3 novembre 2018

Après le coup de gueule du président, la parole est à McSorley, qui a aussi exigé une victoire de ses Aigles face à Ambri

 

Il y a ceux qui préfèrent chercher l’ombre quand il y a trop de soleil, et ceux qui ne craignent pas de se mettre dans la lumière quand la situation l’exige. Deux jours après son coup de gueule dans les colonnes de la Tribune de Genève, Laurent Strawson, le président de Ge/Servette, s’est rendu vendredi aux Vernets pour répéter ses critiques, les mêmes que celles de son conseil d’administration, à son entraîneur ainsi qu’à ses joueurs. Selon l’avocat genevois, le message a bien passé. Tout le monde est conscient que le rendement est insuffisant et qu’il est indispensable de se montrer désormais plus discipliné. «Contre Ambri, on exige une victoire et rien d’autre», leur a-t-il redit à la veille de ce match qui a déjà tout d’un premier tournant de la saison.

 

Dans son bureau, Chris McSorley reconnaît qu’il est sur la même longueur d’onde que ses patrons. «Je soutiens complètement les commentaires de notre président, lâche d’emblée le coach des Aigles. Laurent Strawson, qui me connaît depuis longtemps, sait quelles sont mes attentes et la manière de jouer de Ge/Servette depuis que je suis ici. Si le succès est important, une défaite est acceptée si l’esprit et la combativité sont là, et qu’on se bat jusqu’au bout. Ce qui n’était pas le cas. Il y a eu, mardi, des pénalités qui ont mis l’équipe en difficulté. Elles ont dégonflé la motivation et tiré tout le monde vers le bas. Mais face à ce LHC, à cinq contre cinq, nous étions clairement au-dessus…»

 

Quand on encaisse autant de buts (quatre à Rapperswil puis deux fois six contre Langnau et Lausanne), c’est qu’il y a un problème, non?

 

J’ai monté le chauffage sur certains joueurs, dont on a des attentes plus élevées, pour qu’ils relèvent la tête. Maintenant, avant ce dernier match, nous étions la deuxième équipe la moins pénalisée du championnat. On a pris des pénalités au mauvais moment, voilà le problème…

 

Peut-on parler de crise?

 

À Genève, c’est à chaque fois la même rengaine. Quand on perd trois matches d’affilée, on s’affole. Ailleurs, c’est différent. Mais c’est la mentalité du Genevois et je l’adore. Or il y a tout de même une bonne nouvelle. Notre équipe a une belle marge de progression. Avec notre gros potentiel, on est loin d’être au maximum de nos possibilités. Nous pouvons regarder droit dans les yeux chacun de nos adversaires, on n’a peur de personne.

 

Avez-vous le sentiment que les joueurs sont encore réceptifs, conscients de la situation?

 

C’est bien que notre président soit venu parler aux joueurs ce vendredi. Il a pu se rendre compte que notre pratique de travail et notre état d’esprit sont bien là.

 

Vous affrontez Ambri et la victoire est déjà impérative?

 

Bien sûr, ce sera une bataille de chiens enragés. Ambri est une belle équipe, bien coachée et bien organisée. Il faudra qu’on soit vraiment au top niveau pour gagner.

 

En début de saison, vous aviez prévenu vos adversaires que venir aux Vernets devait être aussi désagréable qu’aller chez le dentiste. Mais mardi, les Lausannois se trouvaient plutôt au «wellness», non?

 

J’ai envie de dire que maintenant la lune de miel est terminée, qu’il s’agit désormais de refaire des matches complets de soixante minutes, de bien se concentrer et de retrouver à la maison notre rythme de croisière.

 

Robert Mayer est-il toujours votre gardien No 1?

 

Pour moi, le numéro, qu’il soit le 1 ou le 29, ne change rien. Que ce soit un gardien ou un autre joueur, sa forme ne sera pas toujours identique dans une saison. Ce ne seront pas toujours les mêmes qui évolueront dans un power play ou qui tireront les penalties.

 

C’est donc Descloux qui va jouer contre Ambri?

 

C’est une bonne idée! (rires)

 

Vous sentez-vous en danger ou toujours l’homme de la situation?

 

Je ne vois pas de divorce arriver prochainement. Les joueurs n’ont pas le choix que de me supporter encore un moment. Nous sommes tous ensemble dans le même bateau et on a tous envie d’offrir le meilleur produit à nos fans en donnant notre meilleur engagement possible sur la glace.

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette, qui reste sur trois revers consécutifs, a la visite d’Ambri ce samedi, à 19 h 45 aux Vernets. Les Tessinois, battus vendredi par Langnau, ont concédé leur 4e défaite de suite. Malheur au vaincu.

 

L’effectif Juraj Simek a rejoint Lance Bouma et Will Petschenig à l’infirmerie des Aigles. Alors que Daniel Rubin est incertain pour la rencontre de ce samedi (ce sera lui ou Nils Kyparissis, de retour de Sierre), Tommy Wingels devrait pouvoir effectuer son retour après la pause de l’équipe nationale, à partir du 13 novembre. Guillaume Maillard, Thomas Heinimann ainsi que Marks Lazarevs sont en prêt à Sierre.

 

Mayer ou Descloux? Selon toute vraisemblance, c’est le jeune Gauthier Descloux qui se trouvera devant la cage des Aigles.

 

La statistique Battus 4-2 le 29 septembre à la Valascia, les Servettiens, qui s’étaient encore inclinés la saison dernière, le 30 janvier, au Tessin (5-2), ne se sont plus imposés face aux Léventins depuis le 19 décembre 2017. C’était aux Vernets et le score était de 4-2 pour les Grenat.

 

La rumeur Libéré par les Nashville Predators, Tyler Moy (23 ans), attaquant américano-suisse dont le nom circule sur les réseaux sociaux, pourrait rebondir à Berne, LHC, ou Genève. McSorley, qui le suit depuis trois ans, n’a pas démenti.