21 septembre 2016

Indisciplinés, les Aigles n’ont rien montré hier. Chris McSorley va devoir très vite réveiller ses hommes

 

Un gros plongeon dans le néant, dans les abysses du hockey sur glace. «C’est notre pire match de la saison», a résumé simplement Chris McSorley après avoir touché un ou deux mots à ses joueurs à l’abri des curieux. Le pire match de la saison? Le boss des Vernets a 100% raison et personne ne viendra le contredire. Il faudra en revanche aller creuser très loin dans les archives pour retrouver pareille prestation des Grenat. Hier soir, les fans ayant fait le déplacement de Bienne ne sont pas passés loin de l’indigestion.

 

De prime abord, il y avait pourtant de l’eau dans le gaz en fin d’après-midi au Stade de Glace entre le club seelandais et Ge/Servette. D’un côté, des Biennois – souriants et décontractés à l’heure de l’échauffement – bien décidés à enchaîner avec une deuxième victoire d’affilée contre les Grenat cette saison. De l’autre, des Aigles aux becs fermés, qui n’avaient aucune envie de revivre la soirée du 10 septembre face à ce même adversaire. C’était il y a dix jours, lors de leur première sortie à domicile. Une première ratée, manquée, qui avait vu les Biennois l’emporter (1-3). Hier, les Genevois avaient à cœur de corriger le tir. Il n’en fut rien. Ils furent même tellement loin de cette idée-là…

 

Dans le camp grenat, il faudra donc encore patienter pour voir les hommes de Chris McSorley prendre le meilleur sur ceux Kevin Schläpfer lors de cet exercice 2016-2017, les Genevois ayant une nouvelle fois subi la loi des Seelandais. Et ces derniers n’ont rien volé face à des Aigles qui ont littéralement explosé en vol…

 

Comme il y a dix jours aux Vernets, tous les acteurs ont d’entrée verrouillé leurs arrières et s’appuyaient sur les derniers remparts que sont Jonas Hiller et Robert Mayer. C’est logiquement que tous regagnaient les vestiaires sans avoir trouvé la faille. Les cages étaient bien gardées.

 

Mayer, gardien de… foot

 

Même si l’ouverture du score aurait pu (dû?) tomber dès la 3e minute pour les Biennois: sur une sortie, Robert Mayer se faisait surprendre par un ancien de la maison grenat en la personne de Marco Pedretti (lire ci-contre). L’attaquant jurassien ne se faisait pas prier pour servir sur un plateau son coéquipier Gaëtan Haas, qui n’avait plus qu’à pousser le puck au fond des filets. C’était compter sans ce diable de Robert Mayer, qui, tel un gardien de… football, s’envolait pour stopper la rondelle dans les airs. Un arrêt de grande classe qui n’aura au final servi à rien, tant la défense des Grenat a fait peur à voir.

 

Trop indisciplinés – 9 pénalités! – les Genevois ont offert sur un plateau la rencontre à la troupe d’un Kevin Schläpfer qui n’en demandait pas tant. Les quatre buts du EHCB ont été inscrits en supériorité numérique: ceci en dit aussi long sur le box play mis en place par Chris McSorley, qui se refuse pourtant à mettre sur le banc des accusés ses défenseurs: «C’est toute l’équipe qui perd ce match, les attaquants les premiers car ils n’ont pas su concrétiser leurs occasions.»

 

Une équipe de juniors

 

Il ne fait toutefois nul doute que l’Ontarien a du pain sur la planche s’il entend jouer les premiers rôles. Pour l’instant, son équipe ressemble plus à une bande de juniors qu’à une formation taillée pour l’élite. «C’est certain, il va falloir remonter les bretelles de quelques éléments, nous ne pouvons pas continuer ainsi», conclut le boss.

 

La parole est à la défense.

 

«Pas de rancœur»

 

La nouvelle recrue du EHCB cette saison, Marco Pedretti, est revenu hier soir brièvement sur son départ mouvementé de Ge/Servette cet été. «Sur le moment, c’est vrai que la pilule était très mal passée. J’ai eu de la peine à accepter la manière dont les choses s’étaient déroulées.» Faut-il le rappeler, le Jurassien n’avait pas prévu de quitter les Vernets. «A Genève, on s’est moqué de moi», s’était d’ailleurs emporté l’attaquant dans les colonnes du Journal du Jura, persuadé d’avoir été grugé par son désormais ex-employeur. Alors qu’il se voyait déjà prolonger son contrat avec les Grenat, le jeune homme de 24 ans était tombé des nues en découvrant l’offre des dirigeants servettiens, dont les termes ne correspondaient pas à ceux discutés au préalable entre les deux parties.

 

Mécontent et surtout très déçu, Marco Pedretti avait alors décidé de se trouver une nouvelle maison. C’est ainsi du côté de Bienne que l’attaquant a posé ses valises. Pour le plus grand bonheur du No 87, un but, un assist hier soir. «Je désirais avant tout continuer l’aventure en LNA et ne pas évoluer à l’échelon inférieur.» D’ailleurs, l’épisode estival est aujourd’hui de l’histoire ancienne et le joueur regrette quelque peu de s’être emporté: «Je n’oublie pas non plus que Ge/Servette m’a donné ma chance. C’est de l’histoire ancienne et Chris McSorley m’a aussi laissé l’opportunité de m’entraîner durant tout l’été avec mes ex-coéquipiers. Je n’ai pas de rancœur contre Ge/Servette.»