9 décembre 2016

Malgré une infirmerie fournie, les Aigles doivent battre leur bête noire, ce soir aux Vernets (19 h 45)

 

A force de flirter avec la barre, on entretient des liaisons dangereuses. Pour Ge/Servette, en délicatesse d’assurances, les consonances poussent le vice jusqu’aux… lésions dangereuses: morale, physique, on mesure le mal, cette douleur qui frappe le club dans son ensemble. Touchée par des blessures qui s’enchaînent depuis le début de la saison, la bande de Chris McSorley enregistre les retours de Noah Rod et Nathan Gerbe. Mais aussi le forfait de Tim Kast… Deux pas en avant, un en arrière, les Aigles se font crabes dans leur démarche. Bien malgré eux…

 

C’est cette réalité floue, ce mal qui ne dit pas son nom, qui grignote les meilleures volontés. Les Grenat forment l’équipe la plus touchée par les blessures des joueurs cadres. Cela a des conséquences en cascade. Ceux qui restent jouent plus, autant de raisons de voir la qualité des shifts en subir les effets; les lignes, avec ces pépins à répétition, sont constamment brassées, les automatismes s’en ressentent sérieusement; les formations spéciales, par exemple ce power play qui faisait le sourire des Genevois la saison passée, sont reformées en permanence, perdant leur cohésion.

 

Pas d’excuses

 

Et puis, il y a aussi ces inquiétudes sourdes qui enflent en coulisses. Ici, pas de sensationnalisme. Les bouleversements sont réels, avec le nouvel organigramme qui raconte les changements. Avec le départ de Christophe Stucki et toutes les tensions latentes qui se sont cristallisées autour de ces luttes d’influence. Hugh Quennec assure selon un mode si convenu que c’est pour le bien de Ge/Servette. Chris McSorley n’entre plus en matière. Ou alors seulement sur un point. «Bien sûr qu’il y a eu des changements, explique l’entraîneur. Mais tout le monde doit travailler pour le bien du club. Et un joueur qui prendrait ça pour une excuse n’aurait rien à faire ici.»

 

En attendant des assurances «administratives», retour donc au sportif. De toute façon, c’est sur la glace que les Aigles sont attendus ce soir contre Bienne. Un Bienne que les Genevois n’ont encore jamais battu cette saison. Trois matches, trois défaites.

 

Une fatalité à combattre

 

Jonas Hiller en épouvantail, des attaquants grenat qui ne trouvent le chemin des filets que dans la difficulté: la fatalité voudrait que tout soit compliqué aux Vernets pour ce dernier match avant une pause de onze jours.

 

C’est pourtant précisément pour passer cette trêve en minimisant les doutes qu’un succès est impératif. Les retours de Rod et de Gerbe doivent contribuer à doper le secteur offensif. Le premier cité en est conscient, lui qui revient après trois semaines de frustration. Mais il faudra bien un réveil collectif pour briser la spirale négative. «J’ai une grosse envie de jouer, lance l’attaquant. Maintenant, il faut gagner un match. Ce qu’on peine à faire ces temps. C’est moins une question d’occasions que nous nous créons que de finition à proprement parler. Il y a des moments comme ça dans une saison. Disons que je préfère avoir tous les rebonds durant les play-off que durant la saison régulière…»

 

Encore faut-il finir parmi les huit premiers… «Moi, j’ai entièrement confiance en cette équipe, tranche Rod. Il y a des raisons qui expliquent nos problèmes actuels, comme les nombreuses blessures, les temps de jeu qui ont grossi par conséquence. Mais il faut en faire plus encore, c’est clair. J’ai presque l’impression que parfois nous voulons mettre de trop jolis buts. Personne n’est content de la situation. Et ce sentiment n’existe pas que dans le vestiaire. Je veux dire que même quand nous quittons l’endroit, ce n’est pas simple à vivre. Nous devons réagir.»

 

Et aussi se confronter à Jonas Hiller. Comment faire? Rod a la solution. «Il faut l’empêcher de voir le puck, sourit-il. Parce que s’il le voit, il l’arrête. Il va falloir mettre du monde devant lui.» Le fameux «trafic», pour l’expression consacrée. Il faudra peut-être plus que ça. Un vrai réveil.

 

Après ce match capital à plus d’un point (trois, même…) contre Bienne, Genève-Servette a fixé son Noël en équipe, avec les familles. Le repas aura lieu samedi soir. Il serait de bon ton que les Aigles viennent au rendez-vous avec trois points en poche.

 

Parce que c’est bien de prévoir dix dindes pour l’occasion, mais c’est toujours mieux de ne pas être le dindon de la farce…

 

Power-play

 
L’affiche Ge/Servette - Bienne, ce soir aux Vernets dès 19 h 45.
 

L’effectif Les Aigles sont toujours privés de Fransson, Romy, Douay et Détraz, blessés. Kast les rejoint à l’infirmerie, il a été touché à Lugano mardi soir au «haut du corps». Il est à l’arrêt pour une semaine en espérant aucune complication. De leur côté, Antonietti et Maillard seront ce week-end à Ajoie pour parfaire leur condition physique. Enfin, Rod et Gerbe sont de retour.

 

Le mot de McSorley «Nous devons gagner avant la pause, assure-t-il. J’ai confiance. Je sais que le soleil va revenir et qu’après ce sont les autres qui auront des soucis. Mais oui, nous devons nous réveiller et battre Bienne. La trêve nous fera du bien et nous reviendrons plus forts.»