Sur le fond, le renvoi de Christophe Stucki ne constitue pas une surprise. Il relève d’une volonté de la Fondation 1890, propriétaire du club, de fusionner un certain nombre de postes au sein de ses activités dans le hockey, le football et le rugby. C’est en tout cas l’explication donnée par le Président du conseil d’administration du club, Laurent Strawson, à Radio Lac ce matin.

Officieusement, il est également utile de rappeler que Christophe Stucki est un proche de Chris McSorley, dans un contexte qui voit le club « placardiser » tant et plus un homme qui ne fait à vrai dire toujours partie de l’organisation uniquement car le coût d’une séparation, financier mais sans doute également en terme d’image, est jugé trop élevé par le propriétaire du club grenat.

Et puis, qui dit vieille loyauté à Chris McSorley, dit forcément appartenance à l’ère précédente du club grenat. Depuis sa prise de pouvoir aux Vernets, la Fondation a eu soucis de faire place nette. C’est parfaitement compréhensible dans une optique de nouveau cycle et, à ce titre, il est cohérent de la part du propriétaire de continuer à s’entourer de nouveaux hommes forts en lieu et place des anciens. À ce sujet, le toujours très bien informé Patrick Andrey mentionne aujourd’hui l’influence grandissante de notre ancien joueur Marc Gautshi au sein de la direction sportive, ou encore le rôle d’Olivier Keller et celui à venir des Kevin Romy et – à moyen terme – Goran Bezina.

Sur la forme maintenant, le timing de la communication de l’information a de quoi faire se lever un sourcil. Alors que les Aigles disputent ce soir le premier match de championnat de leur saison, qui s’apparente d’ailleurs véritablement à la première saison se déroulant pleinement sous l’influence de la philosophie mise en place par la Fondation 1890, il sera plus question d’énièmes remous en coulisses que de sport aujourd’hui. C’est regrettable et quelque peu ironique quand on sait que le propriétaire déclarait relativement récemment qu’il était temps de ne parler plus que de hockey. Avec un « CEO » qui saute un jour de reprise du championnat, c’est quelque peu raté.

D’autant que, selon nos informations, la décision a été arrêtée il y a environ un mois déjà.

Après le coup de pression franchement maladroit de Laurent Strawson en fin de saison régulière lors du dernier exercice et au sujet duquel nous avions déjà eu l’occasion de nous exprimer, voici une nouvelle fois la confirmation qu’il règne un certain amateurisme au niveau de la communication du club. Ceci s’explique en partie par le fait que, derrière la Fondation 1890, il y a la Fondation Hans-Wilsdorf (et donc Rolex) et que nous avons là à faire à des entités très discrètes, qui communiquent peu et dont la gestion d’un club sportif n’est certainement pas le cœur de l’activité. Mais il n’en demeure pas moins que l’image renvoyée par cet amateurisme ne peut que nuire au club.

Ceci est particulièrement regrettable alors qu’il est plus que jamais important d’attirer de nouveaux partenaires financiers pour soutenir un club qui, sportivement, perd de plus en plus de terrain sur ses rivaux et alors qu’il devient urgent de fédérer autour d’un projet de nouvelle patinoire toujours aussi enlisé.