Récit fictif d’un match vécu en charmante compagnie
Hier soir, c’était la Saint-Valentin. Alors en grand romantique que je suis, j’me suis dit, non pas « laisse béton », mais « oublie qu’t’as aucune chance, vas-y fonce… Sur un malentendu ça peut marcher ». Alors j’ai invité Cassandra au match.
Mais oui, Cassandra, rappelez-vous :http://1905.ch/content/berne-gshc-discussion-de-bistrot Elle était mignonne, juste assez âgée et elle aime le hockey. Elle a accepté l’invitation ! Pas de doute, ce soir j’vais conclure !
Rendez-vous devant la patinoire, il fait approximativement -3°. Elle arrive, maquillée comme un carré d’as, mini-jupe et épaules nues : mais tant mieux me dis-je ! Je ne comprendrai jamais que certaines confondent match aux Vernets et défilé de mode sur la plage, mais pour ce soir, je ne me pose pas de question !
On arrive à nos places, la sienne est occupée. Je lui propose mes genoux, elle refuse. Aïe. Le malotru s’en va et elle s’assoit. Vu la température du siège, elle va choper une cystite, c’est sûr !
Le match débute, elle est tendue. Moi aussi, mais sûrement pas pour les mêmes raisons. Elle vit son match comme personne d’autre. Sous-entendu : elle s’est endormie durant le premier tiers. Le match n’est pas mauvais, mais quand c’est trop lent, elle peine. Je la réveille en l’informant du score, elle s’effondre en larmes dans mes bras. Si « femme qui rit à moitié dans son lit », qu’en est-il de femme qui pleure ?
Première pause, elle va boire une Despe avec ses copines qui sont planquées derrière un buisson. Elle n’a pas voulu que je l’accompagne.
Deuxième tiers, elle est bourrée. Alors elle crie, fort et très aigu. « Ouiiiiiii », « Go GSHC Go », « Allez les Aigles » et j’en passe. J’espère que dans d’autres circonstances, elle se contrôle un peu. Le score n’évolue pas, on commence à se demander s’il le fera une fois.
Deuxième pause elle fait la queue pour aller aux WC. Elle n’a pas voulu que je l’accompagne.
Au troisième tiers, je ne peux plus l’arrêter. Elle gesticule, crie et fait fuir tous nos voisins. Ah pour vivre son match, elle vit son match. Faudrait songer à lui donner le micro des IG une fois, je vous explique pas le spectacle.
Au moment de l’égalisation, je perds mon oreille droite et je la suspecte d’avoir fait un peu dans sa culotte. « Rubin c’est le meilleur » elle me dit. Moi j’ai compris « Vivement tout à l’heure », mais ça doit être mon oreille qui merde.
Ce but en prolongations nous achève. J’essaie de lui dire qu’un point, c’est finalement pas si mal, elle ne veut pas le savoir. Elle se rue à la buvette et descend 3 bières en 5 minutes. J’vous raconte pas son état. Finalement, elle me dit au revoir et je la vois au loin, s’en aller avec toutes ses copines.
Moralité de la soirée : sur la glace, on a pris une valise. Cassandra a pris une caisse. Et moi j’ai les bourses pleines. Putain de Saint-Valentin !