Ah, le mois de mars à Genève. La météo qui saute du coq à l’âne, les playoffs de hockey et l’habituel rebondissement dans le projet de la nouvelle patinoire. Mais oui, vous savez, ce truc qu’on espérait sérieusement voir construit en 2015. Bref, la tradition est respectée et on a eu quelques nouvelles à propos de cet éternel projet. Des jolis discours dans la presse qui, espérons-le (ose-t-on encore?), seront suivis d’actes concrets.
Le projet des copains de Quennec serait donc abandonné. On ne peut pas dire qu’on soit surpris par cette décision tant elle était dans l’air depuis de nombreuses semaines. Notre président a même déclaré dans la presse que le club est sans nouvelle des Canadiens depuis l’été passé. Est-ce encore une déclaration à l’emporte-pièce de sa part ou dit-il vrai ? Impossible de le savoir. Quoi qu’il en soit, on imaginait mal le club travailler sur un dossier aussi primordial avec des gens qui ont failli le mettre en faillite quelques mois plus tôt.
Nouveau projet donc, un de plus me direz-vous. Difficile de compter toutes les ébauches auxquelles on a eu droit depuis presque 20 ans. Des esquisses qui souvent se résumaient à quelques déclarations dans les medias et puis plus rien. Rappelez-vous des articles sur le projet à Blandonnet il y a plus de 10 ans ou encore de la quasi légende urbaine du projet Anshutz dont on ne sait même pas s’il a existé autrement qu’en vagues discours.
Alors, cette fois-ci c’est la bonne ? Disons que par expérience, je ne miserais pas un salaire dessus. Ni même un quart pour être honnête. Mais y a-t-il des raisons d’espérer un peu plus fort cette fois (ou désespérer un peu mois) ? J’ai envie de (très) raisonnablement croire que oui.
Le fait que ce projet soit amené par un promoteur local, sans tomber dans le chauvinisme de bas étage, est certainement un atout. On a là quelqu’un qui non seulement aime le club, mais est aussi bien plus au fait des réalités locales. Les réalités du club mais aussi politiques, économiques voir même la mentalité du coin sont des données non négligeables dans une construction de cette envergure.
Ce qu’on sait de ce complexe, c’est que ça va être très gros. C’est pas forcément réjouissant en soi car ça multiplie les possibilités d’éventuels recours, oppositions et j’en passe. Cela étant, si on veut un projet financé à 100% par le privé, il est quasi impossible de faire autrement. Car une patinoire, même très bien conçue et multifonctionnelle, ne peut pas être rentable en tant que telle dans une ville de cette taille. Il faut donc d’autres activités autour pour payer la facture et éviter un loyer de dingue pour le club comme c’est le cas à Zoug.
Reste à espérer qu’un vrai soutien politique va se mobiliser la moindre pour faire avancer ce dossier. Car s’il est simpliste voir caricatural de tout mettre sur le dos de nos élus, on ne peut pas dire non plus qu’il y a eu une mobilisation comme on a pu le voir dans d’autres cantons. Il faut dire que le sport d’élite à Genève est régulièrement regardé avec un certain mépris par une grande partie de la classe politique.
Impossible de dire si le nouveau conseiller d’État en charge du dossier, Thierry Apothéloz, saura faire bouger les choses rapidement pour le bien de ce projet. Ce qui est sûr, c’est qu’il fréquente assez régulièrement les Vernets depuis pas mal d’années et pas en VIP ! Espérons que de voir des matchs depuis des places bronzes lui a fait réaliser à quel point notre antre actuel est dépassé de tous les points de vues. Avoir un conseiller d’État lui-même adepte de hockey (de manière occasionnelle) est une petite lueur d’espoir. Depuis le temps, on a appris à se contenter de peu.
Quoi qu’il en soit, on a de toute façon plus vraiment le droit à un nouvel échec. Car si je doute un peu de la réelle volonté de la Ligue de nous infliger à terme une relégation administrative, la perte de compétitivité du club pourrait à terme lui être fatale. En attendant d’avoir plus de détails sur le projet, il ne reste plus qu’à croiser les doigts qu’on ne subira pas une Genferei de plus. Ce n’est pas grand chose, mais il nous reste encore la notion d'espoir, alors pour l’instant on s’y accroche comme on peut.