Il est temps que Craig Woodcroft redonne les clés de la défense à Romain Loeffel et lui rende sa liberté en power play. Le défenseur international n’est plus que le «numéro trois» dans la hiérarchie, derrière les fantomatiques Henrik Tömmernes et Johan Fransson. Elément-clé et joueur le plus utilisé sous l’ancien régime, il passe cette saison moins de temps sur la patinoire que les deux arrières suédois et l’attaquant Cody Almond. Son ego et sa confiance sont touchés.

Le Canadien est toujours l’entraîneur de GE Servette malgré les neuf défaites en douze matches concédées par les Aigles cette saison.

 

Dan Ratushny, pourtant vainqueur 8-4 du derby lémanique mardi à Lausanne, n’est plus l’entraîneur du LHC. Craig Woodcroft, 9 défaites en 12 sorties, humilié lors de la déroute de Malley, est pour sa part toujours à la barre de GE Servette. Le successeur de Chris McSorley a déjoué tous les pronostics.

 

Deux patients au bord de la crise de nerfs qui, durant 60 minutes, basculent tantôt dans la médiocrité, tantôt dans le génie, cela donne quoi? Un match déroutant, avec des buts (12), des retournements de situation et même deux pénalités pour surnombre (!) en moins de 99 secondes du côté de GE Servette (cela ne s’invente pas…). Les hommes de Craig Woodcroft ont d’abord pris le large (1-3, 30e), comme si rien ne pouvait leur arriver.

Mayer mis à part, les Genevois ont tous sombré, hier face à Lugano

 

Ceux qui pensaient les Genevois au fond du trou après la raclée ramassée à Fribourg mardi (5-2) devront revoir leur jugement. Hier, les Aigles ont réussi à faire largement pire. Archidominés par Lugano, les hommes de Craig Woodcroft n’ont montré aucun signe de rébellion durant toute la rencontre. Et, lorsque le match était plié, Tim Traber a jeté les gants face à un adversaire. Inutile, risible et limite pathétique. Le GSHC n’a même pas été capable de perdre dignement. Bel effort.

 

Mark French, l’entraîneur de FR Gottéron, a sans doute dû se dire qu’il y a des soirées comme celle d’hier, qui servent vraiment à quelque chose: ses hommes ont non seulement marqué (hé oui, après 137 minutes), mais les buts sont enfin venus des crosses de ceux qui avaient été incapables de contribuer à la maigre production offensive de son groupe jusqu’ici: Meunier (2e), Vauclair (24e) et Neuenschwander (32e) ont tous inscrit leur premier filet de l’exercice. La production des joueurs de soutien a été déterminante et cela a facilité la vie de tout le monde dans le camp fribourgeois.

Si GE Servette rejouait une centaine de fois ce match face aux Zurich Lions, il le perdrait environ cent fois. Mais hier soir, il s’est passé «un truc» aux Vernets. Un de ces concours de circonstances qui transforme en trois minutes une défaite navrante et des sifflets assourdissants en une victoire «au panache» et les vivats d’une foule (momentanément?) reconquise.

 

GE Servette doit se remettre d’urgence en question. Car le point acquis par hasard à Langnau ne trompe personne. Le GSHC ne méritait rien d’autre qu’une défaite en 60 minutes. Car oui, hier, les Aigles se sont inclinés face à une équipe qui n’avait encore jamais gagné cette saison. Une formation courageuse mais terriblement limitée qui a réalisé un match consciencieux et organisé. On appelle ça «la patte» Ehlers. Le coach de Langnau a commencé à la mettre sur le jeu des Emmentalois avant même d’avoir parqué sa voiture devant l’Ilfis.