Au lendemain de l’élimination de GE Servette, le vice-président Mike Gillis a fait le point. Alors que les rumeurs entourant Chris McSorley sont nombreuses, il ne laisse aucune option de côté.
La saison qui vient de se terminer de manière abrupte par une élimination 0-4 face à Zoug pourrait laisser des traces. Même avant la quatrième et dernière défaite, le possible départ de Chris McSorley était dans toutes les têtes. Selon des sources proches du club, son départ n’aurait jamais été autant d’actualité. Arrivé aux Vernets en 2001, l’Ontarien n’avait jamais vu son poste remis en question. Le voilà qui «espère être toujours derrière le banc la saison prochaine», comme il l’a dit au micro de la RTS samedi soir. Une insécurité qui a de quoi surprendre. L’occasion de poser directement la question à Mike Gillis, vice-président du GSHC, au lendemain d’une élimination pas tout à fait digérée.
Mike Gillis, comment vous sentez-vous aujourd’hui?
Ce n’est forcément pas le plus beau jour de l’année. Nous avons joué face à une équipe de Zoug que nous pensions à notre portée. Mais le résultat est que nous avons été dominés dans tous les domaines du jeu: power play, box play, gardien. Nous avons été trop indisciplinés et avons pris trop de pénalités. Nous devons prendre cela en compte au moment d’évaluer cette saison et de nous projeter sur la suite.
Habituellement, GE Servette est l’équipe qui amène l’intensité. Et, face à Zoug, vous n’avez fait que répondre…
Nous avons vu les mêmes matches, en effet. Peu importe dans quelle ligue tu joues, c’est bien trop facile pour les arbitres de siffler lorsque tu donnes un coup durant un arrêt de jeu. Et nous l’avons trop souvent fait durant cette série.
Depuis plusieurs jours, l’insécurité entourant Chris McSorley grandit. Il semble douter de son avenir. C’est inédit comme situation. Le comprenez-vous?
Je comprends ses doutes. Les résultats sont là pour montrer que notre saison n’a pas été bonne. C’est un business basé sur des résultats. Et c’est à partir de ceux-ci que nous pouvons faire une évaluation objective du travail effectué. C’est d’ailleurs le processus qui est en train de se mettre en place. Chris est dans ce milieu depuis suffisamment longtemps pour savoir que les résultats n’ont pas été assez bons.
Sa présence sur le banc en septembre n’est pas garantie?
Je ne peux pas dire si moi-même je serai là. Je n’ai pas de boule de cristal. Hugh Quennec et toutes les personnes dirigeantes vont réfléchir et évaluer chaque aspect. De l’entraînement à la nourriture. Bref, tout. Et si des choses ne sont pas suffisamment bonnes, il faudra les améliorer. S’il faut du changement, il y en aura. Vous savez, si une organisation peine à atteindre le top niveau, il faut prendre des décisions. Même si ce n’est pas toujours facile.
Quelle est sa situation contractuelle?
Il dispose d’un contrat à long terme. Mais ce qui compte, c’est de prendre une décision dans le meilleur intérêt de l’organisation. Lorsque je suis arrivé à Vancouver, tout le monde pensait que j’allais virer le coach. Résultat? Deux ans plus tard il était entraîneur de l’année. Pourquoi? Parce que nos vues allaient dans la même direction. Nous allons mener une évaluation honnête et intègre. J’insiste pour que cette organisation respecte certaines valeurs. Et cela en fait partie. Sinon je ne m’engage pas.
Pensez-vous que cette équipe n’était pas assez bonne?
Non. C’est un bon groupe avec un mélange excellent entre jeunes et moins jeunes. Tout le monde s’entend très bien dans le vestiaire. Si l’on regarde des joueurs comme Impose ou Schweri, le talent existe.
Mais Schweri a joué durant presque toute la saison en LNB.
Ce n’est pas à moi qu’il faut poser cette question, mais au coach qui a pris cette décision. Schweri a montré de belles choses en début de saison. C’est un attaquant avec beaucoup de potentiel. Vous savez, la rumeur dit que nous faisons l’équipe ou des choses du genre. Je peux vous garantir que ce n’est pas le cas. Si Chris avait une question à me poser, j’étais évidemment à disposition. Mais mon rôle n’est pas de dire qui joue ou qui ne joue pas.
Vous parlez de rumeurs. Cette saison a sans doute été la plus tumultueuse de l’année depuis un long moment. Êtes-vous surpris?
J’essaie de comprendre. Car, dans le fond, il n’y a pas eu tant de changements au niveau organisationnel en ce qui concerne le hockey. Nous avons surtout cherché à renforcer l’équipe avec l’arrivée de Goran Bezina et Francis Paré. Et c’est cet aspect qui intéresse surtout les gens. Je ne pense pas que la manière dont le GSHC a été géré cette saison est vraiment différente des années précédentes.
«Le risque que les investisseurs s’impatientent existe»
PATINOIRE Cela fait plusieurs mois que le dossier de la nouvelle arène semble au point mort. Très impliqué dans ce dossier, Mike Gillis a accepté de faire le point.
Depuis les annonces de décembre, on n’entend plus parler de patinoire…
Nous avons eu de nombreuses interactions avec les autorités genevoises. Nous leur avons présenté notre groupe d’investisseurs et, depuis, ils mènent à bien leurs investigations pour valider leur solidité financière. Je crois que nous arrivons bientôt au terme de ce processus. Dès que ce sera fait et validé par les autorités, nous pourrons vous les présenter et avancer avec ce projet indispensable pour le hockey à Genève.
Au gouvernement, les noms de ces personnes sont connus?
Tout à fait. Ils savent qui ils sont et la société mandatée par les autorités a eu accès aux différents comptes. Ce n’est pas un problème. Les contacts sont réguliers.
Pouvez-vous nous donner une date approximative pour cette nouvelle patinoire?
Non, ce n’est pas possible pour le moment. Pourquoi? Car, actuellement, il y a deux agendas à faire cohabiter. Celui du club et celui des autorités.
Quel est le niveau de patience de vos investisseurs?
Le risque qu’ils s’impatientent existe, oui. Je le pense vraiment. Nous devons faire attention à ne pas faire durer ce processus trop longtemps. Car, si cela vient à durer, l’appétit des gens peut doucement s’amenuiser. Ces grandes entreprises voient une réelle opportunité de développement à Genève. Mais parfois je crois qu’il y a une peur des investisseurs étrangers. Mon analogie est la suivante: nous, au Canada, nous ne remettons pas en question l’expertise d’UBS. Et je pense qu’ici cela va arriver aussi. Mais il n’y a pas de quoi être alarmiste pour l’heure. Tout est encore en bonne voie.