Plutôt que de vous raconter un match qui n’a de toute façon pas eu lieu, penchons-nous sur quelques statistiques de cette lourde défaite.
78.79%, comme le pourcentage d’arrêts de Robert Mayer. Tandis que Descloux avait été remplacé après 22 minutes et trois buts encaissés contre Ambri, Mayer a disputé l’intégralité de la rencontre, arrêtant 26 tirs sur les 33 qu’il a reçus. S’il ne semble pas directement coupable sur les sept buts (bien qu’il écope de deux minutes de pénalité qui coûtent le 4-0), il faut bien avouer que c’était une surprise de le voir terminer la partie. Etait-ce pour lui redonner du temps de jeu, lui qui n’avait plus disputé un match entier depuis la fameuse défaite à Rappi le 23 octobre ? Peut-être.
3, comme la différence de tirs entre les deux équipes. Berne a tiré 33 fois, tandis que le GSHC a alerté 30 fois Genoni, ce qui donne un pourcentage de réussite de 21% pour le SCB et donc de 0% pour les Aigles. Plus généralement, la plupart des statistiques d’équipe sont étonnement équilibrées : 12-13 pour les tirs à-côté de la cage, 15 tirs bloqués et 30 engagements gagnés de chaque côté. Cela montre bien que Berne n’a pas forcément été flamboyant et que les Genevois n’étaient pas vraiment à-côté de leur sujet dans le jeu.
5, comme le nombre de buts encaissés en box-play. Dans la droite ligne du paragraphe précédent, la réponse aux misères Grenat provient du jeu désastreux proposé en infériorité numérique. Les Aigles, pourtant plutôt doués dans cette phase de jeu par le passé, se présentaient hier à Berne avec le pire box-play de la ligue (72.7% d’efficacité). Après ce match, il est même tombé à un atroce 68.5%. Rappelons qu’un box-play acceptable dépasse normalement les 80%… Au moins, il n’y a pas à chercher trop loin l’une des causes principales des mauvais résultats actuels !
148, comme le nombre de minutes de pénalité distribuées hier soir. Qui dit box-play dit punition. Si les Bernois, pourtant l’équipe la moins pénalisée de la ligue, ne sont pas en reste avec 67 minutes, ce sont bien les Genevois qui décrochent la palme avec leurs 81 minutes en prison. La logique voudrait que, lorsqu’on a un jeu en infériorité numérique un peu compliqué, on essaie de compenser par une discipline extrême pour ne pas se retrouver avec un joueur de moins. Les Aigles ont fait tout le contraire hier soir et la sanction ne s’est pas fait attendre.
27, comme le nombre de buts encaissés sur les cinq derniers matchs (soit 5.4 buts par match). A ce rythme-là, il faudrait donc marquer au moins six fois à chaque sortie pour espérer remporter les trois points. Autant dire mission impossible.
18’53, comme le temps de glace de Noah Rod. L’avantage quand une rencontre est perdue dès la mi-parcours, c’est que cela permet de faire tourner un peu l’effectif et de ne pas sur-utiliser certains leaders en prévision de la prochain échéance. C’est ainsi le capitaine Grenat qui s’est retrouvé, une fois n’est pas coutume, avec le total le plus élevé de son équipe. Et encore, cette statistique ne prend pas en compte le temps passé sur la glace à la demande des arbitres lors des arrêts de jeu, auquel cas elle aurait assurément passé la barre des 60 minutes! Notons au passage que Tömmernes, joueur le plus utilisé de la ligue avec 24 minutes de moyenne, n’a évolué que 16’35.
57, comme le nombre de minutes qu’avons passé Goran McKim et moi-même à l’antenne lors d’un deuxième tiers interminable. Si au moins cela avait été pour cause de réparation d’un plexiglas ou pour un problème de glace, nous aurions pu débattre de choses et d’autres sans voir passer le temps. Trop facile me diriez-vous, et vous n’auriez pas tort. De ces 57 longues minutes, une bonne moitié fut consacrée à décrypter ce qu’il se passait sur la glace. Bagarres, décisions arbitrales au compte-goutte, palabres entre arbitres, avec les capitaines, avec les entraîneurs, à nouveau entre arbitres puis aux capitaines : on pourrait sans autre envoyer certains des acteurs du soir négocier le Brexit avec un tel entraînement. Quant à nous, on a subi et on vous a sûrement fait subir un commentaire qui ne devait pas ressembler à grand chose.
A l’image de ce match, finalement…