Résumé / Présentation
Brett Regali, jeu 01/03/2012 - 00:00

Dernier volet de notre présentation de la série face à Rapperswil

 

Pour le dernier de nos quatre articles sur les playout, voici une analyse des forces et faiblesses en présence. Cet article n'a aucune prétention scientifique, mais nous allons essayer d'être le plus rationnels possible.

 

Voici donc dans le détail les différents points:

 

L'attaque

 

Un série de playout, c'est rarement un grand moment de hockey champagne avec des buts à la pelle et des triangulations de rêve. Autant le dire tout de suite, il ne vaut mieux pas s'attendre à un festival offensif dans cette série. Nous avons eu largement le temps de constater que notre armada offensive n'est pas d'une efficacité redoutable, mais rassurez-vous la leur non plus! Avec 99 buts en 50 matches, l'attaque saint-galloise, la pire du championnat, n'atteint juste pas le (faible) plateau des deux buts par match.

 

De notre côté, nos 117 buts marqués (10e place) nous amènent à une moyenne de 2.34 buts par match, très loin par exemple de Zoug (3.54) ou de Kloten (3.16) pour ne citer que les deux meilleures.

 

Le meilleur buteur des Lakers n'est autre que l'ancien grenat Reto Suri avec un total de 11 buts tandis que le meilleur compteur, Stacy Roest, plafonne à 7 buts pour seulement 28 points. A côté de ça, les 17 buts de Rico Fata le ferait presque passer pour un enfileur de buts…

 

Nous aurons donc sur la glace deux offensives très faibles et il est à douter que c'est cet aspect là qui fasse la différence pour l'une ou l'autre équipe.

 

Avantage : égalité

 

Impact sur la série : modéré

 

La défense

 

Les statistiques défensives montrent elles par contre une claire différence entre les deux équipes. Lorsque les Saint-gallois encaissaient 172 buts (pire défense avec 3.44 buts par match) nos Aigles n'en prenaient que 126, soit la 4e défense de la ligue pour une moyenne de 2.52 buts par match. Difficile de chiffrer à quel point le gardien influence cette statistique, néanmoins il ne parait pas trop présomptueux d'affirmer que notre défense est un peu plus robuste.

 

Il s'agira par contre de faire attention à ne pas trop exagérer sur le temps de glace de nos deux piliers Bezina et Pothier qui patinent beaucoup (trop?) depuis la blessure de Vukovic. Avec un temps de récupération réduit au minimum, cela pourrait vite se payer cher si la série se prolonge.

 

La production offensive des défenseurs est respectivement de 28 buts pour les Lakers et 24 buts pour nos boys. Pas une grande différence au premier coup d'oeil, mais les 28 buts saint-gallois sont à mettre en perspective avec leur total de buts de 99. On se rend alors compte que leur défensive est proportionnellement plus productive que la notre. Est-ce du à un meilleur talent offensif ou à cause de l'inefficacité de leur attaque ? A voir sur la série mais il sera bon de se rappeler que le danger viendra aussi des arrières.

 

Avantage : GSHC, mais pas de manière fulgurante

 

Impact sur la série : Important

 

Le gardien

 

Voilà un point où le consensus devrait être général. Sans vouloir manquer de respect envers le brave Daniel Manzato, Tobias Stephan lui est clairement supérieur. Cependant, gardons nous de sous-estimer le dernier rempart des Lakers qui est auteur d'une bien meilleure saison que ses coéquipiers. Il a maintenu un pourcentage d'arrêt de 91.28%, ce qui est loin d'être ridicule et qui le place devant Benjamin Conz et Marco Bührer. Il s'agira donc de ne pas le mettre trop en confiance en le bombardant de tirs inoffensifs, sans déplacement, démasqué et sans pression. Lors de son dernier match aux Vernets, il avait laissé échapper passablement de rebonds dangereux, à nous de ne pas être trop naïf et d'en profiter.

 

Notre Tobias lui n'est plus à présenter. Outre son excellente statistique d'arrêts de 93.32%, ses performances dans les buts ont régulièrement été décisives. On ne compte plus les arrêts miracle qui nous ont permis de gagner des points qui semblaient perdus. Il n'y a pas de doute, il s'agit de notre meilleur atout dans cette série.

 

Avantage : GSHC

 

Impact sur la série : Très important, peut-être décisif

 

Les situations spéciales

 

Probablement le sujet qui fait le plus jaser dans les travées des Vernets cette saison. Et il faut admettre qu'il y a de quoi,i tant notre power-play a parfois été indigne d'une équipe de ce niveau. Les statistiques ne disent pas autre chose, notre taux de réussite n'est que de 14,07% soit un but toute les 12:19. Vraiment pas de quoi effrayer qui que ce soit, seuls les ZSC ont fait pire cette saison.

 

Avec un taux de réussite de 17,65%, les Lakers font nettement mieux que nous dans ce domaine en se classant 6e de la ligue, se payant même le luxe de finir devant le HC Davos ! Il s'agira donc d'éviter les pénalités inutiles.

 

Qu'en est-il de ces pénalités ? Si les Saint-gallois ont écopé d'un peu plus de minutes de pénalité au total (671 minutes contre 640), ils ont en revanche écopé de moins de pénalité de 2 minutes (213x2' contre 220x2'). La discipline sera à ne pas douter un élément très important.

 

Mais les situations spéciales c'est également le box-play. Et là, la donne est fort différente : nous avons le meilleur box-play de la ligue avec une efficacité de 87,78% soit un but encaissé toutes les 14:22, quand nos adversaires se classent 8e avec 81,18%. Rappelons tout de même que le meilleur des box-play consiste toujours à ne pas prendre de pénalité...

 

Mais le plus intéressant est de compiler ces deux statistiques et faire un bilan global des situations spéciales. A ce petit jeu on se rend compte que nous avons marqué 28 buts en power-play quand nous en avons encaissé 22 à court d'un homme pour un bilan théorique de +6. Dans ce bilan, les Lakers font moins bien avec 27 buts inscrits pour 35 encaissés et un bilan de -8. Le but d'un match de hockey étant de marquer au moins un but de plus que l'adversaire, peut-être que notre power-play n'est pas si pénalisant que ça...

 

Avantage : Rapperswil légèrement devant

 

Impact sur la série : important

 

Coaching, esprit d'équipe et mental

 

Voilà un chapitre qui ne sera pas envahi de statistique,s ce qui soulagera surement certains d'entre vous. N'étant pas dans les vestiaires respectifs et dépourvu de tout diplôme d'entraîneur, nous n'aurons pas l'arrogance d'expliquer ce qu'est un bon ou un mauvais coaching. Nous laisserons ce plaisir au vieil aigri de la tribune de presse.

 

En onze saisons derrière le banc grenat, Chris a cependant fait ses preuves dans à peu près toutes les situations et ce n'est pas la première fois qu'il doit gérer l'équipe dans cette situation délicate. Qui plus est, sa position étant intouchable, il jouit d'une meilleure assise face à son équipe comparativement à un entraîneur saint-gallois qui pourrait être éjecté à tout moment. Mais Chris n'est pas au-dessus de tout, Kevin Schläpfer a prouvé cette saison qu'il était possible de véritablement détruire son système avec une équipe modeste.

 

Il est bien difficile d'évaluer l'état d'esprit des deux équipes à ce moment là de la saison. D'un côté le coup doit être un peu dur à digérer après être passé si près d'une qualification en playoffs. De l'autre, la saison a du être bien longue en ne marquant que 40 points avec pas moins de 37 défaites en 50 matchs. Rapperswil est une équipe qui ne « sait pas » gagner, il faudra s'abstenir de les initier !

 

Si le recrutement de l'été est des plus discutable sur les qualités techniques des renforts, sur le plan de l'envie et du travail il n'y a rien à dire. On a une belle équipe de bosseurs à défaut d'avoir des artistes, c'est au moins une inquiétude que l'on aura pas.

 

Avantage : Egalité

 

Impact sur la série : Plus la série avancera, plus ça sera important

 

Le public

 

Un seul chiffre, la moyenne de spectateurs : 6729 contre 4135. En s'arrêtant là, l'avantage pour notre équipe peut sembler évident. La réalité est sûrement un peu plus complexe. Une défaite dans cette série serait sans doute très mal acceptée par le public genevois après une saison décevante et face à une équipe très mal classée. Dans le cas où la série n'évoluerait pas positivement, le pubic pourrait devenir une source de pression plus qu'un réel soutien.

 

Mais avec les années, les Genevois ont quand même démontré un soutien de qualité à leur équipe et ne sont pas du genre à siffler à la première occasion une équipe qui, même si elle peine, fait preuve d'une belle combativité. Cette série sera une belle occasion pour le public de prouver qu'il mérite une grande équipe et gageons que son soutien sera présent.

 

Avantage : GSHC

 

Impact sur la série : faible

 

Mais encore ?

 

La valeur de deux équipes ne peut se résumer à une simple liste de statistiques et en évaluant point par point les qualités et défauts de chacune d'entre elles. Le sport et toutes ses incertitudes est bien plus complexe que ça.

 

e contexte play-out est particulier et il est bien difficile d'anticiper la manière dont chaque équipe va aborder ces matchs d'un genre un peu particulier. Mais il faut quand même rappeler que si nos Aigles ont échoué aux portes des playoffs 27 points devant Rapperswil, ce n'est pas pour rien non plus. Notre équipe est supérieure, c'est un fait difficilement contestable et un avantage indéniable. Mais elle ne l'est clairement pas suffisamment pour aborder cette série avec une confiance totale.

 

En conclusion, notre équipe devrait normalement s'imposer et pourrait le faire assez rapidement si elle joue intelligemment. Mais on l'a déjà trop souvent constaté : cette saison tout peut arriver...

Les bières