Le GSHC recevait hier l’EV Zug pour une troisième confrontation en cinq matchs. Bilan jusqu’ici ? Deux défaites rageantes par un petit but d’écart. Sauf que le match du jour se déroulait dans un contexte différent : plus question de tenter de sauver un point face à l’équipe en forme du moment, ce devait être l’un de ces duels à la vie à la mort qui font la beauté d’une demi-finale de Coupe.
Première surprise en arrivant à la patinoire (à l’heure cette fois-ci !) : c’est Mayer qui garde les filets grenat, alors que l’on aurait pu imaginer profiter de cette semaine à quatre matchs pour donner du temps de jeu au pauvre Bays, pourtant titulaire lors des tours précédents où il était disponible. Une chose était dès lors sûre : les Aigles ne prenaient pas cette demi-finale à la légère.
Preuve en est d’ailleurs ce début de match canon des Grenat qui verra Petschenig allumer le poteau de Stephan alors qu’il avait le filet presque désert, puis Rod ouvrir le score en power-play (tiens, comme une impression de déjà-vu) suite à une bonne prise d’initiative d’Almond et de Gerbe pour faire bouger un peu ce power-play d’habitude si statique. Comme quoi, ça valait peut-être la peine de l’écrire dans le résumé précédent…
Par la suite, le tiers va se durcir quelque peu et les actions véritablement dangereuses se faire plus rares. L’occasion pour Diaz de se mettre à nouveau en évidence (c’est lui qui était pénalisé sur le 1-0) en s’attaquant frontalement à Noah Rod. Deux minutes chacun, le ton est ainsi donné : notre numéro 96 est toujours la cible privilégiée des mangeurs de cerises et le duo Massy-Koch ne semble pas plus débordant de logique que celui Wiegand-Prugger lundi. Bref, la copie conforme du match précédent.
Le deuxième tiers débute par un nouveau power-play genevois, les Zougois brillant ce soir par leur indiscipline. On se dit alors que les Grenat ne réussiront pas à se montrer à nouveau dangereux puisqu’ils ont déjà marqué une fois en supériorité numérique ce soir, ce qui n’est pas vraiment dans leurs habitudes. Qu’à cela ne tienne, Cody Almond (bien aidé par le gros travail de Rod dans la bande face à… Morant) prendra un malin plaisir à nous faire mentir. Tant mieux, ça fait 2-0 pour le GSHC et ça commence à gentiment sentir bon la finale.
Au moment où votre serviteur se faisait la réflexion que l’équipe semblait tourner de mieux en mieux depuis quelques matchs malgré les défaites et ce notamment sous l’impulsion de Rod et Almond, c’est Kast et Mercier qui partirent à l’abordage du but de Tobi en box-play, malheureusement sans réussite. Le problème, c’est que face à Zoug, perdre le puck en zone offensive, ça ne pardonne pas. Dans le prolongement de l’action, Suri va récupérer le puck pour créer un trois contre un, le transmettre à Martschini qui n’aura plus qu’à terminer le travail. 2-1 donc et l’inquiétude de retrouver l’habituel effondrement du deuxième tiers nous guette.
Sur l’engagement, Almond (encore lui) se créera une grosse occasion, comme pour montrer à ses coéquipiers qu’il fallait à tout prix empêcher les Zougois de reprendre confiance. Et malgré un temps faible des Genevois, le score n’évoluera plus jusqu’à la fin du tiers, notamment grâce à un bon Robert Mayer.
Probablement frustrés, assurément déstabilisés par l’énorme travail de la ligne de parade Rod-Almond-Gerbe, les Zougois vont trouver en fin de tiers une solution radicale pour la contrer : une expédition punitive à l’encontre de Noah Rod, balancé dans la bande par Josh Holden (qui semblait pourtant avoir appris à se concentrer uniquement sur le jeu depuis quelques mois). Bien évidemment, les arbitres décident de ne pas sanctionner cette charge qui, certes, ne méritait peut-être pas plus qu’une pénalité de deux minutes, mais de sanctionner Vukovic et Holden pour s’être échangés des politesses par la suite. La tolérance zéro ? Elle ne doit définitivement pas concerner notre pauvre numéro 96. Probable commotion et fin du match pour lui (quand on parlait de déjà-vu…), monstrueuse frustration et grosse révolte pour le public des Vernets.
Pour ne rien arranger, les joueurs de Suisse centrale vont même égaliser en début de troisième tiers en power-play, Almond ayant été pénalisé pour une obstruction douteuse. Le grand cirque arbitral va d’ailleurs continuer puisque ce sera au tour d’Impose de se faire balancer dans la bande, toujours sans réaction du duo Massy-Koch. La ligne de conduite des arbitres est donc passée en l’espace d’une semaine de siffler jusqu’au moindre contact entre deux joueurs à ne plus siffler même les gestes dangereux. Logique.
Et soudain, la lumière. Un puck récupéré par un Genevois devant Mayer, Schweri part en contre-attaque, glisse à Traber (qui ne disputait là que son trois ou quatrième shift, remplacé qu’il était jusqu’à la blessure de Rod dans l’alignement par… Schweri) qui allume Stephan et Loeffel (au nez et à la barbe d’Heinimann) peut la glisser au fond.
3-2 à dix minutes de la fin. Dix minutes à tenir pour être en finale de la Coupe de Suisse. Dix minutes d’un intense assaut final. Dix minutes pour se donner l’occasion de soulever un premier trophée depuis 2002. Dix minutes interminables. Puis, sur un dernier dégagement, la sirène. Le soulagement. Une victoire qui fait un bien fou au moral et qui promet de grosses émotions le 1er février. Mais d’ici-là, il y a également une place en Playoffs à s’assurer, histoire de rester en course pour le premier doublé de l’histoire du club !