe, complétée par les surnuméraires de ces derniers temps, ainsi que par les juniors Enzo Guebey et Neil Kyparissis, qui a donné la réplique à un champion qui n’a pas fait l’impasse sur ce dernier tour de chauffe. Seuls Ramon Untersander (légèrement blessé) et Tristan Scherwey (légèrement malade) n’ont pas griffé la glace. Devant son public, Berne ne pouvait sans doute pas se permettre de solder le match. Il s’est donc contenté du service minimum, veillant surtout à ne pas subir un mauvais coup ou une charge appuyée.
Dans ce contexte particulier, il faut bien sûr relativiser la performance des uns et des autres. Mais il faut bien constater que même dans sa version light, Ge/Servette en a profité pour démontrer qu’il ne lâchait jamais rien cette saison contre cet adversaire qui n’aime pas être chatouillé dans les coins. Le staff genevois en a profité pour lancer dans le bain le Finlandais Michael Keränen. Auteur du 3-2 ainsi que d’un tir au but génial, il peut représenter plus qu’une alternative en fonction de l’évolution de la série à venir. Prometteur, donc. Comme ce quart qui sent déjà la poudre.
Une grosse échauffourée
À force d’être titillés, les Bernois ont tout de même fini par monter les tours. On en veut pour preuve cette grosse échauffourée de la 50e minute durant laquelle Daniel Vukovic s’est rappelé au mauvais souvenir du public de la capitale. À Genève, personne n’a oublié le k.-o. d’anthologie qu’il avait infligé en 2010 à Caryl Neuenschwander, Bernois à l’époque. Son geste des deux mains comme pour mieux signifier «bon débarras» est entré dans les mémoires.
C’est donc de cela qu’il s’agit entre Ge/Servette et Berne: une histoire chargée de duels intenses et d’actions épiques. Bien loin de ce qui a été présenté ce lundi.