On y aura cru jusqu’à la dernière seconde, mais notre parcours européen s’est arrêté à 20km de la frontière russe
Il devait être 19h15 à Lappeenranta lorsque Markkanen a détourné le tir au but de Noah Rod, nous éliminant ainsi aux portes des ¼ de finale de cette toute nouvelle CHL. Le destin est une nouvelle fois cruel étant donné que c’est ce même Noah Rod qui nous avait permis d’arracher la prolongation à 50 secondes de la fin du temps réglementaire… Ah, si seulement les buts à l’extérieur avaient pu compter double… Mais nous ne referons pas l’histoire. Et cette histoire, commençons par vous la raconter dans l’ordre.
Tout a commencé dimanche pour 8 supporters genevois qui embarquèrent pour Helsinki, rejoints sur place par un neuvième larron qui avait été envoyé en éclaireur. Premier constat : le trajet aéroport-gare ne nous donne guère envie de faire de la capitale finlandaise notre prochaine destination de vacances, même si le temps grisonnant et la nuit pointant le bout de son nez n’ont sûrement pas aidé. Nous n’étions pas venu ici pour visiter (nous n’avions que la fin d’après-midi et la soirée sur place) et ça tombe bien : nous n’avons finalement découvert que le Molly Malone’s, un pub génial à deux pas de la gare, et le restaurant chinois qui lui faisait face. Pour la gastronomie et le culturel on repassera. Par contre, niveau bières, ambiance et blackjack, ce pub d’une taille gigantesque aura largement fait l’affaire. A noter que nous avons été rejoints sur place par 2.5 autres supporters genevois, à savoir un couple et leur enfant d’à peine quelques mois et qui, sans s’en rendre compte, aura effectué le plus long déplacement de l’histoire du GSHC avant même de savoir marcher.
Le lendemain, gueule de bois et trajet en train sont au programme. Et à peine plus de deux heures après avoir quitté la capitale, nous voici à Lappeenranta, petite bourgade de 70'000 habitants distante que de 20km de la grande Russie. Pour la faire courte, autant dire que cette ville est aussi animée que les rues basses un dimanche soir et aussi charmante que Bienne sous la pluie.
Forts de ce constat, et après avoir dû traverser tous les rayons d’un centre commercial pour accéder à notre hôtel, nos activités se résumeront aussi simplement qu’à Helsinki : bars et restaurants. On a quand même été faire un tour du côté du port et de son ancienne forteresse, mais comme vous le constaterez sur les photos, on ne peut pas dire que l’on a été séduits par les lieux. On nous avait dit que Lappeenranta n’était pas une destination idéale en Finlande ; on ne nous avait pas menti.
Nous avons quand même eu la chance de découvrir un restaurant sympathique, tellement vide qu’on aurait pu croire qu’on l’avait entièrement réservé, dans lequel nous irons manger lors de nos deux repas de midi, goûtant notamment la viande de renne, qui est un doux régal. Notons également que nous avons croisé McSorley, Matte et Stücki en ville le lundi, visiblement en quête d’un bar, alors que les joueurs, que nous avons pourtant tenté de convaincre, n’ont pas eu la possibilité de sortir boire un verre malheureusement.
Le jour du match, c’est au nombre de 18 (10 autres Genevois nous ayant rejoints le lundi soir), que nous avons squatté un bowling tout l’après-midi. Rires, strikes et bières seront au programme de ces 3h qui resteront à coup sûr dans les mémoires de tous les participants. Le couple rencontré à Helsinki (et qui aura eu la bonne idée d’y rester le plus longtemps possible et de ne pas venir se perdre trop longtemps à Lappeenranta) nous rejoint sur place et nous pouvons enfin prendre la direction de la patinoire.
La patinoire de Kisapuisto n’est pas énorme, mais autant dire que l’on serait assez preneur d’une nouvelle patinoire dans ce genre à Genève, avec plus de places bien sûr. Un kop local entièrement debout derrière les buts, des gradins proches de la glace, elle est bien plus notre tasse de thé que certaines arènes multifonctionnelles (suivez nos regards…).
Nous serons placés derrière les buts, mais totalement mélangés à la foule dans les coursives puisqu’il n’y a pas de parcage à proprement parler. A 20 (le 0,5 ne nous a pas été d’une grand aide !), n’ayons pas peur de dire que nous avons « fait le job » au niveau du soutien à nos joueurs qui l’ont d’ailleurs remarqué. Après Villach, Göteborg et Briançon, et hormis UN épisode que certains aiment bien nous ressortir à toutes les sauces, on peut clairement dire que les supporters genevois auront dignement représenté leur équipe et leur ville à travers l’Europe.
Sur la glace, ce qui devait arriver arriva. SaiPa nous est largement supérieur et malgré la (superbe !) réduction du score de Rivera, nous sommes menés 4-1, et donc éliminés. SaiPa est plus rapide, plus solide et plus technique que nous le sommes et ce score est tout sauf illogique. Nous n’avons d’ailleurs tiré que 3x au but lors du premiers tiers et 6 lors du 2ème, contre plus de 25 à SaiPa, preuve d’une très légère domination…
Nos joueurs donnent tout lors de ce 3ème tiers mais n’y parviennent pas. Le speaker annonce les deux dernières minutes, ce qui ne nous empêche pas de continuer à encourage les nôtres. Plus qu’une minute… Simek récupère le puck dans sa zone et… Oh, un deux contre un ! On retient notre souffle pendant que Simek sert Rod à la perfection. Celui-ci ne rate pas la cible et déclenche une douche folie parmi les Genevois présents. Nos rêves de nous rendre aux portes de la Laponie au début du mois de Noël reprennent vie et durant les 10 minutes de prolongation, nous ne serons qu’à quelques centimètres d’une qualification a priori utopique quelques minutes plus tôt.
Malheureusement, les tirs au but en décideront autrement et nous pouvons ranger nos rêves dans nos valises. Le GSHC nous offre à nouveau une de ces défaites qui sont bientôt sa marque de fabrique : on est dominés, on s’arrache pour revenir, on se met à rêver de monts et merveilles et finalement on s’effondre. Tant mieux pour les émotions, tant pis pour le résultat malheureusement. Mais soyons fier de supporter un club qui, au contraire de certains, joue tous ses coups à fond. Entre une équipe au tempérament irréprochable et des supporters fidèles et exemplaires, ça ne nous vaudrait pas une petite wild-card pour la prochaine édition (si des fois on ne se qualifie pas directement, évidemment) ?
L’élimination ne nous empêchera pas de passer une dernière bonne soirée, mais le trajet du retour d’hier aurait sûrement été plus agréable si on avait pu le passer à prévoir notre prochain délire européen. Il n’en sera malheureusement rien.
Merci au GSHC de nous faire, malgré la défaite, vibrer de cette manière. Merci également à mes 19.5 camarades avec qui j’ai partagé ces moments inoubliables. Merci la CHL de nous donner l’occasion de faire ce genre de voyages. Et merci à vous d’avoir réussi à arriver au terme de cet article un peu plus long qu’à l’accoutumée.
Les bières

Les 20.5 Genevois présents

La Lapin Kuhta

Le bowling de Lappeenranta

Lappeenranta

Les Finlandais
