Comme les fêtes de Régine jadis, on a bien cru que la soirée allait se prolonger jusqu'au bout de la nuit.
C'est une tradition idiote qui a régulièrement cours dans certaines patinoires et qui gagne même très occasionnellement les Vernets, pourtant longtemps rétifs. Mais à aucun endroit on ne la pratique plus intensément et fréquemment qu'à Fribourg. Suite à une décision des arbitres contre votre équipe, décision dont vous savez pertinemment avec votre demi-connaissance du réglement qu'elle est scandaleuse, vous décidez de vider vos poches en balançant leur contenu sur la glace.
Le problème est double. Premièrement, cela fausse le cours du match dans un sport aussi rapide que le hockey en créant des temps morts artificiels. Mais surtout, quand c'est pratiqué alors que le jeu est en cours comme c'est arrivé hier soir, cela peut entraîner des blessures, tant d'ailleurs aux adversaires qu'à vos propres joueurs, chers ami intellectuels fribourgeois.
Il est d'ailleurs intéressant de voir qu'avec l'embourgeoisement qui a lieu à Saint-Léonard comme ailleurs conjugué à l'absence d'un véritable groupe de supporters, toutes choses censées résoudre tous les problèmes du monde, celui-ci n'a en tout cas pas disparu. Et alors qu'on ne rechigne pas à employer l'artillerie lourde quitte à limiter quelques libertés individuelles quand il s'agit d'agir contre les excès des tribunes populaires, pas grand-chose n'est entrepris contre ces agissements largement pratiqués par les latérales et qui interfèrent avec ce qui se passe sur la glace. Ah oui, pardon, la Ligue distribue des amendes. Et cette saison, stratégie audacieuse, on a droit à de magnifiques clips dans lesquels les capitaines nous disent que c'est pas bien. On jugera de l'effet dissuasif.
Il faut dire aussi que contrairement aux bagarres de supporters, le jet d'objets sur la glace ou, comme on aime aussi le pratiquer à Fribourg comme à Rapperswil, sur le banc adverse ne fait pas peur au bon citoyen qui va mettre son bulletin dans l'urne.
Et entre ces longues interruptions pour déblayer la glace, que s'est-il passé, me demanderez-vous ? Eh bien disons que le début fut typique des matches entre Genève et Fribourg où un avantage au score, quel que soit sa taille, ne vous assure en rien l'issue du match. Puis Genève-Servette choisira de resserrer le jeu et Fribourg, prétérité par un jeu de transition inhabituellement hasardeux, n'en fera pas grand-chose.
Finalement, la loterie des tirs aux buts, avec sa cruauté coutumière, décidera de prolonger l'agonie du Dragon de quelques heures supplémentaires.
Les bières

Matt D'Agostini

Matthew Lombardi

L'absence de Kiss Cam

Le public fribourgeois

Joel Kaiawamachin
