Après avoir séduit une bourgeoise de Zurich la veille et s’être fait plaisir en début de semaine avec une fille facile qui décuvait de la fête des vendanges, on aimerait bien terminer la semaine avec une troisième conquête.
Et comme on a peur de rien, ce soir c’est la gagnante 2015 du prix de la plus belle fille du pays qu’on va essayer de séduire. Elle est belle, mais elle a un peu pris la grosse tête depuis la rentrée, tâchons d’en profiter. Ça ne sera pas facile de la mettre dans notre lit, mais comme dirait l’ami Dusse : « Oublie que t’as aucune chance. On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher ».
Et si l’on veut que ça marche, il va falloir lui plaire dès le début. Alors, dès qu’on s’installe au bar des Verres nés, on tente des petites approches. Les taquineries manquent un peu de consistance, et on peine à lui décrocher un sourire. Elle reste assez froide, donc on essaie de la décoincer en lui offrant plusieurs sho(o)ts. Malheureusement, elle nous empêche de prendre nos aises à cause de sa gêne(oni), qui fait qu’elle repousse toute nos avances. Ca s’annonce compliqué, on décide alors de hausser un peu le rythme, et, miracle, ça a enfin l’air de marcher un peu. Après tout, il paraît que les maladroits, ça fait craquer les filles. On prend confiance et dans notre enthousiasme, on y va un peu fort. C’était sans doute un peu tôt pour lui mettre la main sur la cuisse, et forcément, la belle prend un peu ses distances.
Après un passage aux toilettes, on revient la voir. On est plus mesuré dans nos propos, peut-être que si on y va progressivement, ça va finir par marcher. Alors, de temps en temps, on lui glisse un petit compliment, ou on la bouscule un peu, mais elle résiste. Elle semble déterminée à retourner dans ses montagnes et de ne pas passer la nuit avec nous. Surtout qu’à chaque fois qu’on est proche de toucher au but, on cafouille, on mélange nos mots, et on est bon pour tout devoir recommencer. Le fait de ne pas pouvoir lui montrer nos meilleurs atouts n’aide pas (ça fait toujours craquer les filles quand on leur montre notre talent de cuistot avec une recette de Lombardie et de soliste sur une chanson allemonde). Alors que ça commençait à sentir le roussi, on tente la technique bien Rod(ée) de tourner la tête au moment de lui faire la bise, juste avant la pause-clope. Ça marche, on a réussi à l’embrasser. C’est les étoiles dans les yeux qu’on sort s’en griller une, chaudement félicité par les clients du bar.
Malheureusement, dès qu’on revient, elle semble avoir retrouvé tout son sérieux. On était sûr qu’on allait pouvoir l’embrasser à nouveau, surtout que la radio diffuse Hotel California, et que depuis l’année passée, on a beaucoup emballé sur cette chanson. Alors que ça devait être la situation à notre avantage, tout s’effondre quand elle nous prévient que si on comptait aller plus loin, elle nous dit «no» (Wieser).
Ca nous donne un sacré coup au moral, et on se désintéresse de plus en plus de notre cible. On se bat même avec un ivrogne qui nous provoque depuis un moment.
Ça semble définitivement fini quand arrivent au bar deux de ses amis, un suédois et Schlimann. Cette fois, elle a quasiment ruiné tous nos espoirs, mais ce n’est pas le genre de la maison de se laisser abattre. On tente alors le tout pour le tout, même si c’est déjà trop tard. On la fait danser alors que le bar est tout proche de fermer, et on arrive même à la prendre par la taille un moment, mais ça ne suffit pas à la faire tomber sous notre charme.
Une soirée de plus où on dormira tout seul, mais au moins ce soir, on aura tout tenté, malgré la fatigue et les blessures. Une attitude de combattants qui plaira sans doute à ces dames les semaines qui viennent.