Une bonne nouvelle de cette fin de saison régulière : Genève-Servette a su facilement s'assurer l'avantage de la glace pour les quarts de finale et finit même à deux points de la tête avec la meilleure défense. Une autre bonne nouvelle : les fans éviteront la série ultrastressante contre Lausanne qui paraissait presque inévitable il n'y a pas si longtemps. Au chapitre des mauvaises nouvelles, le quart nous opposerait à une équipe de Bienne qui ne nous réussit pas spécialement depuis quelques années. Et surtout, on utilise le conditionnel car nous serons peut-être forcés de regarder ladite série à la télé, pour autant qu'elle ait même lieu. Ce serait assez typique de réaliser une saison hors norme pour la voir se terminer en queue de poisson par la faute d'un satané virus.

Le moment du mois

Ce ne sont pas les possibilités qui manquent. On aurait pu choisir le match de Lugano et la qualification mathématique à la première occasion, à cinq matches de la fin. Pas mal pour une équipe que tout le monde voyait sous la barre et qui aura toujours été au dessus.

Autre moment marquant, ce triste derby contre Lausanne à la 49e journée disputé devant des gradins vides, empêchant les fans genevois d'apprécier à sa juste valeur une cinquième victoire en six rencontres contre notre voisin et néanmoins ennemi, lequel nous aura fait plaisir en tremblant presque jusqu'au bout de la saison régulière.

J'opte cependant pour le match à Ambrì du 22 février. Non pas qu'il ait été passionnant. Au contraire, comme souvent à la Valascia et quel que soit le classement des deux équipes, ce fut une affaire crispée. En l'occurrence, ce fut même chiant à mourir, et on crut longtemps s'acheminer vers un 0-0 rappelant celui qui nous avait valu les quolibets du Matin en 2002. Il aura fallu un but assez rigolo de Daniel Winnik pour nous faire vibrer un instant.

Mais si j'ai choisi ce match, c'est pour une autre raison : le blanchissage de Stéphane Charlin. C'est un bel exploit de ne pas concéder de but à la Valascia pour un jeune gardien, même si ça ne met pas à l'abri d'une carrière médiocre, comme en témoignera son vis-à-vis de la soirée. Mais il s'agissait surtout du troisième gardien genevois à terminer un match sans encaisser cette saison. Voilà qui illustre à merveille quelques-uns des points saillants de cette saison : une défense très efficace et des jeunes qui savent se mettre à la hauteur quand ils sont sollicités.

Quelques chiffres pour situer : lors de l'exercice qui vient de s'achever, seuls 16 gardiens au total ont réussi un blanchissage, et seuls Ambrì et Zurich l'ont fait avec deux portiers. Quant à la dernière fois qu'une équipe a blanchi l'adversaire avec trois joueurs différents, ça remonte à 2013-14. Il s'agissait d'un bastion de la formation de gardiens, à savoir Zurich avec Lukas Flüeler, Melvin Nyffeler et Tim Wolf. On ne va pas s'enflammer pour autant, mais le signe est intéressant.

Le top du mois

Placé dans des conditions idéales pour réussir avec du temps de glace sur les meilleures lignes offensives, Stéphane Patry aura parfaitement su saisir sa chance. Certes, son bilan comptable personnel aura été un peu gonflé par ce dernier match où Fribourg semblait avoir la tête ailleurs. Mais dans le jeu en général, le numéro 78 n'aura jamais donné l'impression d'être dépassé par les lourdes responsabilités qu'on lui a confiées. En bonus, il aura également démontré un sens du but très prometteur. Il lui reste maintenant le plus difficile à accomplir, soit confirmer. Mais son éclosion, la dernière d'une longue liste cette saison, se devait d'être soulignée.

Le flop du mois

On l'a un peu épargné ces derniers mois car il n'évoluait pas à son poste. Les choses sont depuis rentrées dans l'ordre avec les retours de Jonathan Mercier et Mike Völlmin. On est cependant obligé de constater que ça n'a pas arrangé grand-chose pour Tim Kast. La saison où il a éclaté juste avant son départ à Zoug apparaît de plus en plus comme une anomalie. Son apport offensif aura été bien maigre pour un joueur qui évolue sur le powerplay, et son but à la dernière journée n'aura fait que sauver l'honneur, comme pour une équipe qui se prend une rouste.

Peut-être s'agit-il là de son vrai niveau, auquel cas il serait destiné à jouer les utilités dans une équipe de LNA. Il n'y a aucune honte à cela, mais on attendait clairement autre chose de sa part, surtout dans une équipe aussi inexpérimentée.