Rassurez-vous, je ne parle pas ici de l’absurde transaction amenant Joël Vermin à Genève en échange de deux joueurs formés aux Vernets (soit dit en passant, la rangaine de faire jouer les jeunes du cru n’aura donc duré qu’une seule saison). Il serait d’ailleurs possible de rédiger un article entier à ce propos, ce que 1905 ne fera donc plus, comme vous l’aurez compris. Vous trouvez cela dommage ? Moi aussi à vrai dire, mais il faut parfois aussi savoir être raisonnable, même si c’est souvent quelque chose de difficile en matière sportive.
En ce qui me concerne, voici une année que je n’avais pas écrit un article entier ici. Certes, le dernier en valait deux puisqu’il s’agissait de ce fameux sixième match aux Vernets contre Berne qui s’était terminé sur le coup de 0h30, mais tout de même. Très occupé dans divers autres médias (notamment au commentaire radio tant du GSHC que du SFC), il m’a souvent été difficile ces derniers temps de m’extirper du sérieux qu’ils imposent pour pondre un article à la fois factuel et drôle pour 1905. Car ici se situe toute la difficulté (et c’est aussi ce qui fait sa force) de notre site : être capable de donner l’impression de raconter n’importe quoi tout en restant au plus proche possible de la réalité sportive. Cela demande une certaine gymnastique d’esprit pas toujours évidente à effectuer. Mais le mieux pour vous l’expliquer est encore de vous proposer un petit making-of de nos résumés afin que vous puissiez mesurer l’ampleur du travail effectué ces dernières années.
A l’instar de plusieurs membres de la rédaction, lorsque je me propose pour un résumé de match, je m’y rends avec mon petit calepin pour y consigner à la fois les faits de jeu (non pas les buteurs et pénalités, mais tout ce qui peut facilement passer sous le radar, comme les changements de lignes manqués ou les chambrages entre adversaires par exemple) et les bons mots de mon entourage du jour (oui, je l’admets, certains jeux de mots m’ont été gracieusement soufflés par quelques amis et retranscrits avec leur permission. Qu’ils en soient d’ailleurs ici remerciés). Ces quelques pages de notes (une ou deux par tiers en moyenne) cumulées à un visionnage des reflets filmés de la partie me permettent d’avoir un socle factuel solide pour ce qui concerne le hockey. Il ne me reste donc « plus qu’à » trouver un thème d’article qui colle au déroulé du jeu.
En réalité, c’est ici que commence la partie véritablement difficile du résumé. N’étant personnellement pas très féru de cinéma ou de littérature française, les possibilités pour développer une intrigue digne de ce nom se rétrécissent considérablement, qui plus est après quatre ans à éviter d’utiliser deux fois le même sujet. Au cours de cette rédaction, il me faut régulièrement me reporter à mes notes pour être sûr de ne pas trop m’écarter de la chronologie de la rencontre. Enfin, lorsque le texte est prêt, il s’agit encore de faire une sérieuse relecture puisqu’il ne le sera (presque) pas au moment de la mise en ligne. Rédiger un résumé de match me prend ainsi en moyenne deux heures le lendemain de celui-ci. Je m’avance peut-être un peu mais il en va me semble-t-il de même pour la plupart de mes collègues. Soyons honnêtes, aucun d’entre nous n’a jamais compté ses heures, la passion étant notre seule et unique motivation.
1905 va donc s’arrêter après neuf ans de bons et loyaux services, dont quatre en ma compagnie. Honnêtement, si contribuer à ce site va me manquer, sa disparition laissera un grand vide également pour le fan que je suis. Je me réjouissais après chaque match de découvrir la plume de mes collègues et leurs attributions de bières. Leurs articles de fond et interviews me passionnaient à chaque parution (détruisons un mythe au passage : ce n’est pas parce que nous faisions partie de la même rédaction que nous pouvions les découvrir en avance). Leur humour décapant réussissait régulièrement à me remonter le moral après une défaite et je crois qu’il en allait de même pour beaucoup de lecteurs. Néanmoins, comme toute activité bénévole, le site était voué à s’essouffler un jour. Le temps a passé, le monde a changé et les vies des rédacteurs ne sont pas en reste. Le jour que nous redoutions tous au sein de la rédaction est ainsi malheureusement arrivé.
Il est donc temps de conclure ce qui sera mon dernier article sur ce site (et croyez-moi, c’est un sentiment très étrange de l’écrire). Je tenais avant tout à vous remercier vous, qui que vous soyez, derrière vos écrans. Car si j’ai pu trouver la motivation de rédiger des articles à des heures indues tout au long de ces saisons, c’était aussi et surtout parce qu’il y avait des gens pour les lire. Et c’est aussi parce que j’ai osé me lancer sur 1905 il y a quatre ans qu’a débuté une incroyable aventure qui m’a rapidement permis de participer à d’autres médias en parallèle de ce site et d’intégrer aujourd’hui une école de journalisme. Merci donc à tous ceux qui nous ont lu ces dernières années. Sachez que si j’ai pu avancer dans ma carrière professionnelle, c’est aussi un petit peu grâce à vous.
Enfin, je souhaite adresser un immense merci et bravo à mes collègues passés et présents d’avoir permis à ce site de tenir aussi longtemps à ce niveau. Ce fut un grand honneur et un plaisir constant d’y prendre part pendant toutes ces années.
Puisse l’humour perdurer encore longtemps dans le sport professionnel.
Allez les Grenat !