16 février 2015

Satisfaction dans le camp grenat: l’équipe est en net progrès autour d’un Lombardi très en vue. Bon pour la confiance

 

Carton plein cette semaine pour les Servettiens qui ont remporté leurs trois rencontres, épinglant du coup les Lakers, les ZSC Lions et Bienne. Une série en cours de cinq victoires en six matches qui confirme bien que les Aigles ont retrouvé un second souffle. Offensivement, ça rigole au bout du Lac avec 17 buts inscrits en 180 minutes de jeu. Défensivement, les largesses sont encore trop nombreuses, même si elles tendent à diminuer. Il y a donc du positif à retirer dans les rangs genevois à deux semaines des play-off. L’équipe des Vernets se paie même «le luxe» d’enfin présenter une différence de buts positive (+4).

 

Parmi les hommes en forme, on pourrait citer Jonathan Mercier qui a pris une nouvelle dimension dans l’arrière-garde des Aigles depuis le début de l’année. Le numéro 22 du GSHC apparaît comme libéré, décomplexé même et très à son affaire. Il y a bien sûr cette ligne – J. Wick, Rivera, Gerber – qui, à défaut d’être coûteuse, est probablement le quatrième trio le plus inspiré de LNA. Il a inscrit six buts ce week-end. «Je suis très satisfait du travail des lignes de Kast et Rivera, explique un McSorley décontracté et visiblement aussi serein que son équipe, actuellement. Ces triplettes prouvent la complémentarité de l’ensemble de mon contingent. Nous allons dans le bon sens, autant tactiquement que dans l’impact physique.»

 

Un Lombardi retrouvé

 

Mais n’oublions pas celui qui, en l’absence de Bezina, porte fièrement le «C» de capitaine et qui tire l’équipe en avant. Matthew Lombardi est arrivé blessé, puis a dû combler un déficit de compétition, mais le meilleur compteur du pays de la saison passée est lancé. Avec 12 points – 4 buts pour 8 assists – lors des 10 derniers matches, le Canadien a (re)trouvé son rythme de croisière, notamment aux côtés des frères Pyatt. Même avec Picard, titularisé samedi à la place de Taylor Pyatt, cela ne l’a pas empêché d’inscrire trois fois son nom sur la feuille de match. «Le nombre de buts et de passes décisives que j’inscris m’importe peu, concède Lombardi. C’est réducteur de ne regarder que cela pour juger des prestations des joueurs. L’équipe peut s’appuyer sur tous ses blocs et l’élément décisif est l’énergie que nous sommes capables d’imposer lors de chacune de nos présences sur la glace.» Loin de tirer la couverture à lui, le numéro 10 grenat appuie aussi sur le fait que ce n’est pas le moment de se satisfaire du niveau présenté: «J’ai assez joué dans ma carrière pour savoir où je me situe; je dois encore m’améliorer, comme l’équipe. Il nous reste quatre rencontres pour être prêts pour les play-off.»

 

«Lever le pied? C’est exclu»

 

Avec encore Davos, Fribourg-Gottéron (deux fois) et Rapperswil au programme, le Ge/Servette pourrait avoir tendance à lever un peu le pied, notamment avec six points d’avance sur Lausanne. Mais n’en parlez pas au Montréalais. «Lever le pied? C’est exclu, tranche fermement Lombardi. Une équipe doit arriver en play-off comme une machine si elle veut se donner des chances de réussir. Ce n’est pas en calculant et en relâchant la pression que nous allons nous mettre dans les meilleures dispositions.»

 

Samedi soir était également l’occasion pour Alexandre Picard de retrouver la compétition, lui qui a été surnuméraire pendant neuf rencontres consécutives et dont la dernière apparition remontait au 10 janvier… à Bienne.

 

L’esprit d’équipe de Picard

 

«Je mentirais si je disais que cette situation me satisfait, mais je suis prêt à jouer chaque fois que le coach a besoin de moi. Dans une équipe ce n’est pas l’individu qui compte, mais l’ensemble du groupe.» Son bilan comptable du soir: un but et un assist.

 

Battu devant son public, Bienne a vu sa série de trois victoires de rang s’interrompre contre les Grenat, mais n’a pas mis longtemps à retrouver le sourire. A quatre rencontres de la fin de la saison régulière, les Seelandais (8e) possèdent désormais cinq unités d’avance sur Fribourg (9e), soit deux de plus qu’avant le week-end. Et ce constat se ressentait facilement dans les travées de l’antre biennois après la partie.

 

Jamais mené au score

 

Il n’est jamais simple de débarquer dans le Seeland, surtout dans ces conditions: un GSHC officiellement qualifié pour les séries finales et un HC Bienne qui lutte pour rester du bon côté de la barre. On pouvait donc s’attendre à voir les protégés de Schläpfer «agresser» leur adversaire pour aller chercher des unités précieuses à dix jours de la clôture des comptes.

 

On pouvait aussi supposer que, même un soir de Saint-Valentin, le public biennois allait venir plus nombreux pousser ses protégés. Finalement pas tant que cela. Par contre, un constat était clair sur la glace, les deux formations avaient envie de bien faire, motivées à aller chercher la victoire, plutôt que de jouer pour ne pas perdre. Techniquement, il y a eu beaucoup de déchets certes, mais la partie n’a pas mis longtemps à démarrer. Le poteau ajusté par Rossi après une quinzaine de secondes de jeu, puis l’ouverture à la marque de Wick – 3e but en deux matches ce week-end – sur la première percée servettienne. Le décor est planté. Quatre buts dans le tiers initial, des situations spéciales toujours décisives jusqu’à la 35e minute (trois buts en power play et une réussite en infériorité numérique) et deux formations dos à dos après 40 minutes. Il faudra finalement attendre la 51e minute pour voir les Aigles irrémédiablement s’échapper au score. Ge/Servette n’a jamais été mené durant la rencontre et a fait preuve de détermination et de patience pour passer l’épaule et filer vers un 24e succès, le onzième en déplacement.