19 octobre 2016

Le remplaçant de Mayer, blessé, a été le meilleur Grenat à Langnau. Cinquième défaite d’affilée pour Ge/Servette

 

C’est le temps des vaches maigres pour Genève-Servette. Cinquième défaite d’affilée, à Langnau, dernier du classement, cela fait mal au moral. Les Aigles voulaient se reprendre: ils sont apparus fatigués, lessivés, sans doute volontaires, mais surtout épuisés par ces matches à répétition où il s’agit de rallonger le temps de glace pour remplacer les trop nombreux absents. Une excuse qui n’en est sans doute pas une, mais hier, c’était au tour de Mayer et de Romy de manquer à l’appel. Cela fait beaucoup pour un Ge/Servette qui est désormais sous la barre...

 

Dans la cage, pas de Robert Mayer donc. L’homme est blessé. Il a fait un test mardi matin, mais a dû se résoudre à jeter l’éponge. Selon nos informations, il est allé hier après-midi déjà consulter la Faculté pour savoir s’il pourrait rapidement retrouver les siens. «Il devrait pouvoir être de retour pour ce week-end, cela lui a aussi permis de souffler un peu», assurait Chris McSorley.

 

Bays en patron

 

En attendant, Ge/Servette a pu s’appuyer sur Christophe Bays. Le remplaçant de Mayer n’avait plus été titularisé depuis le 27 janvier 2015. Après s’être mis en jambes lors du dernier tiers à Zurich, il s’est immédiatement placé en patron, hier à l’Ilfis. C’est simple: il a été l’homme du match dans les rangs servettiens. Trop souvent abandonné par une défense qui prenait l’eau (seuls Mercier et Loeffel évoluant à leur niveau), livré à lui-même sur les imprécisions généralisées des siens, Bays a sorti le grand jeu. Les Aigles ont atteint la première sirène sans avoir encaissé de but? C’est à lui qu’ils le doivent, Bays dégoûtant DiDomenico, Kuonen ou Koistinen, tous idéalement placés.

 

Bays en sauveur face à la lanterne rouge du championnat, cela raconte aussi le grand désarroi qui a saisi la troupe de McSorley à Langnau. Une seule réelle chance durant le premier tiers, manquée par Riat (service de Schweri), deux pressings potables dans le camp bernois pendant ces vingt minutes initiales: le résumé des soucis existants. On veut bien considérer les circonstances, avec cette pléiade de blessés, avec l’absence de Romy aussi – fût-ce pour une heureuse nouvelle, la naissance de la petite Sohane –, mais à en croire Loeffel lui-même, tout cela ne devait pas constituer une excuse.

 

Débarrassé du contexte, il faut alors s’appuyer sur la froide réalité d’une performance loin des standards qui doivent être ceux tutoyés par les Aigles. A Langnau devait flotter un parfum de révolte dans le camp grenat, surtout après quatre défaites consécutives. Dans les faits, aucune rébellion et surtout beaucoup de fatigue. On peut prêter à ce groupe-là bien des qualités, il en a fait la démonstration. On veut bien tenir pour fortement probable que le potentiel intrinsèque, avec le retour des nombreux absents, suffira largement à assurer sans trembler une place en play-off. Mais dans l’inconstance actuelle, avec les difficultés liées au contingent, on aurait aimé un peu plus d’orgueil dans l’adversité. Il faut croire que tous sont bien usés.

 

Relance désastreuse

 

C’est ainsi un Ge/Servette un brin pâlichon qui est rentré bredouille de son escapade bernoise. Bays aura retardé l’échéance jusqu’à la 30e. Le moment choisi par Langnau pour marquer sur la plus compliquée de ses occasions, dans la confusion. Rien d’immérité. Cela aura vaguement eu le mérite de réveiller un peu les Genevois. Avec un Mercier, profitant du travail de Simek, pour ramener les équipes à égalité (38e). Tiens: les Aigles ont même cru au hold-up lorsque Douay pensait avoir donné l’avantage aux siens une minute plus tard. C’était compter sans la crosse haute sifflée contre Slater. Juste et logique à la fois, au fond…

 

Non, ce match-là allait faire le bonheur des Emmentalois, c’était dit. Et c’est sur une énième imprécision de Travis Ehrhardt, auteur d’une relance désastreuse, et après un dégagement déjà coupable d’un Fransson peu à son affaire (rallongeant l’infériorité numérique déjà en place), que Langnau allait sceller le score d’un 2-1 amer pour les Aigles. Le baroud d’honneur des dernières minutes n’y aura rien changé.