Résumé / Présentation
Federico Bochy, dim 04/03/2018 - 17:34

Voilà, c’est fait, après de longues semaines d’incertitude, les Aigles passent finalement en vert à une journée de la fin de la saison régulière. Tant mieux !

 

Cette première saison sous la houlette de Craig Woodcroft (la seule ?) ne restera donc pas dans les livres d’histoire comme un échec cuisant. Le strict minimum, soit la qualification pour les séries finales, a été acquis avant même la dernière journée et malgré des circonstances largement défavorables tout au long de l’hiver. S’il n’est pas encore l’heure de faire les comptes (on a tout le printemps pour cela), nul doute que cette performance pèsera lourd dans la balance le moment venu.

 

Malgré des avalanches de blessures, malgré un coaching parfois douteux, malgré des soucis extra-sportifs majeurs, les Grenat ont ainsi fait mieux qu’un Langnau d’Heinz Ehlers ultra-défensif et très limité mais pourtant si redoutable, un Lausanne HC où les égos ont pris plus d’importance que les points récoltés, un Ambrì en pleine reconstruction sous la houlette du prometteur Cereda et un Kloten qui n’a tourné qu’avec six « vrais » joueurs de LNA (Boltshauser, Von Gunten, Sallinen, Santala, Praplan et Hollenstein) tout au long de la saison, des joueurs qui sont d’ailleurs tous en partance. On peut donc affirmer sans trop s’avancer que le GSHC version 2017-2018 aura été la moins mauvaise des équipes en crise. Soit.

 

La bonne nouvelle de la soirée est donc venue de l’Ilfis, où les ex-Aviateurs ont eu le bon goût de sortir de leur cercueil l’espace de quelques instants pour aller en passer cinq à des Emmentalois pourtant dans l’obligation de gagner dans le temps réglementaire. Plus surprenant encore, c’est les ex-Genevois Hollenstein et Bozon qui se sont chargés de qualifier leur ancienne équipe. On ne s’en plaindra pas, même si on eût préféré que les Servettiens actuels réussissent à le faire eux-mêmes.

 

Car oui, hier sur le coup de 19h45, un match de hockey se disputait aux Vernets pour la première fois depuis le 1er février dernier. Toute la République semblait d’ailleurs au courant de cet événement puisque l’antique patinoire des bords de l’Arve semblait, à l’instar dudit cours d’eau, proche de déborder. Nul doute que l’adversaire et la proximité des Playoffs ont eu une certaine influence, mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que le fait de jouer un samedi à Genève pour la troisième fois seulement de la saison (#MatchsLeJeudiNonMerci) a également contribué à cette affluence maximale.

 

Pour ce match, Craig Woodcroft pouvait aligner exactement la même équipe que mercredi dernier, se permettant même d’avoir des titulaires en puissance dans les tribunes, pour ce qui s’approche probablement le plus de l’équipe-type qu’il avait en tête en début de saison, sans jamais vraiment avoir eu la possibilité de l’aligner. Et force est de constater qu’elle a fière allure et qu’elle aurait assurément obtenu de biens meilleurs résultats sans les circonstances que l’on connaît.

 

Ce n’est d’ailleurs pas le scénario de la rencontre de hier soir qui me fera mentir, tant les Aigles ont su, comme à l’accoutumée face à un tel adversaire, hausser leur niveau de jeu et tenir tête à un ogre bernois pourtant venu avec la grosse artillerie (hormis toutefois, et ce n’est pas négligeable, Ebbett et Raymond). Si l’on excepte les deux premières minutes où les Genevois n’ont absolument pas vu le puck, les Grenat ont tenu le choc dans pratiquement tous les secteurs du jeu. Et comme il est très vite apparu au fur et à mesure des résultats de la soirée que les deux adversaires du jour allaient être amenés à se retrouver en Playoffs, on a pu assister dès le deuxième tiers à un véritable « huitième de finale » anticipé et en best-of-2.

 

On a ainsi retrouvé l’agressivité et le jeu physique qui furent l’ADN du GSHC pendant tant d’années. C’est d’ailleurs grâce à la roublardise de Richard et à la complaisance des arbitres que Da Costa a pu relancer les siens après une énième bourde de Mayer (qui semble pourtant avoir retrouvé son niveau pendant la pause olympique).

 

Mais comme dans une rencontre de Playoffs, c’est aussi les situations spéciales qui ont fait basculer la rencontre : Berne a ouvert le score sur une pénalité contre Riat qui payait là son manque d’expérience aux engagements, tandis que Genève a su capitaliser sur l’une de ses rares opportunités d’évoluer à un homme de plus sur la glace (qui plus est dans cet exercice si particulier qu’est le 4 contre 3). Mais les Ours n’ont pas dépassé la barre des 100 points en une saison pour rien : maintenant une grosse pression en zone offensive malgré le retour de prison de Šimek, ils allaient réussir à conserver la rondelle et à la glisser derrière Mayer à une trentaine de secondes de la fin du match.

 

C’était cruel pour les Genevois, mais pas totalement immérité non plus pour les joueurs de la capitale. On ne m’enlèvera toutefois pas de l’idée que les deux équipes étaient tenues au courant de l’évolution du score à Langnau (ne serait-ce que par le totomat affiché sur le vidéotron) et que si d’aventure celui-ci avait connu une issue plus incertaine ou défavorable aux Aigles, ils n’auraient pas connu cette baisse de concentration qui a permis à Bodenmann de se retrouver seul devant Mayer.

 

Bref, tout ceci signifie un match « pour beurre » lundi du côté de la BernArena, mais le fait d’y retourner samedi pour un match qui compte change totalement la donne et va donner à cette cinquantième ronde une saveur toute particulière que l’on se réjouit de déguster !

Les bières

Stéphane Da Costa

Impliqué sur les deux buts, il semble avoir retrouvé de la confiance au meilleur des moments !

Tanner Richard

Indispensable dans le jeu grenat, il est partout : aux engagements, à la relance, à la passe décisive et il est parfois même buteur. Magnifique !

Tim Grossniklaus

Plutôt discret, il a réussi une intervention décisive qui a déclenché une salve d’applaudissements dans les Vernets. Suffisamment rare pour être signalé et récompensé !

Robert Mayer

Mercredi, il est resté dans son but et c’est son vis-à-vis qui a commis une bourde. Hier soir, Genoni est resté dans son but. Devinez la suite…

Romain Loeffel

Transparent pendant les deux premiers tiers (comme Bezina ou Jacquemet dans une moindre mesure). Du mieux au troisième, on ne va pas s’en plaindre.

Les matchs le jeudi

6'500 spectateurs de moyenne pour les matchs du samedi, 5'815 pour ceux du jeudi. Est-ce vraiment nécessaire de rajouter quelque chose ?