5 août 2015

Peu de nouveaux visages (Fransson, Riat et Pedretti) à découvrir chez le demi-finaliste de la saison passée, qui mise sur la stabilité

 

Un chiffre avait frappé les esprits en toute fin de saison passée. Cinq. Ils étaient cinq joueurs genevois absents lors du dernier match de la demi-finale contre Zurich. Tous victimes d’une commotion cérébrale, le mal du hockeyeur moderne, la gangrène des patinoires. Noah Rod, Matthew Lombardi, Taylor Pyatt, Alexandre Picard et Chris Rivera avaient été plongés dans le noir, contraints de jeter l’éponge avant l’heure tout comme Marti (épaule) et Bays (hanche), absents de longue date. C’était donc une équipe exsangue qui avait capitulé. Les larmes à la main.

 

Hier matin, une image a frappé les esprits à l’occasion de la reprise officielle de l’entraînement sur la glace. Cette image, c’est celle d’un Matthew Lombardi rayonnant, joueur, rieur. Roi de la séance finale de penalties, il enfila trois buts d’affilée à un Gautier Descloux pantois et admiratif. «C’est un cadeau pour nous de voir Matthew ainsi sur la glace, témoigne un Chris McSorley qui touche le bois de son bureau. Pourvu que ça dure. Nous savons tous que quand il est en pleine possession de ses moyens, «Lombo» est le meilleur joueur de la ligue.»

 

Lombardi qui rit

 

Lombardi qui rit. Et si cette bonne nouvelle était annonciatrice d’une saison plus légère que la précédente? Le bal des gardiens, l’embouteillage à l’infirmerie, la longue queue devant les toilettes lorsqu’un méchant virus s’invita dans le vestiaire en début de demi-finale: «Avec tout cela, c’est un miracle que nous soyons parvenus à atteindre le dernier carré pour la deuxième année de suite, analyse Chris McSorley. C’est aussi le signe que notre organisation progresse grâce à l’implication de tous. Que ce soit au niveau sportif et au niveau administratif, nous devons en faire toujours plus. Le statu quo, c’est la mort.»

 

En faire plus, sur la glace, c’est ajuster un effectif qui, au final, ne s’est incliné que 4-2 contre le futur champion dans les conditions que l’on sait. «Du coup, nous n’avions pas de raison de bouleverser l’effectif», poursuit le boss. Depuis que je suis à Genève (ndlr: avril 2001) , c’est la première fois qu’il y a si peu d’arrivées à l’intersaison.» Johan Fransson (Rapperswil) et Damien Riat (un ancien junior du club qui évoluait en Suède), 18 ans, sont les seules recrues de l’été. Une politique à la fois voulue et contrainte par un budget stable de 10,7 millions de francs.

 

Pour assurer ses arrières, Chris McSorley n’imaginait pas que Goran Bezina aille jusqu’au bout de son contrat (avril 2016). Il avait d’autres plans pour investir la somme coquette allouée au Montheysan. Le capitaine a été ballotté, chahuté, mais il tient toujours bon la barre. «S’il reste, il jouera derrière et sera mon capitaine», nous avait déclaré Chris McSorley au lendemain de l’élimination. Le No 57 aura donc un grand C sur son cœur grenat pour sa douzième saison aux Vernets! Non, il n’a pas dit au revoir au kop grenat. Et non, il n’a toujours pas signé à Fribourg. Y retournera-t-il d’ailleurs un jour?

 

Dans la défense, l’horreur de casting, Paul Ranger, a fini par se ranger aux exigences du staff, qui ne voulait plus de lui. Le Canadien sera remplacé par Johan Fransson (Rapperswil), sans doute une très bonne pioche cette fois. Jonathan Mercier, Romain Loeffel, Daniel Vukovic (de retour sur la glace dans deux semaines), Frédéric Iglesias et Eliott Antonietti complètent la bande des sept. Sept, c’est peu court, non? «Pas avec les joueurs que nous avons. Ils sont prêts à jouer 30 minutes par match…» Et le public aura l’occasion de découvrir de temps à autre le junior Romain Chuard, le «clone» d’Eliott Antonietti, que l’on décrit comme étant très talentueux et volontaire.

 

Dans le secteur offensif, là encore les changements sont minimes. Taylor Pyatt a pris sa retraite et n’a pas encore été remplacé qualitativement. «Il reste encore plein de très bons joueurs étrangers sur le marché», souligne Chris McSorley, qui envisage toujours l’avenir sans Alexandre Picard, actuellement au Canada et blessé à un pouce. Matt D’Agostini et Matthew Lombardi seront bien Grenat (l’option leur permettant un départ en NHL est échue depuis le 15 juillet). La seule arrivée est donc celle de Damien Riat. L’international M18 amènera de la fraîcheur et de la profondeur tout en mettant un peu de pression sur les joueurs des blocs 3 et 4.

 

De la profondeur

 

Annoncés un temps sur le départ, Arnaud Jacquemet et Roland Gerber ont officiellement rempilé pour un an. Le polyvalent et le «frappeur» sont une denrée rare et peu onéreuse en LNA. Pourquoi vouloir en changer? Un 3e homme pourrait garnir les lignes d’attaque genevoises en la personne de Marco Pedretti, victime lui aussi de la relégation de Rapperswil. Il est actuellement en test (lire ci-contre), mais Chris McSorley parle déjà de lui comme faisant partie de l’alignement.

 

«Il apportera de la profondeur et nous permet d’avoir un vrai top 9 en attaque. Avec, par exemple, au centre du troisième bloc un joueur comme Kevin Romy. Je compte aussi sur la progression de Noah Rod et Floran Douay. Noah entre dans mon top 6, il doit s’en montrer digne et saisir cette chance.» Après un été d’enfer, où il a bossé et sué comme jamais, le fougueux attaquant semble déjà très affûté, lui aussi. Sur la glace, il se frotte à Lombardi et éclate de rire. Peut-être faut-il y voir le signe d’une saison d’enfer…

 

Pedretti: «Je veux saisir ma chance»

 

Marco Pedretti, 23 ans, ancien attaquant d’Ambri et Rapperswil, est sans contrat depuis la relégation du club saint-gallois. Genève et Chris McSorley ont décidé de lui donner sa chance.

 

Marco Pedretti, cette reprise est particulière?

 

Pour moi, c’est clair que c’est une chance et un très gros challenge. Je vais tout donner pour avoir ce contrat. C’est mon opportunité, il faut que je la saisisse.

 

Quels sont les objectifs que vous a fixés Chris McSorley?

 

Il veut que je me donne à fond. C’est quelqu’un qui me connaît assez bien. Dans le passé, on s’est rencontré plusieurs fois. Il sait donc de quoi je suis capable.

 

Et justement, quels sont vos points forts?

 

Je peux jouer physique, je suis assez rapide et je suis aussi capable de mettre des goals. Je pense que le système de Genève est fait pour me convenir. A moi de le démontrer au coach.

 

Votre début de carrière était très prometteur. Mais depuis deux ans, c’est un peu plus compliqué…

 

C’est vrai que dès ma première saison à Ambri, j’ai eu beaucoup de temps de jeu et j’ai mis 15 goals. L’année suivante a été plus difficile. Je pars ensuite pour Rapperswil avec un projet sur deux ans. Mais ça ne se passe pas trop bien puisque ça se termine par une relégation catastrophique.

 

Du coup, c’est le printemps, et vous vous retrouvez «à la rue»?

 

Les contingents des clubs de LNA affichent très vite complet. C’est pour ça que cette opportunité offerte par Genève est vraiment une chance que je veux saisir.

 

Effectif

 

Gardiens Mayer, Descloux, Bays.

 

Défenseurs Fransson (nouveau), Mercier, Antonietti, Vukovic, Bezina, Iglesias, Loeffel, Chuard.

 

Attaquants Lombardi (Can), Riat (nouveau), Pyatt (Can), Gerber, Jacquemet, Wick, Kast, Traber, Rivera, D’Agostini (Can), Rubin, Douay, Picard (Can), Pedretti, Romy, Almond, Rod.

 

Prochains matches 7 août: GSHC - La Chaux-de-Fonds (18 h 30 aux Vernets, entrée libre). 11 août: GSHC - Red Bull Munich (18 h au Sentier). 13 août: GSHC - LHC (20 h au Sentier).