Le championnat reprenait ses droits hier après l’avalanche de buts et de petits fours offerts ces derniers jours par la Coupe Spengler, par ailleurs définitivement moins passionnante lorsque nos Aigles n’y participent (et donc ne la gagnent) pas.
Qui dit Coupe Spengler dit également nouvelle année. Permettez-moi ainsi de vous la souhaiter, au nom de toute la rédaction de 1905.ch, pleine de bons moments partagés autour de nos Grenat. Et tant qu’à faire, pleine aussi de trophées, puisqu’il en reste deux que l’on peut encore viser !
Qui dit nouvelle année dit également match du 2 janvier à 15h45. Une bizarrerie due aux caprices des clubs suisses-alémaniques qui souhaitent profiter de leur jour férié supplémentaire pour prolonger un peu leur fête du Nouvel-An. Et dans le genre, l’EV Zug a placé la barre très haute cette année puisque 2017 coïncide avec les 50 ans de leur club. Patinoire comble (pratique pour trouver une place de parking lorsque l’on arrive à la bourre après 3h30 de route), divers hommages en avant-match (paraît-il, nous on cherchait toujours une place), billets offerts aux visiteurs (merci !), maillots spéciaux du plus bel effet (c’est quand même beau un maillot sans pub) et en conséquence maillot grenat pour nos Jaune : tout y était pour nous donner l’impression de ne pas avoir totalement décuvé de la veille.
Était-ce l’attrait de la gratuité, l’heure inhabituelle ou cette date où presque personne ne travaille, je ne saurais vous le dire. Toujours est-il que c’est avec une immense surprise que mes camarades de route et moi-même entrons après deux minutes de jeu dans un parcage visiteur très bien garni. Et à peine le temps de s’installer que Noah Rod fait déjà exploser les visiteurs en ouvrant le score en power-play, assisté par Loeffel et Gerbe.
Ça rigole côté grenat (il me faudra d’ailleurs plusieurs minutes pour réaliser que notre belle et si particulière couleur évolue dans une patinoire moderne), mais pas pour très longtemps. 32 secondes plus exactement. Le temps pour le duo Prugger/Wiegand de se mettre une première fois en évidence en sifflant une double pénalité contre Wick et Spaling. Le GSHC résiste vaillamment depuis 1’40, au moment où Lammer décide de se faire pardonner sa pénalité de début de match en effectuant une splendide reprise du genou depuis la zone du gardien. Le puck est au fond, mais comme les locaux sont habitués à ne voir ce genre de gestes techniques que les mardis et mercredis soirs sur la RTS, les arbitres décident de leur offrir ce cadeau en validant le but. Un partout après cinq minutes, certains journalistes vous diraient béatement qu’il ne fallait pas arriver en retard, mais comme on ne fait rien comme tout le monde chez 1905.ch, on vous dira qu’on est arrivés en retard mais que ça n’a rien changé.
Après ces cinq premières minutes plutôt intenses, le match se durcit un peu et les occasions se font plus rares. L’occasion pour une personne dont l’esprit semblait encore un peu embué par un abus probable et répété de boissons mousseuses de se demander si le « gros Eliot » évoluait aujourd’hui, ce à quoi son acolyte lui répondra que non car il n’avait « pas encore le niveau pour la LNA », une réponse qui laissera le premier nommé dubitatif : « Ah parce qu’il l’a déjà eu ? ». Bref, grosse ambiance dans le parcage.
Le match se durcit de plus en plus et comme ce ne sont pas les bad boys qui manquent sur la glace, on assiste à une sorte de speed dating où les mauvais coup(le)s pleuvent. Helbling-Gerbe (28 cm n’ont jamais fait peur à personne), Wick-Morant et Almond-Holden nous prouveront que le hockey peut parfois être un doux mélange de boxe et de patinage artistique. Mais comme Morant n’a jamais été capable de respecter une règle de jeu quelconque, il échappera à la vigilance de son cerbère quelques instants plus tard pour aller déboiter le genou de Rod avec la bienveillance des arbitres. S’il peut y avoir débat sur la dangerosité de la charge et la sanction à donner, il y a au minimum un « faire trébucher » oublié là-dessus. Au lieu de ça, les arbitres siffleront un hors-jeu de Rod. La tolérance zéro est donc officiellement restée en 2016.
Le deuxième tiers baissera un peu en intensité, l’occasion pour Mayer de nous donner nos premières sueurs froides de l’année, pour une fois sans conséquence directe au panneau d’affichage. Les Aigles jouent bien, les dix premières minutes de ce tiers sont grenats mais le totomat n’évolue pas. Le match se rééquilibre, c’est donc le moment pour quatre individus déjà cités plus haut de se remettre en évidence : Johan Morant, qui balancera Rubin sur Stephan, le duo Prugger/Wiegand, qui donnera 2 minutes à chacun, et Nathan Gerbe (bien aidé par le pressing gagnant d’Almond), qui donnera l’avantage aux Grenat.
Ensuite, c’est logiquement les Zougois qui reprennent le contrôle du match, ce qui ne manque pas d’en énerver quelques uns dans le parcage. On entendra ainsi un merveilleux « Mais concentres-toi Romy ! » lors d’une énième perte de puck de notre Top Scorer Romain Loeffel ou un « Kurmann enc*** » lorsque Messieurs Prugger et Wiegand pénalisent un Servettien. Loin de se laisser démonter par tant de justesse, les Zougois eux réussiront à égaliser à une minute de la fin du tiers. Deux partout donc, score logique tant le match semble équilibré.
Le troisième tiers se déroulera de manière beaucoup plus calme que les deux précédents. Le GSHC aura toutefois l’occasion à la 44e minute de découvrir que la scoumoune ne l’a toujours pas lâché en 2017 puisqu’un bon shoot grenat viendra heurté le poteau de Stephan puis rebondir sur la tranche devant la ligne de but avant de filet à-côté de celui-ci. Dans le registre « surtout ne rien changer pour 2017 », citons également ce Power-Play tellement stéréotypé : Almond et/ou Gerbe qui travaillent dans l’arrondi puis transmettent à Loeffel qui soit adresse un slapshot sur le gardien, soit manque son contrôle et oblige tout le monde à ressortir. Seule évolution notoire pour cette année : l’apport de Gerbe en box-play. Sa qualité technique et de patinage lui permettront d’ailleurs de gagner 30 bonnes secondes derrière la cage de Stephan simplement en utilisant les défenseurs zougois comme des cônes d’entrainement. Classe.
Aucun but marqué dans ce tiers donc, il est temps de passer aux prolongations. Et à ce petit jeu-là c’est Zoug qui tirera son épingle du jeu après pile une minute. Un point de pris donc, c’est bien car peu d’équipes ont dû en prendre sur cette glace ces dernières semaines et vu la situation actuelle, tout point est bon à prendre. Néanmoins, en ayant mené deux fois au score et bien résisté face à l’une des meilleures équipes du championnat, un deuxième point aurait fait sacrément du bien au moral de tout le monde !