26 septembre 2015

Les Genevois, qui tournaient autour de Gottéron, ont fini, grâce à Kast, par sauver la face en prolongation (3-2)

 

Entre un Aigle qui battait de l’aile et un Dragon qui ne voulait pas vraiment cracher du feu, ce derby entre Ge/Servette et Fribourg-Gottéron n’a pas atteint des sommets. A l’image du premier affrontement, ce duel des mal classés, disputé devant seulement 5762 fidèles, a sauté du puck à l’âme. A vrai dire, il a surtout valu par son lot d’émotions. Comme ce fut déjà le cas à la BCF Arena, tout s’est joué lors de la prolongation. Avec, cette fois-ci, un succès des Grenat, qu’ils doivent à la vista et au maître tir de Timothy Kast.

 

Mais après avoir dominé une bonne partie de la rencontre, que ce fut compliqué pour des Genevois, largement supérieurs, qui auraient dû classer l’affaire à mi-match. Or, il a fallu qu’ils se fassent peur et qu’ils répètent le même scénario que face à Kloten et Langnau, avec cette question: comment faire pour tuer le match? Que de regrets pour des Servettiens qui ont eu le sentiment d’avoir un patin dans le vide alors qu’ils avaient les moyens de relever le col contre un adversaire qui n’avait rien d’une montagne.

 

Un Gottéron exsangue

 

Ce Fribourg-Gottéron a longtemps été inexistant, comme si le courant ne passait plus entre la glace et le banc, que certaines «divas» ne voulaient plus se défoncer pour un entraîneur (Gerd Zenhäusern) qui va s’en aller ce soir après la visite de Davos à Saint-Léonard.

 

Durant 35 minutes, il n’y avait d’ailleurs qu’une équipe sur la glace: seulement, après les réussites de Noah Rod et de Daniel Rubin, un relâchement coupable de Mayer et de ses camarades a relancé un fantôme qui ne demandait pas tant. Preuve qu’il y a encore de l’orgueil à Gottéron et un cœur de Dragon qui bat toujours.

 

Un point de perdu…

 

«Mais quand vous menez 2-0, vous ne pouvez pas vous faire remonter de cette manière, pestait Timothy Kast. On avait les moyens de passer devant.» Si l’optimiste regarde aujourd’hui la rose, il ne voit pas forcément les épines. Pour Cody Almond (qui a bien tenu son rang en défense) et ses copains, l’essentiel est sauf. «Comme il nous manque passablement de défenseurs, les attaquants qui jouent derrière font un super-job, mais ils sont beaucoup utilisés et manquent d’expérience, confesse Noah Rod, l’auteur de la première réussite. Maintenant, c’est vrai qu’on a perdu un point, mais cette victoire nous fait malgré tout du bien au moral.»

 

Surtout que tout avait mal commencé. Le matin, lors du dernier entraînement, Mike Santorelli s’est légèrement blessé à la hanche. Un nouveau coup dur pour les Grenat, qui ont dû serrer les dents. Après la suspension de Johan Fransson, c’était un deuxième étranger qui devait renoncer à ce derby. Heureusement finalement que Nick Spaling était enfin d’attaque…

 

De la finale de la Coupe Stanley aux Vernets, ce Canadien de 28 ans a découvert, hier, une patinoire plus grande et un nouveau monde. «J’ai pris tout ce bagage avec moi pour relever un nouveau challenge et aider ma nouvelle équipe», lâchait-il le matin. Il n’avait plus rejoué un match officiel depuis le 12 juin dernier, lors du 6e acte de la finale de NHL, perdue contre les Penguins de Pittsburgh. Transition brutale. Cela n’avait plus rien à voir avec l’ultramoderne SAP Arena des Sharks de San José. Il y avait toutefois tout autant d’émotions, avec d’emblée une bagarre entre Rod et Pouliot. Et l’ambiance d’un derby qui lui a donné la chair de foule. L’ex-star aux 494 matches de NHL (136 points, 55 goals et 81 assists) a pu démontrer d’emblée sa valeur. Il a même marqué, mais un but qui a été annulé pour une crosse haute (21e). Il aura peut-être plus de réussite ce soir à Lugano…

 

Revanche dans l’air…

 

La dernière fois qu’ils s’étaient envolés à Lugano, c’était en avion, le lundi de Pâques, et les Aigles étaient revenus les ailes brisées avec plein de regrets dans la soute à bagages. Ce but de Philippe Furrer lors d’une cruelle prolongation est encore dans toutes les têtes. C’est lui qui avait crucifié les Genevois sur un penalty qui n’aurait jamais dû exister si les directeurs de jeu avaient eu le courage de siffler avant.

 

«On ne peut pas refaire l’histoire, c’est vrai, avait dit Kevin Romy. Mais cette action, où je fais faute, a été entachée au départ par deux grosses fautes luganaises sur Pedretti et Fransson qui auraient dû être sifflées. On est clairement déçu car il y avait un vrai coup à jouer cette saison, nous en étions convaincus.»

 

Si la page a été tournée, à Ge/Servette, les Grenat présents ce 28 mars à la Resega n’ont pas oublié ce chapitre si malheureux. Les hommes de McSorley étaient si proches de la finale que ce dernier match de la saison dernière est encore dans toutes les mémoires.

 

Contre un Lugano (qui était au repos hier soir), les Servettiens prennent aujourd’hui le chemin du Tessin avec ce gros sentiment de revanche…