16 janvier 2017

En l’espace de cinq jours, la situation de Genève-Servette a considérablement évolué. En bien. Au succès 3-1 contre Langnau mardi et à la victoire 4-2 face à Fribourg-Gottéron vendredi est venue s’ajouter une troisième affirmation de suite, cette fois-ci après prolongation à Ambri. Les comptes sont vite faits: cette semaine à huit points permet aux Aigles de prendre un peu de distance avec la barre. Sept points de marge, cela n’a rien de définitif, mais cela a au moins le mérite de décrisper un peu tout le monde.

 

En tout cas, l’attaquant servettienTimothy Kast apprécie: «Vu notre parcours jusqu’ici, on ne pouvait pas espérer beaucoup mieux que ces huit points. On aurait peut-être voulu repartir d’Ambri avec la totalité de l’enjeu parce qu’on a quand même eu des opportunités. Mais le match aurait tout aussi bien pu basculer de l’autre côté.»

 

A Ambri, on a fait une croix sur les play-off. Mais chaque point continue à valoir son pesant d’or dans l’optique d’un tour de relégation sans pitié qui permettra d’éviter les play-out. Play-out, le mot qu’aucun club de ligue A ne voudrait entendre, Ambri le premier. Alors, la formation d’Hans Kossmann demeure un adversaire difficile à manœuvrer, qui plus est à la Valascia.

 

Rod au tapis

 

Quand Jeremy Wick a égalisé neuf secondes seulement après l’ouverture du score signée Jason Fuchs, cela a fait beaucoup de bien au GSHC. Et quand Auguste Impose a donné l’avantage aux visiteurs en milieu de 2e tiers, ce fut mieux encore. Mine de rien, c’est déjà le troisième but de la saison pour le jeune ailier de la 4e ligne des Aigles. «La 4e ligne nous a mis un goal important alors qu’on sortait d’un power play où on n’avait pas réussi à marquer. Cela nous a redonné de l’énergie», relève Kast.

 

La suite fut plus compliquée. Il y eut ce tir de Jesse Zgraggen dont la trajectoire était interceptée parle genou de Noah Rod. On jouait la 43e minute et Rod ne réapparaîtra plus sur la glace. Il y eut ensuite l’égalisation de Michael Ngoy d’un tir de la ligne bleue lors d’une situation à 4 contre 4. Il y eut encore ce puck perdu à la ligne bleue par Romain Loeffel alors que Ge/Servette évoluait en supériorité numérique. Robert Mayer remportait son duel face à Elias Bianchi (55e). Il y eut enfin ce palet égaré par Timothy Kast qui permettait cette fois-ci à Cory Emmerton de se présenter seul face au dernier rempart genevois (56e), à nouveau décisif. «Ces erreurs, on ne doit pas les commettre. Mayer nous sauve deux fois le match», souligne Kast. «Heureusement pour nous, on ne joue pas de malchance et on sort avec les deux points.»

 

Encore une bataille

 

Deux points acquis en prolongation alors que le GSHC a vraiment terminé le match dans le dur. «Je pense qu’on est bien payé par rapport au match, mais on a eu le mérite de ne rien lâcher jusqu’au bout.» Le tout avec trois renforts étrangers seulement. La formation de Chris McSorley vient de livrer cinq batailles lors des huit derniers jours. Et ce n’est pas terminé: demain, c’est Lugano qui débarque aux Vernets! Encore un match face à un concurrent direct, un concurrent qui ne s’est imposé à l’extérieur que trois fois en vingt rencontres…

 

Timothy Kast: «C’est une bonne affaire, mais…»

 

La 7e place, à égalité avec Lugano (8e). La 6e place à un seul point et la 5e à trois points. Et derrière, la barre qui s’est éloignée à sept points. «Bien sûr que c’est une bonne affaire pour nous. Mais on sait qu’avec la victoire à trois points, cela va assez vite. On ne pourra rien lâcher jusqu’au bout. A nous de faire le travail avec la même envie et la même intensité», avertit Timothy Kast.

 

Le classement actuel de Ge/Servette correspond-il à la valeur actuelle de l’équipe? «On attend mieux», coupe Kast. «On a le groupe pour aller plus loin, mais on manque quand même de joueurs de centre importants qui nous soulagent normalement beaucoup. Il n’y a qu’à penser que Romy n’a joué que 18 matches cette saison. Cela a forcément une influence sur le groupe. D’un autre côté, certains joueurs ont pris leurs responsabilités. C’est peut-être moins joli, mais on essaie de batailler avec les armes qu’on a. On ne peut pas dire qu’on fait une mauvaise saison. On n'a été dépassé sur aucun match. Ceux qu’on a perdus, on les avait souvent en main. On se fait remonter sur la fin, parfois contre le cours du jeu ou alors qu’on est en supériorité numérique. Franchement, on a le groupe pour jouer à armes égales contre toutes les équipes.»

 

Reste qu’avec trois victoires d’affilée, les Grenat ont nettement augmenté leur capital confiance. «C’est sûr, en gagnant, le groupe est plus positif et mieux dans sa tête», admet Kast. «Mais jusqu’à la fin de saison, il n’y aura que des matches compliqués, comme les trois derniers que l’on vient de disputer. Tout le monde lutte pour les play-off et cela débouche sur un jeu plus haché et des rencontres plus fermées. Ces matches-là, il faut savoir les gagner. Il suffit de perdre un match et que Kloten en gagne un pour qu’on soit à nouveau dans le viseur. Pour accrocher les play-off, il va falloir continuer à se battre. Après, tout peut arriver. On a vu Berne l’année passée… En récupérant nos blessés, on sera une équipe compliquée à jouer.»