8 octobre 2016

Ge/Servette s’incline lourdement. Mais il a surtout perdu Kay Schweri et Cody Almond hier

 

Yoann Massimino, Thomas Heinimann, Damien Riat qui jouent ensemble dans la plus grande patinoire du pays. Trois gamins des Vernets qui ont du sang grenat qui coule dans les veines et qui se passent le puck comme à la belle époque des Moskitos. L’histoire aurait été belle, presque parfaite si cette scène de la fin de la seconde période ne s’était pas déroulée un soir de défaite.

 

Pas impressionné pour deux sous, Yoann Massimino n’a pas tremblé pour ses grands débuts en LNA. «Je ressens des sentiments très contrastés, dit-il. Il y a évidemment la déception… Mais c’est aussi une soirée qui restera gravée dans mon cœur.» Ce cœur, il l’a mis sur la glace, sans se poser de question. «Je prends ce que le coach me donne, reprend-il. C’est une expérience assez incroyable qui me servira pour la suite. Je vais emmener tout ça avec moi chez les Juniors Elite. Car il ne faut pas oublier d’où je viens.»

 

C’est comme ça à Genève, quand l’infirmerie se remplit, les coaches sortent du chapeau un gamin. On pourrait y voir comme un signe réjouissant de la très bonne santé de la formation à Genève… Mais la présence sur la glace de Yoann Massimino, c’est aussi le signe inquiétant que la poisse semble coller aux patins des joueurs de Chris McSorley. Avec une question qui devient obsédante: à qui le tour?

 

Avec une demi-équipe

 

Louis Matte, croisé une assiette de haricots à la main dans le couloir des vestiaires, était bien désabusé. Il hoche la tête… Et on le comprend un peu. Hier matin, Jonathan Mercier, Daniel Rubin, Eliot Antonietti, Daniel Vukovic, Mattéo Détraz, Noah Rod, et Auguste Impose pointaient à l’infirmerie. Ils ont été rejoints par Kay Schweri. Le feu follet de ce début de saison s’est blessé lors de la légère pratique matinale. «Il est out pour le week-end», lâche Louis Matte. On aurait pu en rester là. Mais après vingt minutes, c’est Cody Almond qui a jeté l’éponge. Le Canado-suisse a pris un vilain coup dans le haut du corps «et devra passer un IRM», dixit Hugh Quennec, présent avec l’équipe.

 

Cela fait beaucoup. Cela fait trop. Comment qualifier le contingent encore à disposition du Chris McSorley? Une bande décimée… C’est véritablement une demi-équipe qui s’est présentée chez le champion en titre. Dans ces conditions, les Aigles n’ont même pas à nourrir de regrets, quand bien même leur jolie série – 4 victoires consécutives, 5 en comptant la Coupe de Suisse – s’est arrêtée dans la capitale.

 

Score très sévère

 

A la lecture du résultat brut, la tentation serait grande, le raccourci simpliste, de dire que les Aigles ont touché le fond. On pourrait aussi pointer du doigt certaines individualités pour qui le puck avait tout d’une patate chaude incontrôlable. Mais ce serait tout de même oublier une grosse première moitié de match plus que correcte. On a souvent vu Leonardo Genoni se mettre en évidence pour permettre au champion de prendre de large avec une bonne dose de réalisme.

 

«On peut même dire que le score après 40 minutes était très sévère», juge Yoann Massimino. Comme pour donner raison au néophyte, la statistique des tirs cadrés des deux premières périodes est édifiante: 29-14 pour les Aigles. «Il nous a manqué le réalisme. Berne a joué simple en mettant de la pression devant notre but.»

 

Et si Yoann Massimino, Thomas Heinimann et Damien Riat faisaient la même chose ce soir contre Zoug?

 

Fasnacht en… rose

 

L’optimiste voit la rose, pas les épines! Si un hockeyeur est parfois rosse avec une crosse, en dehors de la glace il laisse souvent exprimer ses sentiments; pour sa tendre moitié ou la gent féminine en particulier. Les joueurs de Ge/Servette vont déposer leur cœur, ce soir, à l’occasion de la visite de Tobias Stephan et des Zougois, histoire de marquer leur engagement et soutenir la lutte contre le cancer du sein. Il s’agit de la 11e Pink Night. Cette soirée, devenue une tradition depuis 2007, a permis par le biais d’une tombola et des divers dons de récolter, en dix éditions, plus de 90 000 francs. C’est peu, malgré le soutien des joueurs, de leurs épouses, des dirigeants, des partenaires et supporters du GSHC. Mesdames, messieurs, à votre bon cœur!

 

Comme le rappelait Matthew Lombardi dans un clip, il y a déjà deux ans, «une fille sur huit est touchée par le cancer du sein et toutes les catégories d’âge sont concernées». Rien qu’à Genève, près de 6500 femmes sont touchées par ce fléau.

 

Championne de base jump et de wingsuit, Géraldine Fasnacht n’est pas insensible. C’est elle qui donnera le coup d’envoi du match aux côtés des représentants du Réseau cancer du sein/Association savoir patient qui œuvrent en Suisse romande depuis 2001.

 

«Quand on a la chance de s’investir pour des causes comme celle-ci, on n’hésite pas à le faire, s’exclame l’aventurière vaudoise. D’autant plus que chaque femme peut être touchée par cette maladie. Dans ces moments-là, j’ai envie d’être proche des gens, c’est important qu’ils aient ce soutien. Si cela devait m’arriver, je serais ravie que des gens autour de moi dégagent autant d’énergie pour me porter dans cette épreuve aussi difficile.»

 

Dans l’attente de «Perception», son nouveau film qui va sortir fin novembre «avec des magnifiques images de la nature et d’exploits sportifs», cette passionnée de hockey se réjouit de réceptionner Sherkan en début de partie au milieu de hockeyeurs grenat prêts à gravir, comme elle, des sommets. Pour la bonne cause… C.MA.