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Dougal-Lennart Sanderson, mer 12/02/2020 - 09:08

Les playoffs sont presque dans la poche, et l'avantage de glace est même plus qu'envisageable. On peut même commencer à avoir des bouffées d'angoisse à l'idée d'une probable série contre Lausanne qui nous coûterait sans doute un peu d'espérance de vie.

 

Le moment du mois

10 janvier. Après 2 tiers aux Vernets, le score est de 1 partout et Berne, en furieux besoin de points pour ne pas devenir la première équipe à disputer deux fois les playouts l'année suivant un titre, n'y arrive pas. Après 4 minutes, Roger Karrer est sanctionné pour une faute peu évidente. Daniel Winnik s'en plaint en des termes qu'on devine peu amènes. Les arbitres ne se font donc pas prier pour l'envoyer lui aussi se rafraîchir les idées au pied de la grande tribune. C'est donc deux minutes complètes à 5 contre 3 qui s'offrent aux Ours. Arrêtez-moi si ce scénario vous dit quelque chose.

Sauf que cette saison, les choses sont décidément différentes. Le box play tient parfaitement le choc, même au prix de quelques sueurs froides. Mieux, au moment où les deux Aigles rejoignent enfin la glace, Eric Fehr récupère le puck et le balance en avant. Un petit une-deux plus tard, Daniel Winnik inscrit le but de la victoire et provoque le délire dans la patinoire.

Genève-Servette signait alors de cette façon incroyable sa septième victoire consécutive. Les choses allaient se gâter un peu par la suite, mais la situation serait rapidement redressée. Le navire grenat est battu par les flots mais ne sombre pas, qu'on se le dise.

 

Le top du mois

Mea culpa, mea maxima culpa. Je l'avoue, j'ai douté, oui, j'ai douté. Lors de la signature d'Eric Fehr, je n'étais pour le moins pas convaincu. Sur la foi de sa carrière en NHL, je me disais que nous obtiendrions en lui un Winnik n°2, soit un joueur qui abat un travail admirable mais qui n'est pas le contributeur offensif dont nous avions tant besoin. Et son début de saison n'avait pas fait grand-chose pour démentir ce pronostic.

Or non seulement ledit Winnik s'est mis à enquiller les points jusqu'à piquer le maillot de Top Scorer à Tommy Wingels, mais Fehr lui-même s'est transformé en véritable sniper enchaînant les tirs en lucarne. Il allait même jusqu'à signer son premier hat trick en carrière lors d'une soirée portes ouvertes contre Zurich. Voilà qui apporte un peu de diversité à une attaque qui se repose trop sur les mêmes marqueurs.

Alors même si on se dit que les gardiens adverses vont bien finir un jour par anticiper ses improbables tirs du poignet, j'admets en attendant mon erreur avec plaisir, et j'espère devoir le faire encore longtemps.

 

Le flop du mois

La soudaine émergence offensive d'Eric Fehr aura été rendue encore plus bienvenue du fait de la disparition tragique de Tanner Richard.

Alors qu'il nous avait habitués à semer la panique dans les défenses adverses, le Canado-saint-gallois ne s'est signalé ces derniers temps que par ses pertes de pucks et ses mauvaises inspirations, et a même pointé aux abonnés absents par périodes. Pire, il semblait ne pas rouspéter sur les arbitres pendant plusieurs minutes consécutives. Heureusement que les engagements le maintenaient sur les feuilles de statistiques, sans quoi la police aurait sans doute été saisie de l'affaire.

Son meilleur match contre Fribourg juste avant la pause ne le sauvera de cette « récompense », puisque cette partie est juste en dehors de la période couverte par ce bilan. Mais c'est au moins un signe d'espoir à l'approche des playoffs.