Dans notre pays, les montagnes ne manquent pas mais toutes ne sont pas aussi faciles à gravir. Il y en a une qui est particulièrement ardue, le mont playoff.

Le mont playoff culmine à 6200 m d’altitude. Il y a d’abord 5000m longs mais peu raides et ensuite les 1200m restants qui sont si durs qu’ils sont parcourus par tranche de 400m.Le Grand Saint-Bernard Halpinisme Club s’est donné la mission d’arriver au sommet mais la tâche se complique à quelques 700m de l’arrivée.

Hier ils voulaient atteindre le camp à 600m du sommet. Ils commencèrent l’ascension tôt le matin. Dès le départ, ils sentaient que les conditions n’étaient pas simples et qu’il ne fallait pas faire d’erreur s’ils ne voulaient pas chuter.

Tous les alpinistes étaient unis et ne voulaient rien lâcher, les yeux rivés sur le chemin à parcourir. La matinée fut intense mais aucun problème n’était à signaler. Les conditions étaient très changeantes, parfois à leur avantage, parfois non mais cela n’a pas eu une importance significative.

C’est à ce moment que les choses sérieuses commencèrent. Un petit rayon de soleil leur donna l’énergie pour grimper une première portion de parcourt. La motivation grandit encore dans les rangs et comme toutes les conditions étaient avec eux, ils grimpèrent encore une deuxième portion.

Ils étaient presque en état de grâce. Ils se disaient que s’ils montaient encore une longueur, il n’y aurait plus de doutes qu’ils arrivent avant la nuit au camp. Mais non, un coup de vent les déstabilisa et les paralysa. Ils restèrent pendus à leur corde et cette immobilité leur fit perdre la moitié de leur avance.

Ils se déconcentrèrent alors et ne réflechissaient plus à ce qu’ils faisaient, si bien qu’ils lâchèrent par inadvertance un sac de matériel dans le vide. Cela allait certainement les handicaper pour la suite.

La montée était difficile, rien à voir avec les 400m précédants avalés en 5 jours. Maisien n’était fait, ils pouvaient encore le faire et monter les mètres restants. Malheureusement c’était sans compter sur une minus crevasse dans laquelle ils tombèrent tous. Le relâchement en montagne, ça coûte cher.

La fin de journée approchait et personne ne voulait passer la nuit là. C’est alors que Marco invectiva son groupe et les porta pour sortir de ce trou et tenter d’atteindre le camp. Les alpinistes crièrent de joie en retrouvant la surface, bien décidés à gravir les derniers mètres.

Ils entamèrent alors la dernière portion à parcourir pour la journée quand Daniel s’emmêla dans la corde et fit chuter toute la cordée. Ils glissèrent le long de la paroi si bas que c’était désormais sûr qu’ils n’atteindraient pas le camp et qu’ils dormiraient là.

Triste fin pour un périple qui avait tout pour bien se passer. Il va falloir sortir les tripes pour refaire ce retard si la bande veut atteindre le sommet avant qu’ils soient tous gelés.