Il ne me ressemble pourtant guère de m’inquiéter après un match se déroulant au mois de septembre, tant le jeu proposé y est en général approximatif, les jambes lourdes du travail physique effectué durant la préparation estivale et le pic de forme – physique comme au niveau du jeu – pas en vue avant quelques mois. Mais force est d’admettre que la prestation du soir fut, en termes de production de jeu et surtout en terme de quantité de déchets, un peu inquiétante.
Alors certes, on aura essayé. On aura patiné, mais ce fut trop souvent vers l’arrière et dans l’urgence, pour tenter de reprendre un joueur emmentalois qui aura récupéré le puck au sortir d’une sortie de zone désastreuse des nôtres. Que de déchets disais-je. Approximations défensives, relances foireuses et, pour couronner le tout, manque d’automatismes offensifs.
À un point tel qu’à l’arrivée, les deux points cédés à un modeste Langnau hier soir ne souffrent d’aucune discussion. À vrai dire, sans la très solide performance de notre jeune gardien, nous serions repartis les mains complètement vides tant les pensionnaires de l’Ilfis auront semblé nettement mieux en place collectivement que nos Aigles.
N’ignorant cependant pas à quel point la réalité de septembre est rarement celle de décembre ou janvier, je refuse de déjà sombrer dans la sinistrose et ai envie de relever quelques signes d’espoirs. De la première à la dernière minute l’équipe aura certes fait de la peine, mais elle s’en sera également donné. À l’image d’un Gerbe très en vue et qui, avec un peu de réussite, pouvait ponctuer le même match d’une fiche à 3 points sans que cela ne choque personne. Ces dernières saisons ont montré que nos Nord-Américains étaient rarement très en jambe à l’automne. Patience en ce qui concerne nos joueurs dits dominants, donc.
De patience il est encore question au niveau du plan de jeu. J’ai l’impression qu’il est mieux compris par les joueurs que ce qu’on pourrait craindre au premier coup d’œil, et que c’est surtout l’exécution qui flanche à travers successions de petits détails plombant l’ensemble du jeu. Pas un problème anecdotique il est vrai, mais cela s’ajuste au fil des matchs. N’oublions pas non plus que pour l’essentiel de notre brigade défensive, la façon de jouer est désormais complètement différente après des années à balancer le puck devant.
L’effectif étant indiscutablement plus fort (sur le proverbial papier en tout cas) que la saison passée, tous les ingrédients semblent réunis pour que l’exercice 2017-2018 soit bon, reste à ce que la mayonnaise prenne. S’il n’est pas scandaleux que ce ne soit pas chose faite à ce jour, il n’en demeure pas moins que le « chef » Woodcroft risque de rapidement sentir sur sa nuque le souffle de sa hiérarchie. Celui du bon peuple également, tant le prédécesseur au poste d’entraîneur jouit d’une aura de quasi divinité autour des Vernets. Si les deux victoires acquises à ce jour sur sol G’nevois semblent pour l’instant octroyer un filet de sécurité au nouvel entraîneur, gageons qu’une deuxième défaite ce week-end, à domicile et contre Fribourg qui plus est, renforcerait fortement le léger sentiment de malaise actuel.