Ce qui ne tue pas rend plus fort. GE Servette, pas épargné par les coups du sort depuis le début des play-off, peut s’approprier cette maxime.
Résilience: capacité à faire face à une situation difficile et génératrice de stress. Cette faculté, GE Servette l’a en lui depuis le début des play-off.
«Le Matin» en faisait état après l’acte V des quarts de finale. Minés par les blessures et les absences, fessés trois jours plus tôt par Lugano (2-7) et constamment attaqués par le juge unique depuis le début de cette série, les Genevois avaient trouvé le moyen de vaincre à la Resega (4-2). Le tournant du duel.
Résilience: Chris McSorley a fait état de ce phénomène samedi, assis dans son car, alors que son équipe venait de s’adjuger l’acte III de la demi-finale contre les Zurich Lions (2-1 ap). Contraint d’évoluer avec deux étrangers seulement dès la 32e, obligé de patiner avec un virus ayant affecté quelques joueurs durant la semaine, l’Aigle a quand même été capable de crucifier le champion de Suisse en titre au Hallenstadion.
«Honnêtement, je suis sans voix. L’effort que ces gars ont produit ce soir, c’est fort. C’est de la résilience», estimait le patron des Vernets quelques minutes avant de fêter son 53e anniversaire. Le tournant de la série? Bien trop tôt pour le dire. Mais une chose est sûre: si le GSHC continue à faire corps pour surmonter les obstacles se dressant devant lui, il peut continuer à rêver d’aller loin. Très loin.
Les déplacements
Lugano à trois reprises en quart de finale, Oerlikon déjà à deux reprises en demi-finale: les longs déplacements s’enchaînent pour les Genevois, sans qu’ils paraissent en être affectés. Ils ont pourtant roulé 2268 km dans leur fidèle destrier avant de renvoyer les Tessinois à leurs études. Ils ont pourtant bouffé 1128 km de bitume depuis le début de la série qu’ils mènent contre le «Z». Rappel: l’unique fois où Chris McSorley a offert à son équipe une mise au vert pour éviter les désagréments d’un long voyage avant un match, elle s’est plantée (défaite 2-0 lors de l’acte III face à Lugano).
Les trous noirs
Même s’ils ont été aspirés par deux fois au fin fond de deux spectaculaires trous noirs, les hommes de Chris McSorley s’en sont à chaque fois extirpés avec brio. Il y eut le black-out vécu par la quasi-totalité des défenseurs genevois lors de l’acte IV contre Lugano, durant lequel le GSHC a pris cinq buts en 7’16’’. Il y a eu ensuite le spectaculaire effondrement de Robert Mayer lors de l’acte I de la demi-finale (sa responsabilité était engagée sur trois des quatre buts encaissés en 6’09). Pas de quoi troubler la sérénité que dégage ce GSHC version 2014-2015, qui s’est relevé après chaque uppercut encaissé pour faire admirablement face.
Les virus
C’était devenu le thème de discussion majeur la semaine passée en marge des trois premiers duels de la demi-finale: un virus (gastro-entérite) traînait dans le vestiaire «grenat». Difficile de savoir avec exactitude combien (et, surtout, avec quelle réelle gravité) de joueurs l’ont attrapé. Seule certitude: l’assistant Louis Matte (acte I), Taylor Pyatt (acte II) et Tom Pyatt (acte III) ont été annoncés absents pour cette raison. Mais neuf joueurs, comme on le prétendait jeudi dernier aux Vernets, ont-ils été vraiment frappés par la maladie? N’oublions pas que l’intox fait partie intégrante des armes utilisées pour essayer de déstabiliser l’adversaire.
Les blessures
La perte de joueurs suite à des ennuis physiques fait partie intégrante des play-off. GE Servette peut en témoigner cette année. Ça a commencé avec la blessure à une épaule de Romy avant même le début des choses sérieuses (le meilleur attaquant du GSHC depuis la mi-septembre a dû zapper les quarts de finale). Cela s’est poursuivi avec la perte de Lombardi (commotion) dès l’acte I face à Lugano. Rivera (commotion), Antonietti (épaule) puis désormais Taylor Pyatt (aussi commotionné samedi), doivent également être cités sur cette liste de blessés qui a considérablement affaibli l’Aigle déjà privé de Bays et de Marti (fin de saison), sans l’empêcher de voler vers les victoires.
Le juge unique
Trois suspensions d’un match prononcées durant le quart de finale face à Lugano (dont une infligée à Jérémy Wick suite à une méconduite de match peu évidente), une amende de 6000 francs envoyée à Chris McSorley pour avoir menti lors d’un échange de vidéo et d’e-mails suite à la commotion subie par Rivera: le juge unique de la Ligue nationale, Reto Steinmann , et son suppléant n’y ont pas été de main morte avec la formation romande depuis le début des play-off. Ce que certains considèrent comme de l’acharnement aurait pu déstabiliser le GSHC. Ça n’a même pas semblé l’atteindre.
Les artificiers adverses
Nombre de buts encaissés face à Lugano: 16 en 6 matches. C’est peu, d’autant qu’il y avait en face de potentielles terreurs offensives (Pettersson, Klasen et Brunner) et qu’il y eut le fameux trou noir de l’acte IV (cinq goals encaissés en 7’16). Nombre de goals ramassés en trois parties disputés face aux Zurich Lions des Roman Wick, Cunti, Bärtschi, Keller et Nilsson: neuf. Pour cette arrière garde «grenat», qui était considérée comme l’un des points faibles par de nombreux observateurs, c’est bien. D’autant qu’elle repose sur un gardien sans expérience des playoff en LNA. Cette solidité explique en bonne partie le joli parcours réussi jusqu’ici.