Après plusieurs saisons en demi-teinte sportivement et surtout organisationnellement, aurait-on enfin retrouvé le club que l’on aime tant ?
S’il est trop tôt pour réellement répondre à cette question, nous pouvons tout de même facilement remarquer les nombreuses différences entre cette équipe et celle qui habitait les Vernets ces derniers temps.
En effet, alors que lors des dernières saisons les devises affichées par le clip d’avant-match étaient assez éloignées de ce qui se passait sur la glace, pour le moment les matchs aux Vernets sont tout à fait en accord avec les termes qui maintenant brillent sur la patinoire.
Juger de sa persévérance est encore un peu difficile car l’équipe n’a pas encore accusé un retard important à domicile mais la fierté est déjà bien là, si on prend pour exemple la tentative audacieuse de notre capitaine face à Genoni. Malheureusement, le résultat n’est pas aussi réussi que lorsque c’était Logan Couture qui était à la manœuvre… Ce sera pour la prochaine fois.
Toujours est-il que l’énergie et la dévotion dont font preuve les joueurs pour le moment fait plaisir à voir, d’autant plus quand on regarde en arrière. Dès le début du match, on a vu des joueurs à leur affaire, se battre dans les duels, revenir en défense aider Descloux et surtout éviter les pénalités.
Si certains diront que Berne n’était pas complètement à son affaire et avait encore la tête à Nico Hischier, les Genevois ont resserré les rangs et proposé un jeu très solide.
Presque tous les défauts des années précédentes ont été corrigés :
-La défense était en place. Pas irréprochable mais jamais dépassée, aucune pénalité à son actif. Les défenseurs ont bien réussi à museler les gachettes bernoises avec des interventions toujours propres. Ils ont aussi bien aidé les attaques avec des shoots à la ligne bleue et du mouvement en zone offensive. Si l’efficacité des slapshots est encore à améliorer, c’est quand même un défenseur qui a mis Genève-Servette sur les bons rails.
-Le powerplay est aussi bien meilleur. Les derniers matchs ont tournés à presque 100% d’efficacité en powerplay et même si hier ce n’était pas aussi bon, les joueurs sont restés plus d’une minute 30 non-stop sans arrêt de jeu et sans sortir de la zone offensive. La pression était bien là, il manquait un peu de mobilité pour faire bouger la boîte bernoise et pouvoir prendre des tirs plus dangereux.
-Le jeu est plus fluide. Sans aller jusqu’à des éloges, les passes trouvent leur destinataire et le jeu de transition s’effectue bien plus facilement qu’il y a peu. Il y a eu beaucoup moins de déchets dans le jeu même si il faudra encore préciser les passes pour pouvoir prendre des tirs sur réception notamment. Le puck n’était pas perdu mais les passes trouvaient trop souvent le revers des bons tireurs à la ligne bleue.
En gros le jeu a été resserré. Mention spéciale à la discipline. Pour le moment, très peu de fautes débiles et complètement évitables (serait-ce le départ de Traber ?) et peu d’erreurs dommageables qui remettent l’adversaire en selle juste après une période de pression genevoise.
On peut aussi noter le changement de schéma de Chris McSorley. Il s’est simplifié pour plus d’efficacité et moins de pucks perdu en fond de zone. C’est agréable de voir que même après tant d’années à proposer des schémas proches, il est capable de se remettre en question et qu’au final, cette année sans lui n’a pas eu que des mauvais côtés. (Ce n’est pas le messie non plus, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.)
Après tous ces éloges, il faut bien rappeler que tout n’est pas rose. Il y a eu trop de fébrilité en fin de 2e tiers qui a conduit à l’égalisation. De plus, dans ce même deuxième tiers, l’équipe a eu vraiment beaucoup d’occasions et n’a pas réussi à faire le break. Quand on sait la capacité des Bernois à revenir dans le match, c’est risqué. C’est passé cette fois mais ça ne repassera pas souvent.
Enfin, quand Rubin a marqué le 2-1, on a vu Berne revenir très fort et si les Grenat ont fourni une belle prestation, pas sûr qu’ils pourraient tenir 60’ du rythme imposé par les Ours en fin de match.
Le match se finit donc, pour notre plus grand plaisir, par un but dans la cage vide marqué par le plus Bernois de nos joueurs, l’excellent Daniel Rubin. On préfère le voir comme ça qu’à inventer le désormais fameux rugby sur glace.
Maintenant il va falloir confirmer contre Zoug vendredi et garder l’invincilibité chez nous samedi.
En attendant, santé !