A 5 matchs de la fin de la saison, les pronostics et envies quant à notre adversaire en playoffs vont bon train. Pour moi, le choix est vite fait.
En gros, tout en est dans le titre. Donnez-moi Bienne, Lugano, Berne, Fribourg, Bümpliz Nord ou Echallens les 3 rivières, peu importe. Mais pas Lausanne !
Alors pourquoi me direz-vous ? Pourquoi ne pas vouloir d’un derby en ¼ de finale qui remplirait les patinoires (secteur visiteurs de la Vaudoise Aréna exclus, bien sûr), déchaînerait les passions et offrirait à nos joueurs des déplacements courts ?
Pourquoi ne pas vouloir affronter le rival de toujours (j’y reviendrai), prouver notre suprématie régionale face à un adversaire que l’on domine plus souvent qu’à son tour cette saison ?
Pourquoi diable renoncer aux sempiternels débats sur les réseaux sociaux, à coups de hashtags ridicules (ou bien sentis, tout dépend de l’âge que l’on a), de grands articles enflammés dans nos quotidiens régionaux et de théories de Mona, Conz, Bobilier ou Rosset en avant et après match ?
Et enfin, pourquoi contredire tous les journalistes et observateurs du hockey suisse qui salivent à l’idée de voir cette série se dérouler ?
Est-ce la peur ? L’esprit de contradiction ? Une méconnaissance crasse du hockey ?
Rien de tout ça.
La première chose à savoir, c’est que quand j’ai appris le hockey dans ma plus tendre enfance, on a commencé par m’expliquer trois choses :
- Ton club c’est le GSHC et ça le sera pour toute ta vie
- Le but du jeu, c’est de marquer plus de buts que l’autre équipe
- On déteste Lausanne
Malgré toutes les années qu’ils ont passé à leur place en LNB, malgré les tentatives de Quennec de nous rapprocher et de faire copain-copain et malgré le fait que la moitié de l’effectif de l’un ait joué chez l’autre, le point 3 n’a jamais changé dans mon esprit.
La rivalité avec Fribourg ? Pour moi (et je ne cherche à convaincre personne, c’est un ressenti personnel), elle ne vaut pas la moitié de celle avec Lausanne. Berne encore moins, malgré notre long historique face à eux. Les autres, on n’en parle même pas.
Non, « l’ennemi » dans mon esprit, ça a toujours été et ce sera toujours le LHC.
Alors vous auriez raison de me dire que cette série serait l’occasion parfaite de ridiculiser l’ennemi, de la même manière qu’on l’avait fait d’une mythique série en LNB il y a une vingtaine d’années. Et évidemment que cette perspective me fait saliver et que j’en ai les frissons rien que d’y penser.
Oui, MAIS. Car il y a un mais, et pas des moindres. Réellement, il y en aurait même deux, mais je vais m’abstenir de parler ici des conditions d’accès à la Vaudoise Aréna sous peine de m’énerver et d’écrire 2 pages de plus.
Même si en finissant 4e, on aurait l’avantage de la glace. Même si les confrontations directes parlent en notre faveur, même si l’esprit qui se dégage de l’équipe parle clairement en notre faveur face à une équipe qui manque apparemment d’âme, il existe une possibilité.
Une possibilité qui suffit à me donner envie de partir hiberner jusqu’à la fin de cette série qui ne verra je n’espère jamais le jour.
Cette possibilité existe et personne ne peut le nier. Même les plus optimistes, mêmes les plus naïfs ou les moins connaisseurs.
Cette possibilité, c’est que cette série, nous la perdions. Et ça, je ne pense pas avoir la force de m’en remettre.