Franchement, après les dernières déconvenues subies face aux Lausannois, il est difficile de reprocher beaucoup de choses aux joueurs quant à l’implication cette fois-ci. On peut clairement être mécontents du résultat mais pas de la manière. Après les défaites rageantes et honteuses de ce début de saison, on ne comprenait pas pourquoi nos gars jouaient comme des lopettes face à l’ennemi qui borde notre beau lac alors qu’a contrario, on faisait le boulot face aux formations mieux cotées. Hier soir, il y a eu du mieux, même du très bon, et surtout des erreurs fatales.

Vous nous connaissez depuis un moment maintenant, on ne rechigne pas à dire les choses, même si elles sont dures ou font mal. Force est d’admettre que hier, les joueurs ont présenté un tout autre spectacle que les fois précédentes. Il y avait même des airs de derby dans l’air : deux kops de supporters en effervescences, du jeu et de la bagarre. Et on était même meilleurs que les pêcheurs (ça on le savait) ! Pourtant on se fait violer, propre en ordre, à cause d’erreurs évitables. Par nos deux piliers défensifs que sont ou sont censés être Bezina et Ranger. Si hier, notre capitaine à fait de loin son pire match de la saison, on peut se dire que « ça peut arriver ». Par contre, pour notre cher assistant au capitanat qu’est Paul Ranger, il a été fidèle à lui-même.

On peut volontiers nous reprocher de s’acharner sur cette montagne de déception aux 334 matches de NHL, faut-il le rappeler, mais au bout d’un moment c’est plus que flagrant. Sur le match d’hier il se fait totalement éclipser par un Christian Marti, jeune de 21 ans, dans tous les compartiments du jeu. En défense, en présence physique, en intelligence de jeu et même en première passe/portée du puck (qui sont censés être les points fort du Canadien…). Ses mauvaises décisions commencent à nous faire perdre pas mal de points. Son shoot précipité dans les patins de Neuenschwander à moins de trois minutes de la fin du match, alors qu’il était le dernier défenseur à la bleue, est digne d’une erreur de Pee-Wee... Ce sont les mêmes erreurs qu’un Iglesias faisait en power-play la saison passée. Mais à sa décharge, il venait de LNB, pas de la grande ligue. Ranger n’est pas le seul joueur à faire des erreurs, certes, mais les siennes coûtent cher.

Autre point qui nous fait perdre deux, voire même carrément les trois points hier soir : le réalisme ! Dans notre contingent, il y a des gars comme D’Agostini, Romy, Simek, Pyatt, Bezina ou Loeffel. Pourtant, sur plus de 40 shoots, on ne trouve que deux fois le chemin des filets. Et cette fois, on n’a pas l’excuse de « Huet, cet extraterrestre ». Non, non… Il ne faut pas dire non-plus que Caminada a fait le match de sa vie. Il serait intéressant de savoir le taux de lancers dangereux que nous prodiguons. A contrario, Lausanne tente sa chance environ 25% de moins et on a la vague impression qu’ils ont eu plus d’actions franches que nous. On aurait dû mener d’au moins 2-3 goals à la fin du match dans la logique, et pourtant on encense Mayer pour les gros arrêts qu’il a effectués.

La déception est grande, même cauchemardesque ! Comment un fin tacticien comme notre vénéré Chris McSorley arrive-t-il à paraître ridicule face à Ehlers et sa troupe d’anciens joueurs de LNA? Il n’y a pas que les joueurs qui doivent se remettre en question. Car si la partie a été perdue à cause des erreurs défensives et un manque de réalisme, la stratégie adoptée par le Big Boss fait également partie des gros facteurs (pas ceux de La Poste hein). On peut aborder la question du power-play qui passe de sublime à catastrophique en l’espace d’un match. On peut parler aussi de l’éternel système de jeu qui se passe derrière le but et dans les bandes alors qu’il n’y avait pas Huet devant la cage. Avec la qualité des joueurs dans notre effectif, on devrait être capable d’offrir autre chose que cela. Pas pour une question de spectacle (ça à la limite on s’en fout) mais surtout en terme d’efficacité. Alors il est clair que McSorley n’est pas sur la glace, et ce n’est pas lui qui shoot dans les goals. Mais toute la faute n’est pas à mettre uniquement sur les joueurs.

Ce qui a de plus dommage, c’est que ce même match mais avec la victoire au bout, la soirée aurait été belle ! Car oui, ce qui manquait ce n’était que ça (et donc les erreurs défensives en moins, le réalisme en plus. Cela aurait fait passé la stratégie de McSorley pour du génie). L’ambiance dans la patinoire était au top, les chants ont commencé un bon quart d’heure avant le début de la partie. Depuis quand cela n’était plus arrivé ? Les joueurs donnaient corps et âme sur la glace, le manque d’intensité physique qui faisait défaut contre les pêcheurs n’était plus qu’un lointain souvenir et Matt D’Agostini a même mis une branlée à Leeger. Tous les ingrédients été là, il ne manquait que la recette de cuisine ! Dommage.

Bezina affirmait hier dans les journaux que pour lui « s’il fallait perdre six fois contre Lausanne pour être champion ça lui allait ». On est donc à mi-chemin de notre premier sacre ?