Résumé / Présentation
Brett Regali, ven 03/03/2017 - 12:32

Ça y est, le mois de mars est là et il est temps de passer aux play-off après une longue saison de 50 matchs. Bien qu’être qualifié pour la ronde printanière ne soit pas une fin en soi, ne boudons tout de même pas notre plaisir quelques instants d’être une fois de plus au dessus de la barre comme l’on dit dans nos contrées. Car si l’objectif est légitime, sa réalisation est tout sauf une évidence dans cette ligue, surtout lorsque qu’on ne fait pas parties des cadors.

 

Voilà, ça sera tout pour ce bref moment d’auto-satisfaction. Car contrairement à ce que peuvent penser certains experts, on ne se tape pas 50 matches de saison régulière dans le but de jouer une belle série de 1/4 et de faire plaisir aux fans avant de partir en vacances.

Donc, ces Zougois, peut-on les bouffer? Quelles sont leurs forces et faiblesses? Tentative d’analyse.

 

Les gardiens

 

Robert Mayer : 92.64% d’arrêt, 3 blanchissages en 49 matchs

Tobias Stephan : 92.93% d’arrêt, 7 blanchissages en 47 matchs

 

Pas besoins de présenter Tobias Stephan, à part pour ceux qui ont découvert récemment les Vernets. C’est bel et bien une muraille qu’il faudra déjouer, les chiffres parlent pour lui ! Son pourcentage d’arrêt est excellent et que dire de ses 7 blanchissages en 47 matchs ?

 

En face, n’en déplaise à certains râleurs, Robert Mayer sort d’une excellente saison. Son pourcentage d’arrêt est très proche de son vis à vis et est clairement parmi les meilleurs de la Ligue. Et ceci alors qu’il est le gardien qui a du affronter le plus grand nombre de tirs, 201 de plus que Stephan pour être précis.

 

En se basant sur les chiffres et sur l’expérience, l’avantage est côté zougois. Mais l’écart est moins marqué qu’on aurait pu le penser au premier abord. Il faudra surtout empêcher notre ancien gardien de se mettre trop en confiance dans cette série en le bombardant de tirs lointains, la vue dégagée. Car aussi grand soit son talent, sa plus grande faiblesse est certainement dans la tête. Qui a oublié son pétage de plomb et son mythique jeté de canne à Fribourg ? On sait qu’il déteste ne pas être en contrôle, être gêné autour de sa zone et par-dessus tout être masqué. Rien de tel pour le frustrer et le faire sortir de son calme. Bref, encore plus qu’à l’accoutumée, il faudra aller sur le but.

 

Avantage : Zoug, mais pas énorme.

Impact sur la série : important.

 

Les défenses

 

GSHC : 140 buts pris, soit 2.8 par match.

EV Zug : 122 buts pris, soit 2.44 par match.

 

L’avantage est clairement zougois mais n’est de loin par abyssal. Alors que notre défense était l’objet de beaucoup de discussions et inquiétudes l’été passé, on peut dire qu’elle a plutôt bien tenu la route. Les 140 buts encaissés sont en dessous de la moyenne de la ligue et si on avait encaissé un petit but de moins on pourrait se targuer d’avoir la 5e défense de la ligue. Pas si mal alors que certains affirmaient que notre contingent dans ce domaine était largement insuffisant.

 

La défense zougoise n’a pas vraiment de point faible mise à part les encéphalogrammes de Helbling et Morant. Cependant, les chiffres ne sont pas tout roses sur le mois de février: 30 buts pris en 8 matchs soit 3.75 par match !

De notre côté le dernier mois de championnat a été plus solide (21buts, 2.63/match). Mais notre incapacité tout au long de la saison à gérer un match que l’on domine risque de nous jouer des tours. La remontée de 3 buts en 50 secondes d’un LHC moribond il y a deux semaines est symptomatique d’un problème récurrent cette saison.

 

En ce qui concerne l’apport offensif des défenseurs, l’avantage est cette fois dans notre camp. Loeffel et Jacquemet ont chacun scoré 10 buts tandis que Fransson en enfilait 5. En face, seuls Diaz (8 buts) et Alatalo (7) apportent réellement quelque chose offensivement. À voir encore ce que Goran peut amener à ce niveau. Il n’a certes plus 20 ans, mais il a encore certainement de belles choses à apporter à l’équipe.

 

Avantage : Zoug, d’une petite tête.

Impact sur la série : important.

 

Les attaques

 

GSHC : 135 buts inscrits soit 2.7 par match

EV Zug : 153 buts inscrits soit 3.06 par match

 

Contrairement aux prévisions d’avant saison, c’est souvent là que que fut le problème cette année. Ce maigre total nous classe sous la barre, à la 9e place, et laisse au final une différence de but négative qui fait carrément désordre alors que la défense a globalement fait son boulot. Le manque de réalisme devant le but, symptomatique lors de la dernière journée face à Kloten, a souvent été criard. La grande forme affichée par notre première ligne ces derniers temps est de très bonne augure, mais il faudra plus que ça pour faire plier nos adversaire de Suisse centrale. Il faut espérer que Paré continuera sur sa lancée, mais il faudra aussi l’apport des Romy, Rod, Riat et Impose (entre autres) pour amener de l’offensive.

 

Du côté zougois, pas moins de huit attaquants ont marqué 10 buts ou plus (seulement 3 coté grenat…), la comparaison pique. Le défi ne consistera donc pas seulement à museler le petit mais talentueux Martschini. Le danger pouvant venir d’un peu partout, il sera vraiment important de ne pas laisser trop d’espace en zone neutre et de limiter au maximum les revirements car ils risquent de coûter cher. Mais comme pour la défense, le mois de février a été plus compliqué avec 18 buts marqués en 8 matchs en étant blanchi deux fois.

 

Avantage : Zoug

Impact sur la série : moyen.

 

Les situation spéciales

 

GSHC : power-play 14.02%, box-play 81.2%

EV Zug : power-play 16.74%, box-play 84.3%

 

Si pour vous aussi la simple évocation du jeu de puissance de notre équipe vous donne envie de vous envoyer un cocktail à base de n’importe quel alcool et de Prozac, rassurez-vous ! Premièrement, vous n’êtes pas le seul dans ce cas par chez nous. Deuxièmement, c’est pas beaucoup mieux chez nos adversaire. Bon, il faut dire que non content d’avoir un power-play aussi menaçant que Timo Helbling à une partie de trivial pursuit, on a aussi réussi à encaisser 6 buts avec un homme de plus sur la glace. Est-ce nécessaire d’en rajouter ?

 

Pour le jeu en infériorité numérique c’est légèrement mieux sans pour autant être brillant. Il faut dire que la sur-utilisation de Mercier et Vukovic n’a certainement pas aidé. Le retour de Bezina dans l’alignement devrait aider dans cette phase de jeu.

Côté zougois, avec le 3e box-play de la Ligue, la perspective de jouer avec un homme de moins face à nous ne doit pas particulièrement hanter leurs nuits.

 

Mais dans des séries où les matchs s’enchaînent tous les deux jours et où l’intensité est à son comble, les situations spéciales ont aussi un impact physique qu’il ne faut pas négliger. Une raison de plus, s’il en fallait, de jouer discipliné et d’éviter d’offrir des pénalités “gratuites” à l’adversaire.

 

Avantage : Zoug

Impact sur la série : dépendra beaucoup de la discipline des deux équipes.

 

Jeu physique

 

C’est peut-être une des clefs de la série. Pas qu’il s’agisse de casser l’adversaire, mais plus de mettre une grosse pression sur les défenseurs à la relance de de gagner les duels dans les bandes. Il faudra également et avant tout gagner les batailles devant les buts, tant pour gêner au maximum Tobias Stephan que pour protéger notre gardien qui aura bien besoin vu les fines gâchettes en face.

Mais Zoug c’est aussi des récidivistes du coup de pute tel Morant ou Holden. En cas de besoin, il ne faudra pas hésiter à protéger nos leaders et remettre ces génies à leur place (qui a dit un “un centre d’étude sur la sclérose cérébrale”?).

 

Autant se préparer, cette série risque bien d’être la plus musclée du club depuis longtemps et il ne faudra pas céder sur ce terrain au risque de se faire étouffer.

 

Avantage : GSHC.

Impact sur la série : important.

 

En conclusion

 

Objectivement, on ne peut pas dire que tous les signaux soient au vert avant cette série. Les Zougois ont terminé la saison avec 23 points d’avance et nous ont battu 4 fois en 4 matchs. Un tel écart au classement a forcément une explication autre que les blessures que notre équipe a subies. Mais comme évoqué plus haut, l’équipe de Suisse centrale n’est pas en pleine confiance dernièrement et tout le défi sera de ne surtout pas les laisser la retrouver. Car autant le Zoug à son niveau habituel semble difficile à aller chercher, celui de ces dernières semaines est carrément prenable !

Les bières