GE Servette méritait mieux qu’un bon point face à Zoug, vainqueur 3-2 après prolongation. Les Aigles manquent de profondeur pour gagner ce genre de duel.
Les Aigles ont encore perdu hier à Zoug (3-2 après prolongation) et, comme l’a dit Chris McSorley, «ce n’était pas le résultat espéré». On s’en doutait un peu. Mais l’on sent toutefois qu’un groupe a pris forme. Cette équipe n’a plus rien à voir avec celle qui cherchait ses marques il y a quelques semaines encore. Ce vestiaire n’est certainement pas capable, dans sa composition actuelle, «d’aller bien loin» et encore moins «tout au bout» au printemps prochain, mais il est assurément en mesure de s’implanter pour de bon dans le top 8 sans trop souffrir au cours des 16 matches restants au programme.
Zoug la bête noire
En play-off, les Genevois n’y sont pas encore, mais il est bien difficile de parier contre eux après ce qu’ils ont montré hier à Zoug, sur une patinoire qui ne leur réussit généralement pas et contre une équipe qui, cette saison, est devenue leur bête noire (quatrième défaite en autant de confrontations, dont trois par une différence d’un petit but). Ils ont été bons, ils ont même la plupart du temps dominé les débats, même s’ils n’ont jamais été à l’abri d’une erreur défensive par-ci et d’une autre par-là. Évidemment, bien jouer et dominer ne suffira pas à les mener en play-off, mais ils abordent au moins la nouvelle année avec de solides convictions. Pour commencer, leurs étrangers se mettent enfin à ressembler à de véritables renforts (Johan Fransson et Nathan Gerbe avant tout). L’Américain de poche a encore passablement de déchet dans son jeu, mais il donne l’impression d’avoir pris ses marques et surtout d’avoir compris que son rôle, désormais, n’a plus rien à voir avec ce qu’il avait pu connaître par le passé du côté de la NHL. Hier, en tout cas, il a beaucoup tenté et provoqué, et cette attitude ne pourra qu’aider GE Servette à accrocher le bon wagon.
Les Aigles naviguent toujours en eau trouble et ils auront besoin de quelques matches encore – à commencer par les deux derbies du week-end face au LHC – pour savoir dans quelle direction regarder. «Nous valons mieux que notre classement actuel», a soufflé Chris McSorley. Et il a en grande partie raison. Ses hommes ont mené la vie dure à une équipe qui vient de remporter 13 de ses 14 dernières parties, dont ses huit derniers matches. GE Servette méritait meilleur salaire, mais c’est toujours la même histoire avec cette équipe. Elle s’essouffle vite, manque de coffre et avant tout de profondeur d’effectif pour tenir la route dans ce genre de duel. La sortie sur blessure de Noah Rod (18e), percuté par l’«ovni» Johann Morant, n’a pas arrangé les choses. Les jeunes (Heinimann, Schweri, Impose) ont fait ce qu’ils ont pu pour colmater les brèches, mais leurs limites ont éclaté au grand jour face à une formation aussi équilibrée et solide que celle du EVZ. Une armada qui, elle, semble vraiment bâtie pour aller loin en play-off.