28 novembre 2018

Les Genevois, qui auraient dû se qualifier pour les demi-finales  de la Coupe, ont pris  des pénalités qui ont relancé les Bernois

 

C’est l’histoire d’un mec, fan de Ge/Servette, qui était parti un soir d’octobre, avec une grosse colère en jurant qu’on ne le reprendrait plus de sitôt dans des gradins aux Vernets ou ailleurs. Ce soir-là, les Aigles, sans âme, s’étaient inclinés 6 à 2, après avoir reçu une belle leçon de hockey par Langnau.

 

Au-delà de la fiction, il se murmure que le supporter en question est revenu de voyage et qu’il se trouvait ce mardi soir à l’Ilfis pour ce quart de finale de Coupe de Suisse. Un mois plus tard, il n’a cette fois-ci pas reconnu l’état d’esprit de ses Grenat, même si, au final, ils ont été éliminés. Mais qu’on le dise tout de suite, ces Genevois, qui ont dominé quarante minutes, n’ont plus rien à voir avec les fantômes qui patinaient comme des dinosaures. Dans l’Emmental, ils se sont surtout battus eux-mêmes…

 

Quel contraste, en effet. Tim Bozon, qui n’avait plus marqué depuis le 19 avril (avec le maillot de Kloten), a même inscrit son premier but. Comme notre quidam, incrédule, qui a découvert qu’Antonietti pouvait également faire trembler les filets, le fils de Philippe, qui tournait autour la cage depuis qu’il a un ce tricot grenat sur les épaules, attendait ce moment-là depuis 21 matches. «Mais s’il me fait du bien moralement, cela n’a pas suffi et c’est vraiment frustrant, peste le jeune attaquant français. On avait réussi une entame parfaite, on menait 2-0, on avait tué leur intensité, l’ambiance dans la patinoire…»

 

Après trois victoires d’affilée, dont une samedi sur la route à la BCF Arena, l’équipe de Chris McSorley, en confiance, était visiblement métamorphosée, sur sa belle lancée, en découpant parfaitement les deux premiers tiers de ce quart. Dans cette patinoire de l’Ilfis qui a la réputation d’un coffre-fort, les Bernois d’Ehlers avaient perdu semble-t-il la clé. Que d’espaces dans cette défense «Fort Knox» normalement cadenassée à double tour. Avec encore deux buts d’avance à mi-match (34e), il suffisait, même privé de Tömmernes et de Fransson derrière, de se montrer plus disciplinés, ce que Daniel Rubin n’a pas vraiment compris, passant de trop longues minutes au cachot. Dommage.

 

«On était bien meilleurs que Langnau mais on l’a remis dans le match avec de mauvaises pénalités, renchérit Bozon. On leur a donné la victoire et c’est vraiment rageant.» Langnau qui ne s’était jamais encore qualifié pour une demi-finale a apprécié ce cadeau: quatre buts sur cinq en power play!

 

Alors que Tommy Wingels et Michael Völlmin ont jeté l’éponge après le deuxième tiers de manière préventive (ils sont légèrement blessés), c’est un gros week-end qui attend désormais les Genevois en championnat, ce qui reste leur priorité. Au programme: un déplacement vendredi à Davos et Rapperswil samedi aux Vernets. «On doit surtout retenir c­e qu’on a fait de faux ce soir et repartir sur notre lancée de Fribourg», tonne Tim Bozon. Comme aux premier et deuxième tiers. Où le mec dans les tribunes avait tellement aimé cet Aigle-là…