Après avoir concédé le premier acte sur une taule douloureuse mais en n'ayant paradoxalement pas franchement démérité, nos aigles se devaient de réagir ce soir du côté de la Resega...
...sous peine de voir les Luganais prendre deux longueurs d'avance dans la série, et de voir ainsi les chances des nôtres sérieusement prétéritées.
Comme si les blessures de plus ou moins longue date ne suffisaient pas, l'entre deux matchs nous aura également réservé son lot de suspensions - sur lesquelles on pourrait malheureusement comme souvent débattre du bien-fondé - mais également le grand retour annuel de... la gastro dans le vestiaire genevois ! C'est ainsi que Rubin n'aura pas mis le cap sur le Tessin, alors que Simek aura lui dû renoncer en chemin.
Imaginez, une équipe amputée d'Almond, Rubin, Rod, Riat, Wick, Simek et Slater ! De quoi composer deux lignes offensives qui feraient bonne figure. Mais à la guerre comme à la guerre ! Loeffel se transforma en ailier d'un soir, Traber obtînt un temps de glace proche d'un joueur de première ligne, Fransson aligna les shifts jusqu'à finir littéralement grenat, Iglesias s'improvisa routinier sûr de l'arrière garde Genevoise, et last but not least, Antonietti se transforma en butteur, dans un style qui ne rappellera pas franchement Klasen et ses talentueux compères de l'offensive luganaise mais O.S.E.F, ça compte la même chose !
Reprenons depuis le début. Qu'il fut difficile pour les nerfs ce premier tiers ! Alors que Loeffel venait de se faire étendre par Hirshi d'un coup de genou, sans susciter de réaction arbitrale, c'est finalement Fransson qui ira purger deux minutes de pénalité pour une faute pour le moins très légère quelques instants plus tard. S'en suit l'ouverture du score luganaise, et ce sentiment d'une certaine injustice qui perdure depuis le premier match. Plus encore parce que les nôtres auront trouvé le poteau Luganais un peu plus tôt. Montants qu'ils trouveront encore par deux fois. Merzlikins n'est pas seulement talentueux, il est également accompagné d'une sacrée baraka.
Alors qu'on pouvait craindre que Lugano ait fait le plus dur en ouvrant le score tant notre équipe était amputée en talent et en profondeur ce soir, les aigles ont paradoxalement plutôt dominé un Lugano attentiste. L'égalisation de Pyatt tomba comme un fruit mûr, relançant nos actions et, au passage, donnant très mauvaise mine à un Lapierre qu'on adore déjà détester. Faire des grimaces aux joueurs adverses, c'est bien. Éviter de se prendre un petit pont suite à un engagement perdu pour finalement laisser le centre adverse tromper ton gardien, c'est mieux.
Mais je ne vous jette pas la pierre, Pierre. Bien au contraire. (Les cinéphiles aux goûts surs l'auront).
Cap sur le troisième tiers, où nos aigles auront à nouveau été admirables de courage et de solidité étant donné les circonstances, passant même à deux doigts de s'imposer à quelques secondes de la fin lorsque Lombardi aligna le poteau de Merzlikins alors que les grenats évoluaient avec un homme de moins sur la glace. L'histoire retiendra qu'il s'agissait là encore d'une décision bien sévère dictée contre les aigles. Nous on veut bien arrêter de parler d'arbitrage hein, mais il faudrait aussi peut-être que les arbitres jouent le jeu !
Nous voilà donc en prolongation avec un changement complet de momentum, puisque de franchement dominé en fin de match, Lugano passera à franchement dominateur. L'occasion pour Mayer de prouver (mais qui en doutait vraiment ?) que l'acte I n'avait été qu'un match sans pour notre cerbère, et qu'il était capable de nous tenir dans la rencontre à travers les moments les plus chauds.
La suite vous la connaissez. Antonietti qui appuie une offensive de notre première ligne, récupérant le puck dans le slot et s'y reprenant a deux fois pour le pousser au fond de la cage, avant de voir l'entièreté du banc grenat (enfin ce qu'il en restait ce soir) lui tomber dessus dans une immense effusion de joie.
Bravo les gars, ce soir vous avez été des guerriers. Vous avez été énormes. Battre ce Lugano qui restait invaincu en séries cette saison, à la Resega et alors que tous les signaux étaient au rouge, c'était une immense performance. D'autant plus, et c'est peut-être là le plus impressionnant, que Lugano n'aura globalement même pas semblé plus fort lors de ce match.