Qu’elles sont rares, cette saison, les soirées parfaites! Imaginez un peu : trois points, un nouvel import qui marque lors de son premier match, mieux encore, à l’occasion de sa première occasion nette, un blanchissage qui couronne une prestation extra-terrestre de Mayer, pas de nouveaux blessés à déplorer et, petit plaisir coupable, défaite du côté d'un lézard qui continue à creuser après avoir touché le fond, et de pêcheurs qui semblent enfin marquer un peu le pas !

Retour sur cette soirée. Dès le coup d’envoi, nos Aigles se montrent appliqués défensivement et peu désireux de lancer le match sur des bases « hockey-hourra » contre les rois du contre et du jeu de transition, alors qu’en face, ces derniers n’emballent pas la partie non plus. S’en résulte un premier tiers un peu mou du genou qui aura au moins le mérite de nous laisser nous attarder sur un Daniel Vukovic à qui le « C » va si bien, ainsi que sur notre nouvel import, le #91, Francis Paré. Pas grand-chose à signaler donc, même si on notera une très belle poussée genevoise en fin de tiers qui débouchera sur un power-play et donc très logiquement…. un contre mené par Ambühl et une superbe intervention de la transversale d’une cage de Mayer qui n’en a pas terminé de trembler ce soir.

Cette latte qui ne mettra pas long à se mettre à nouveau en évidence lors du deuxième tiers, puisque l’infâme Forster se chargera de l’allumer, seul face à Mayer, après s’être échappé du banc de pénalité consécutivement à une punition pour une charge à la bande qui verra Wick – heureusement sans mal – s’écraser la tête la première contre la bande. La morale est donc sauve.

S’il a déjà été question de transversales deux fois, ne vous y méprenez pas, la chance accompagne en général le talent et ce soir, question talent, Mayer a été étincelant. À l’approche de la mi-match et du début d’une pression davosienne parfois très forte qui sera dès lors quasi ininterrompue jusqu’à la fin des débats, le cerbère des Aigles entame un festival qui aura dégoûté maintes fois les attaquants grisons.

Mais alors que Davos commence seulement à accélérer, c’est Paré qui fête son premier match en grenat (enfin en jaune en l’occurrence…) en prenant ses responsabilités et en crucifiant le gardien davosien d’un tir du poignet rapide et précis dans une situation de trois contre un. Si le déroulé du match ne s’est pas prêté à faire briller nos attaquants et qu’il est donc difficile de juger la performance de Paré ce soir, l’homme semble bel et bien doté de sacrées mains.

Davos ne s’en laisse cependant pas compter et repart tant et plus de l’avant, aidé également en ce sens par quelques pénalités signifiées de façon parfois un peu sévère, mais se brisant sur un Robert Mayer des grands soirs, se démultipliant face aux assauts davosiens. Les Grenat tiennent bon, voici venue l’heure du deuxième thé.

De retour sur la glace, ce troisième tiers débute de façon débridée avec des occasions de part et d’autre, débouchant sur une supériorité numérique bientôt transformée en double supériorité numérique après que Forster – ce génie – dégage dans le publique. Notre power-play sent des fesses certes, mais fatalement on doit bien en mettre un de temps en temps, surtout à cinq contre trois. Gerbe abonde en ce sens en se chargeant de transformer au premier poteau.

La suite sera faite de nouvelles interventions tout azimut de Mayer, poteau gauche et transversale avant qu’Almond ne scelle le score final dans les dernières secondes alors que le gardien davosien avait déserté sa cage.

Si la soirée fut donc parfaite, le reste de la journée n’aura pas été en reste puisque l’on aura appris que tant Romy que Rod seraient très proches d’un retour. Le talent de play-maker du premier et le redoutable punch du second devraient nous apporter de belles options pour la suite, alors même que Slater ne semble pas trop durement touché, et qu’on est toujours en droit d’espérer que le retour de Goran Bezina se concrétise en début de semaine. Tout ceci avec seulement deux petits points de retard sur le cinquième du championnat, un certain HC Davos.

De quoi enfin, cette saison, commencer à regarder la suite avec un peu d’optimisme ?