18 février 2017

Bienne profite des imprécisions genevoises pour passer en force (6-3). Le derby contre Lausanne doit servir à corriger le tir

 

L’amertume n’est pas définitive, mais elle est tenace et il faudra un beau succès, ce samedi soir aux Vernets contre Lausanne (19 h 45), pour en dissiper l’aigreur. Genève-Servette avait dans l’idée de terminer la semaine comme il l’avait commencée, en jouant, en gagnant? Il est revenu bredouille de Bienne, battu 6-3, autant par lui-même que par des Seelandais opportunistes.

 

C’est bien de penser au futur, de retrouver des couleurs, de renaître à l’ambition à la veille des play-off et au lendemain d’une victoire probante à Malley: les Aigles avaient sans doute besoin de peupler à nouveau leurs songes de ces images-là. Encore fallait-il les inscrire dans le sérieux d’une performance pleine, sur la durée.

 

Or, l’escapade en terre alémanique (non, on ne parlera pas de derby romand, désolé…) a viré au fiasco. Pour plusieurs raisons qui ne manqueront pas de retenir toute l’attention du staff genevois.

 

D’abord, avec un Goran Bezina laissé au repos pour ménager des adducteurs endoloris, il fallait trouver de nouvelles assurances défensives. Eliot Antonietti était tout désigné. Et comme les Aigles avaient ouvert le score après 38 secondes de jeu (tir de Loeffel), pas question de s’affoler.

 

Sauf que dix minutes plus tard, Robbie Earl mystifiait littéralement Antonietti pour égaliser. Pas facile pour le grand défenseur genevois de retrouver toute sa mobilité après sa blessure au genou… Il fera encore une apparition au début du deuxième tiers, pas plus hier soir.

 

Il est loin de porter seul toutes les chimères genevoises. Ce Genève-Servette qui avait oublié de jouer a ainsi attendu le milieu du deuxième tiers pour se réveiller un peu – il était mené 2-1. Il l’a fait dans le désordre, avec cœur, mais en s’égarant parfois. C’est à 3-3 que les choses ont mal tourné.

 

Les play-off sont bientôt là: les soucis de discipline qui ont rythmé la partie rappellent l’importance d’éviter les pénalités bêtes. Si les Aigles ont réussi à neutraliser deux situations à trois contre cinq, ils y ont laissé des plumes et les Biennois en ont profité sur la fin. Ces fautes bêtes alors qu’il n’y a déjà plus que quatre joueurs sur la glace sont à proscrire (Douay), comme les punitions récoltées en phase offensive.

 

Avec une grosse débauche d’énergie, trop de pénalités à effacer et des hésitations défensives qui n’ont pas épargné Robert Mayer – une de ses fameuses sorties avec un contrôle manqué a contraint Mercier à prendre deux minutes pour éviter un but –, Genève-Servette en est quitte pour regarder le classement avec humilité.

 

Tout est encore très serré, c’est vrai, mais pour l’heure, c’est Bienne qui a dépassé les Aigles et Davos peut s’approprier la cinquième place que tout le monde convoite. Ge/Servette a encore trois matches à disputer, ses deux adversaires directs en ont quatre à leur programme, les fragiles équilibres d’aujourd’hui seront encore bousculés, c’est une certitude.

 

Mais pour l’être dans le bon sens, McSorley et les siens doivent réagir immédiatement, dès ce samedi soir. Pour le coup, l’occasion fait le larron: il s’agit d’un derby romand (un vrai celui-là), contre un Lausanne que les Grenat viennent tout juste de battre. La revanche pour les uns doit avoir valeur de réveil pour les autres, après ce couac à Bienne. Rien d’inquiétant pourtant, si les Aigles font la démonstration de leur réel potentiel.