Aussi mystérieuse qu’improbable, la victoire des Aigles à Berne aurait ressemblé à un canular tant les Genevois avaient été ridicules à l’acte 1, volontaires, malchanceux et finalement bien faibles au match 2.
Ajoutez dans la marmite un match à la PostFinance Arena et un alignement issu d’une innovante technique « random » ou d’un exercice de style hasardeux qui laisse à chacun d’entre nous l’espoir d’être un jour le coach du Genève-Servette.
Tout avait pourtant débuté comme on aurait voulu voir tous les matchs de cette série débuter : avec la vague impression que les Aigles souhaitaient un peu l’emporter, quitte à retarder leurs vacances au soleil de quelques jours ou semaines, c’est selon.
Le premier tiers est symptomatique des difficultés du GSHC à battre Genoni : des occasions, des rebonds et des pucks planqués sous les jambières, dont aucun ne finira au fond.
Et malgré des débats équilibrés, c’est Scherwey, l’abominable Gargamel du hockey qui va scorer sur une action confuse, peu après avoir écrasé le genou de Loeffel contre la bande. Du grand Scherwey, bien pourri à l’intérieur et bénéficiant d’une implacable bénédiction arbitrale… Amen.
Le premier tiers se termine ainsi, dans la frustration récurrente de ne jamais tromper Genoni…
Haut les cœurs pour le 2e tiers… Et force est de constater que ça démarre de la même manière, avec des Genevois offensifs et volontaires, mais aussi imprécis et maladroits. On ne compte plus les shoots ratés, dans les patins, à l’extérieur des montants, y compris des supposés meilleurs joueurs de l’effectif comme Da Costa et Richard, qui avaient tous deux été impressionnants jusqu’à la pause olympique.
La débauche d’énergie et les tentatives nombreuses masquent à peine la faiblesse sportive qui est sans doute le symptôme d’une faiblesse structurelle de toute la chaîne du hockey genevois. Et la marche entre Berne et le GSHC semble plus immense à chaque shift.
Ainsi, à chaque instant, on prie pour qu’un puck finisse derrière la ligne de Berne. Mais c’est sans compter sur la chatte à Genoni, quand les barres et les montants de l’acte 2 ont cédé la place à l’élastique du slip, la couture de la mitaine et autres.
Et c’est tout naturellement que 3 goals supplémentaires sont inscrits au 2e tiers, tous pour Berne il va de soi.
Le troisième tiers est encore tout frais quand Berne marque le 5e pour sceller les espoirs microscopiques qui pouvaient subsister. Et c’est un terrible remplissage auquel nous assistons, un remplissage qui finit par nous accorder le luxe de voir Da Costa faire du Da Costa pour la première fois depuis longtemps, et scorer dans la lucarne au 1er poteau en powerplay. Insuffisant… Grandement insuffisant pour croire à quoi que ce soit.
La déception n’est finalement alimenté que par l’illusion de pouvoir régater. Et les faits nous laissent avec un terrible sentiment d’impuissance qui ne nous encourage même pas à accabler qui que se soit. Un sentiment qui en anglais est illustré par la métaphore suivante « flogging a dead horse », que l’on peut traduire par « fouetter un cheval mort »… Démarche bien inutile vous en conviendrez.