Désolé pour ce titre tout en délicatesse, mais c’est tout ce que j’ai sur le cœur en ce moment.
Et voilà, cette saison se termine comme les 13 précédentes : sans titre. Une défaite en ½ finale que l’on va pouvoir ranger sur notre étagère de défaites honorables déjà bien garnie. Je pourrais bien sûr pleurer sur les arbitres, la Ligue, le mauvais karma, les Chinois du FBI ou que sais-je encore, mais ça ne servirait à rien. L’histoire retiendra que notre parcours durant ces playoffs 2016 s’est arrêté au soir du 28 mars. Le reste, ce n’est finalement que littérature et pleurnicherie.
Pourtant, tout avait bien commencé.
Grâce à Louis Matte et Christophe Stücki, que je tiens à remercier ici, j’ai eu la chance de pouvoir effectuer le trajet aller-retour en avion avec l’équipe. Un moment privilégié.
Le rendez-vous était fixé à 11h15 à l’aéroport. Distribution des cartes d’embarquement et passage par la file prioritaire et toute l’équipe est prête à embarquer. Les mines sont détendues, la tension pas trop palpable (j’avais l’impression d’être le plus tendu de l’avion) et la confiance est de mise. Aucun doute pour les joueurs, il y aura un match 7 jeudi soir.
Moment sympa à l’aéroport lorsque les joueurs découvrent que le chauffeur du bus qui va emmener à l’avion est… l’ancien chauffeur du car du club. « Welcome in a Bangkok taxi » annonce-t-il après la séquence retrouvailles.
L’ambiance est au beau fixe mais le rapide vol se déroule dans un calme olympien : chacun se plonge déjà sans son match tandis que certains ne sont que moyennement rassurés par le moyen de transport du jour.
A peine posés sur le tarmac qu’un car nous emmène à la Resega. Les joueurs prennent possession des lieux et malgré que toutes les portes soient ouvertes, impensable de violer l’intimité du vestiaire à ce moment-là, ce n’est pas ma place. Celle-ci se situe bien plus logiquement autour d’une pizza et d’une bouteille de Merlot.
Après la joyeuse découverte que Lugano avait augmenté le prix des billets de 5.- depuis jeudi, je rejoins la centaine de Genevois qui avaient effectué le déplacement, dans un parcage séparé en deux offrant ainsi la possibilité à des Tessinois de pouvoir y prendre place. Dans le respect absolument élémentaire de toutes les règles de sécurité, bien sûr.
Ce genre de matchs, chacun le vit à sa façon. J’avoue que pour ma part, c’est avec l’estomac serré et les jambes qui tremblent. On passe un peu par tous les états d’âme durant celui-ci, montant plusieurs fois dans un ascenseur émotionnel lancé à pleine vitesse.
La fin de l’histoire, vous la connaissez et hônnetement, je l’ai encore bien trop en travers de la gorge pour vous la conter. Comme je le disais en introduction, l’histoire ne retiendra que le résultat et celui-ci nous est une nouvelle fois défavorable.
Le sentiment de vide, qu’on avait pris le soin d’oublier depuis la saison passée, refait son apparition et petit à petit je réalise que le hockey à Genève, c’est fini jusqu’en septembre. Je ne sais pas si j’avais plus envie de hurler ou de pleurer, mais quoiqu’il en soit ce sentiment est toujours aussi dégueulasse. Fin de saison, fin des espoirs de titre et fin de nos rêve de voyages européens en fin d’été.
Inutile de vous préciser que le vestiaire est particulièrement silencieux et que les mines des joueurs sont défaites. Leurs propos (que je ne retranscrirai pas tout simplement car ils n’ont pas à l’être) sont teintés de tristesse, de colère et de sentiment d’injustice.
La sortie du car se fait sous les insultes des tifosi luganais, manifestement plus intéressés à venir insulter du Genevois que de fêter la qualification avec les leurs, preuve qu’on peut vivre dans une région ensoleillée sans avoir la lumière à tous les étages.
C’est presque un cortège funèbre qui rejoint l’avion, mais j’avoue que je préfère avoir assisté à celui-ci que d’avoir dû me taper 5h de trajet après cette élimination. Il n’y a que les douaniers qui semble prendre du plaisir à la situation et qui décident d’emmerder une personne sur deux à la fouille. Terminons tout de même sur une note sympa puisque la co-pilote du vol retour ne fut autre que Marine Romy, femme de qui vous savez.
Le temps des bilans et des remerciements viendra plus tard, mais je l’anticipe néanmoins et remerciant sincèrement toute cette équipe de guerriers qui nous aura fait vibrer cette saison, de Prague à Lugano et de Davos à Hamar. Je n’aime pas me complaire dans la défaite, mais supporter ce club est une fierté quand même, 365 jours par an.
Ça ne devait pas se finir comme ça.
Chier putain merde