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Cody Stephan, dim 08/03/2020 - 11:24

Et si on faisait un petit bilan de cette saison régulière sans se préoccuper du coronavirus, qui nous a un peu beaucoup gâché notre fin de saison (et peut-être celle aussi des play-offs) ?

Il y a bientôt 6 mois, le 13 septembre 2019, débutait la saison de hockey. On était alors bien loin d’imaginer pareille saison à cette date. Vu le virage pris par le club en engageant de nombreux jeunes joueurs, journalistes mais également fans du GSHC étaient nombreux à craindre une saison de transition et à donc pronostiquer notre équipe en-dessous de la barre en fin de saison. Au mieux, il était question d’une 8e place au classement. Cependant même dans nos rêves les plus fous, personne ou presque n’aurait parié sur une 4e place et une équipe qualifiée pour les play-offs à cinq journées de la fin du championnat ! Et c’est pourtant bien ce qui s’est passé.

Mais finalement, comment l’équipe en est arrivée là ? On dit souvent que les chiffres parlent d’eux‑mêmes, alors pourquoi ne pas en analyser quelques-uns et comprendre comment cette saison a pu être une aussi belle réussite ?

 

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89

Comme le nombre de points acquis à la fin de la saison régulière par le GSHC, soit autant de points que lors de la saison 2007-08 durant laquelle notre équipe finissait 2e du classement et allait en finale des play-offs, ou encore comme la saison 2015-16 que l’équipe terminait à la 3ème place. En fait, depuis l’introduction des 50 matchs, le GSHC n’a fini qu’une seule fois avec un meilleur total de points, soit lors de la saison exceptionnelle 2009-10 (101 points !).

89 points, c’est aussi une 4e place au classement, à égalité de points avec Davos 3e et à deux petits points seulement des premiers Zurich. Finalement, il n’a manqué qu’une petite victoire en plus pour que l’équipe finisse première (mais nous ne sommes pas les seuls à pouvoir se dire ça). Cette 4e place nous assure également une participation à la Champions Hockey League, une compétition que le GSHC n’avait plus connu depuis la saison 2015-16. Cela promet de jolis déplacements pour les fans dont on se réjouit déjà !

 

116

Comme le nombre de buts encaissés cette saison par notre équipe, soit 2,32 buts par match. Le GSHC est tout simplement la meilleure défense du championnat ! Là encore, elle nous bluffe. En début de saison, la défense était un gros point d’interrogation. Nous avions certes de très bons gardiens et un grand Henrik Tömmernes, mais les départs notamment de Johan Fransson, Eric Martinsson, Goran Bezina et Daniel Vukovic n’étaient en apparence pas comblés par les arrivées de jeunes joueurs en défense (Roger Karrer, Simon Le Coultre et Sandy Smons). Et pourtant, là encore, l’équipe a su déjouer les pronostics, la jeunesse de nos joueurs et leur manque d’expérience au tout haut niveau n’a pas été un handicap. Le GSHC a su les encadrer avec des joueurs d’expérience et leur a permis d’évoluer positivement tout au long de la saison.

De plus, notre excellente défense est aussi le fruit de notre duo de gardiens. Robert Mayer, qui nous quittera à la fin de cette saison, termine la saison régulière avec un pourcentage d’arrêts de 91.4% pour 32 matchs joués en tant que gardien numéro 1, tandis que Gauthier Descloux a un pourcentage de 93.37% d’arrêts lors de ses 17 matchs en tant que titulaire joués (avec 4 blanchissages !), soit une moyenne de 92.38% d’arrêts de nos deux gardiens. Assurément le meilleur duo de la ligue. D’ailleurs, les très bons résultats du début de saison ne sont pas étrangers à la performance de nos gardiens, c’est eux qui ont su faire les matchs clés lorsque nos jeunes étaient peut‑être encore fébriles et qui ont ensuite continué à jouer à un excellent niveau. Un petit big up également à notre gardien numéro 3, Stéphane Charlin, qui n’a joué que 3 matchs, mais qui a réussi 2 blanchissages (si on compte celui où il est entré en cours de match) pour un pourcentage d’arrêts de 97.40% !

 

18

Comme le nombre de goals encaissés en infériorité numérique, soit un pourcentage de 87.59 % d’efficacité en boxplay. Là encore, le GSHC a fait une excellente saison, puisqu’il est également le meilleur en la matière. Il a fini avec la meilleure défense du championnat, ce n’est donc pas sans logique s’il possède également le meilleur boxplay.

 

140

Comme le nombre de buts marqués par le GSHC, soit la 5e attaque du championnat. Ce sont bien sûr nos étrangers qui ont été les plus prolifiques avec 63 buts marqués, soit 45% des buts de l’équipe. Mais cette année, le GSHC a aussi fait confiance aux jeunes et ces derniers n’ont pas démérité puisqu’ils ont marqué 35 buts, soit le quart des goals genevois. Un pari pris sur l’avenir par nos dirigeants qui est déjà gagnant !

Enfin, si je devais décrire le plus beau goal de cette saison, c’est assurément celui du 10 janvier 2020 contre Berne, à domicile. Il y avait alors 1 à 1 lorsque les arbitres décident de punir Roger Karrer et Daniel Winnik. On vit alors deux longues minutes à 5 contre 3, le public genevois siffle comme jamais durant ces deux minutes, puis à la sortie du banc de pénalité, Eric Fehr fait une passe parfaite à Daniel Winnik, qui part en contre-attaque avec Roger Karrer. Un une‑deux plus tard, Daniel Winnik marque le goal décisif de cette partie. Le public explose et fait trembler les Vernets. Un goal inespéré, qui restera dans les mémoires des supporters grenat.

 

32

Comme le nombre de buts marqués en supériorité numérique, soit une efficacité de 19,51% en powerplay. Là aussi, c’est le 5e de la ligue. Un powerplay dans la moyenne suisse, ni plus ni moins. Loin des 27.53% de l’équipe biennoise, qui a survolé le championnat dans cette catégorie.

 

3

Comme le nombre de joueurs ayant joué les 50 matchs de cette saison régulière, soit 2 de plus que la saison dernière où seul Eliot Berthon avait réussi « cet exploit ». Ces trois joueurs sont Marco Miranda, Arnaud Jacquemet et Simon Le Coultre.

Si les blessures n’ont donc pas complètement épargné notre équipe cette saison, l’équipe s’en sort nettement mieux cette année que les saisons précédentes. Et la forme de l’équipe n’est sûrement pas étrangère à notre place dans le championnat. Il est en effet bien plus facile d’enchaîner les victoires avec un effectif au complet. Alors certes, à la fin de saison, l’infirmerie s’est à nouveau remplie, mais elle devrait être à nouveau presque vide lorsque les play-offs débuteront (si elles débutent bien sûr).

 

7

Comme la meilleure série de victoires consécutives de la saison. Cette série a eu lieu entre le 17 décembre 2019 et le 10 janvier 2020. Un petit mois durant lequel une certaine euphorie s’est installée, où toutes les planètes se sont alignées, ce qui a notamment permis au GSHC de côtoyer provisoirement les sommets de la hiérarchie.

 

4

Si 7 a été le nombre de victoires consécutives, 4 a été celui du plus grand nombre de défaites consécutives. Ce n’est arrivé qu’une seule fois, entre le 28 septembre et le 5 octobre 2019, après une série de 5 victoires. On peut également compter une autre série de défaites (3 de suite) après notre série de 7 victoires du mois de décembre/janvier. Pour le restant de la saison, généralement après une défaite, une victoire pointait le bout de son nez.

Il n’y a donc pas eu de réel « trou du mois de novembre » comme on l’appelle, puisque les seuls moments critiques de la saison étaient précédés d’une importante série de victoires, ce qui a sans doute permis à l’équipe d’être sereine au classement durant toute l’année. 

 

3

Enfin, ce chiffre 3, comme le nombre de journées où notre équipe a été première du classement et où les supporters grenat ont pu chanter le fameux « Saluez les premiers du classement !». Il faut remonter à quelques années en arrière pour voir notre équipe tutoyer les sommets du championnat. Un plaisir retrouvé, qu’on espère pouvoir revivre les prochaines saisons !

 

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Ces quelques chiffres viennent finalement couronner un magnifique travail de nos entraîneurs, qui méritent nos félicitations pour avoir su trouver le juste équilibre entre nos jeunes joueurs et les joueurs expérimentés et relever ainsi le défi de nos dirigeants. Après plusieurs années compliquées en coulisse, cette saison régulière a été un grand bol d’air frais et un réel plaisir retrouvé à voir jouer notre équipe. Bref, merci !

Et maintenant, on dit place aux play-offs pour conclure cette magnifique saison ? On ne peut que l’espérer !