Berne, Davos ou Lugano ? Lequel de ces adversaires préférez-vous affronter en demi-finale ? Oui, je m’avance un peu, j’en suis bien conscient. Théoriquement, il pourrait aussi y avoir Lausanne, mais soyons sérieux deux minutes. Lugano serait le plus prenable, mais les longs déplacements nous affaibliraient en vue de la finale. Et il faudrait un incroyable concours de circonstances pour nous les voir opposer à ce stade. Le problème des déplacements serait encore plus aigu avec Davos, et c’est une équipe qui nous pose des soucis sur le plan tactique, même si les résultats sont globalement bons. Quant à Berne, c’est un adversaire redoutable et aguerri aux playoffs. Mais si nous devions affronter les Ours, cela voudrait dire que Zurich serait aussi passé, et que nous serions donc d’ores et déjà qualifiés pour la CHL.
Le choix s’avère donc particulièrement déclic… Pardon ? Il y a quand même un quart à jouer avant de réfléchir à tout cela ? Il faut prendre tour après tour sans se poser de question ? Oui, techniquement, nous devons quand même battre Zoug sur la glace avant de songer aux demies. Mais bon, cela s’annonce une telle formalité que ça ne vaut probablement pas la peine de s’épancher outre mesu… Si, quand même ? Bon, comme vous voulez, mais on perd notre temps, je vous préviens.
Alors bon, les oiseaux de mauvais augure, au premier rang desquels mon collègue et néanmoins ami Tobias Park, ne manqueront pas de vous signaler que nous avons perdu nos quatre matches de saison régulière contre les Tourtes au kirsch. Haha, laissez-moi rire. Les plus anciens d’entre nous se souviendront de la saison 2004-05. Le final s’était révélé encore plus serré que cette année, puisque nous avions terminé 5e alors que la dernière journée aurait théoriquement pu nous envoyer sous la barre. Nous étions euphoriques car cette place nous proposait l’équipe idéale en playoffs : 3 victoires à 1 en saison régulière et jamais perdu le moindre match là-bas depuis notre retour en LNA. Il s’agissait donc de Zoug, et nous nous étions mangés un vilain 4-0. Et ce malgré le prompt renfort de Pierre-Alain Ançay. C’est dire.
Plus récemment, en 2010, nous avions dû batailler jusqu’au 7e match face à Gottéron et aller arracher la victoire et les billets pour les demies respectivement des mâchoires de la défaite et des pages de la Liberté. Et ce alors que nous avions remporté les six matches de la première phase. Comme dirait Gil Montandon, les playoffs, c’est une nouvelle saison qui commence.
Vous me direz que l’histoire, c’est bel et bien, mais ce qui nous intéresse, c’est maintenant. Et bien justement, je suis ravi de vous l’entendre dire. Parce que notre dernier match contre les Boîtes postales, c’était le 2 janvier. Soit il y a une éternité. Depuis, Nathan Gerbe a enclenché le turbo, Goran Bezina et Francis Paré ont débarqué, Nick Spaling a retrouvé sa forme du début de saison, Cody Almond et Kevin Romy sont revenus, et Jim Slater coupe les citrons comme personne. Autant dire que ce n’est plus du tout la même équipe. De son côté, l’Eissportverein a connu une pente inverse avec une fin de saison tout juste moins ridicule que celle de Lausanne. Bref, sur la forme du moment, il n’y a juste pas photo.
Autre point que relèveront les éternels pessimistes : nos escouades de situations spéciales puent la moufette. Certes, on peut difficilement soutenir le contraire. Mais justement, c’est un point positif. Si si, je vous assure. Parce que bon, peut-on imaginer que ce soit pire qu’en saison régulière ? Franchement ? Même Fribourg n’a pas réussi à être aussi pathétique, malgré tous ses efforts. Et si nous avons réussi à finir 6e avec une demi-équipe, un box play pitoyable et un jeu d’impuissance qui a même de la peine à entrer en zone offensive, je vous laisse imaginer quand ce sera moins pire. Vous voyez, l’optimisme commence à vous gagner vous aussi. Les Évadés fiscaux ne savent pas ce qui les attend, les pauvres. Et avec Morant, Holden et Helbling en mode playoffs, ils n’ont pas fini de prendre des buts à 4 contre 5. Et comme nos joueurs se distinguent tous par leur esprit zen et le grande faculté à ne pas répondre aux provocations, honnêtement, c’est dans la poche.
Dernier point soulevé par les esprits chagrins : Oh my God, il y a saint Tobias en face !!!! Certes, notre ancien portier, malgré ses bientôt 65 ans, reste l’un des tous meilleurs portiers du championnat avec ses 92,93 % d’arrêts. Sauf que notre actuel portier affiche quant à lui 92,64 %. On ne peut pas dire qu’il y ait un monde d’écart. Oui mais voilà, il paraîtrait que Stephan est beaucoup plus régulier et ne prend pas ces buts idiots dont Robert Mayer serait lui coutumier. Si c’est ce que vous pensez, je vous invite à faire un petit tour sur le site de la Ligue pour visionner le 2-0 de Lugano le 5 février. Ou le 3-1 de Berne lors de l’antépénultième journée de championnat. Pour ne prendre que des exemples du dernier mois de compétition.
Bon, vous voyez bien que c’est comme si c’était fait. Alors reprenons les choses sérieuses : Berne, Davos ou Lugano ?
Les bières





