Dans un pays où tout est cher, nos joueurs ont payé leurs erreurs et leur indiscipline au prix fort.
Au moment du tirage au sort, les plus optimistes (dont nous faisions partie, ne nous en cachons pas) pensaient que le dernier match à Prague pourrait n’être utile que pour déterminer le premier du groupe, tant Storhamar semblait faire office de petit poucet du groupe. Le problème, c’est que le petit poucet a décidé de ne pas semer des cailloux pour retrouver son chemin, mais pour nous faire trébucher. Résultat : le match à Prague revêt une importance capitale, et sans une victoire dans le temps réglementaire, notre parcours en CHL cette saison sera comparable à l’évolution de la bière aux Vernets cette saison : plus court mais plus cher.
Pourtant tout n’avait pas si mal commencé – on ne parle là pas du match, vous l’aurez compris. Malgré les prix exorbitants dans le coin (12.- la canette !) et le manque de bars ouverts avant 16h à Hamar, il y a toujours une saveur particulière à se retrouver à 2000 bornes de chez toi avec une quinzaine de tes potes. De plus, contrairement à Lappeenranta, la ville est assez jolie et les gens ressemblent moins à des portes de prison qu’en Finlande. Enfin, cerise sur le gâteau, les billets d’entrée nous seront offerts par le club local, que l’on remercie pour ce geste très apprécié.
C’est donc une petite vingtaine de Genevois qui prendra place dans ce qui fera office de parcage, ainsi que deux autres qui seront placés en latérale. Nombre respectable pour notre public si peu prompt à de déplacer, mais qui s’est surtout réservé pour le match de demain à Prague.
Cette patinoire a des faux airs de la Vaillant Arena de Davos et est somme toute assez sympa et passablement bien garnie (5335 spectateurs, soit bien plus que leur moyenne en championnat). Seul souci, et non des moindres : pas de bière vendue aux buvettes ! C’est peut-être un détail pour vous, mais en réalité c’est surtout un immense scandale ! Entre ça et le « match », on se demande encore ce qui a eu le plus d’effet sur notre motivation au fur et à mesure que les minutes passaient.
Parlons-en justement de ce « match ». Même s’il revêtait finalement qu’une importance minime (tout au plus nous permettait-il de nous contenter d’une victoire en prolongations à Prague), celui-ci ne nous a quand même pas franchement rassurés. Pourtant, le premier tiers ressemblait fortement au match de samedi passé : on est incapables de marquer et Storhamar profite de la moindre petite faille. Du genre « je contrôle mon puck à hauteur d’épaules, je reprends de volée en tapant de toutes mes forces et le puck finit dans la lucarne » pour le 1-0 par exemple.
Après par contre, autant dire que Storhamar n’a rien volé. Tandis que nos joueurs enchaînaient les bourdes et imprécisions, les Norvégiens ont joué leur jeu, simple et efficace. Difficile de savoir si à un moment ou à un autre nos joueurs ont lâché l’affaire afin de se préserver pour samedi, mais même un tel relâchement ne saurait expliquer certaines phases de jeu. On a parfois eu l’impression de voir sur la glace des joueurs n’ayant jamais évolué ensemble, se marchant sans cesse dessus. Et comme si ça ne suffisait pas, on est également redevenus cette équipe qui, lorsqu’elle perd, craque et prend des pénalités idiotes. Même Romy, d’habitude si calme, prendra deux minutes pour un coup inutile. Si même lui s’y met, ça en dit long sur la frustration de l’équipe hier soir.
Même si elle est quelque peu inquiétante, cette défaite ne remet donc pas en cause notre éventuelle qualification. Il faudra par contre proposer un tout autre spectacle demain à Prague. Pour cela, certains leaders doivent prendre leurs responsabilités et tirer l’équipe vers le haut plutôt que de prendre des pénalités idiotes. Et cette fois, c’est avec de la bonne bière et en nombre bien plus conséquent que nous tenterons de faire notre boulot pour pousser nos joueurs vers la qualification.