J'ai malheureusement le regret de devoir entamer ce papier par un avis mortuaire.

Ci-git notre pourtant annoncé en grandes pompes:

 "Contingent au complet"

23.2.2017 - 26.2.2017

Petit ange parti trop tôt.

 "Genève au complet pour entamer les play-off!" annonçaient donc des journalistes, faisant fi au passage de la longue tradition de chats noirs qui auraient pissé sur un cimetière indien et usurpant l’identité de hockeyeurs professionnels qui composent les rangs du GSHC.

Si Rod est bel et bien de retour, Douay et Kast sont, à l’heure où j’écris ces lignes, annoncés out pour la saison. Les supporters taquins – dont votre serviteur ne fait évidemment pas partie – argumenteront que la perte de ce dernier est avant tout un coup dur pour les Zougois, indépendamment du fait qu’il n’est censé les rejoindre officiellement qu’à l’entre-saison. Plus sérieusement, à noter encore le cas de Nathan Gerbe, meilleur aigle actuellement et qui a été laissé au repos ce week-end. Rien de grave nous dit-on. Passons. Passons également sur la possibilité que la liste des éclopés plus ou moins grave ne soit pas exhaustive, puisque il reste par exemple encore une semaine à Simek pour se faire renverser par un véhicule de luxe affrété à grands frais par le service des sports de la RTS,  ou à Bezina pour glisser dans la douche et se fracturer la hanche. (Petit clin d’œil au passage pour vous rappeler l’importance de prendre soin de nos aînés).

Ne vous laissez donc pas bercer d’illusions par mon compère qui tentera demain de vous vendre de l’espoir, les signaux sont bel et bien au rouge, et la raison commande de s’épargner une grande tristesse et de rapidement faire le deuil de cette saison.

Déjà, nous n’avons battu en play-off une équipe mieux classée que nous qu’une malheureuse fois tout au long de l’histoire de notre club. Et encore, c’était Lugano ; club au fighting spirit, à la grinta et à la gestion sportive qui fait penser à ce que serait une sorte de Fribourg-Gottéron avec une milliardaire désespérée à la barre. Pas franchement un obstacle infranchissable donc.

Et puis, et je tiens à m’excuser d’emprunter là une des nombreuses lapalissades sur lesquelles une ribambelle d’escrocs réussissent à faire carrière en tant que journalistes sportifs dans nombreux médias Romands : « En play-off, les situations spéciales représentent la clef ! ».

C’est assez vrai pour le coup, et le hic c’est que si notre box play a légèrement redressé la barre en 2^ème partie de saison (atteignant au passage un brillant 9^ème rang), notre power play s’apparente plutôt à un « power plaie ». Oui, elle est mauvaise, mais puisqu’on en est à rendre hommage au journalisme sportif Romand…

Ainsi, nos aigles peuvent se targuer d’avoir le pire jeu de puissance de la ligue, ceci malgré quelques schémas confinant au génie, comme par exemple les vingt passes successives derrière le but adverse, ou encore le bombardement systématique du gardien adverse depuis la ligne bleue… à cinq contre trois. Faut dire que bouger le bloc défensif adverse en double supériorité numérique, c’est vraiment difficile.

Comme si le fait de ne scorer en avantage numérique toutes les onze minutes en moyenne ne suffisait pas, il faudra également tenir compte du fait que le grand complot Kurmann-Steinmann-Luthi-Illuminati va se remettre en branle à l’occasion des play-off, et qu’il faudra probablement attendre une série de play-off complète pour bénéficier des onze minutes d’avantage numérique nécessaires pour en planter un.

Last but not least pour ce qui est de nos aigles, il y a la quasi complète dépendance actuelle à notre première ligne, véritable arbre qui cache la forêt. Elle marche sur l’eau, et ça commence à se voir. J’aime autant vous dire que Zoug ne lui laissera pas l’espace dont elle a bénéficié en saison régulière. Derrière, si des joueurs comme Romy ou Paré (surtout en power play) sont clairement très forts, je ne suis pas encore convaincu par l’alchimie avec leurs ailiers.

Un mot enfin sur notre adversaire. Zoug nous a vaincus quatre fois (sur quatre) en championnat cette saison. Et au risque d’achever ainsi mon auditoire, le rappel qu’en face, il y aura un certain Tobias Stephan.