GE Servette s’apprête à défier Langnau (ce soir), FR Gottéron (vendredi) et Ambri (samedi) dans un contexte délicat à souhait. Voici pourquoi.
GE Servette fait souci. Aussi bien sur la glace (treize défaites lors des seize derniers matches) qu’en dehors. Le retour ce week-end dans un hôtel de luxe de la place de Lorne Henning, un conseiller technique mis dans les pattes de Chris McSorley pour, selon la version officielle, l’aider dans sa tâche, ne va pas sans provoquer de nouvelles discussions au bout du lac. En toile de fond, la lutte de pouvoir à la tête du club gangrenant depuis plusieurs mois le quotidien des Vernets.
Au-delà de cette situation en coulisses dont les effets sur l’aire de jeu sont difficilement quantifiables, il y a des évidences. Elles ne trompent pas. La longue liste des blessés auxquels le coach a dû faire face depuis la mi-septembre en fait partie – à ce titre, celle de Kevin Romy fait beaucoup de mal en termes comptables, mais aussi de leadership dans le vestiaire. Et puis d’autres éléments viennent se greffer là-dessus.
Attaquants à la peine
En premier lieu, il convient de citer la misère offensive à laquelle les Genevois ont désormais habitué leur public. Seuls les Langnau Tigers de l’ultradéfensif Heinz Ehlers font pire en termes de production (86 goals marqués, contre 88 aux «grenat»). Écrire que l’on est en droit d’attendre davantage d’un Jeremy Wick (un seul but depuis le mois de novembre), d’un Juraj Simek (un unique goal cette saison) ou d’un Daniel Rubin (une réussite lors des 14 derniers matches) coule de source.
Chris McSorley a également fort à faire avec des attaquants étrangers à la peine. Il faut remonter à la 31e place dans le classement recensant le nombre de points marqués par un importé de LNA pour trouver la trace du premier Genevois (Nick Spaling). Dans le passé, le coach ontarien a très souvent eu la main plus heureuse sur un marché où il a plusieurs fois déniché des perles rares.
Robert Mayer pas aidé
En sus, le compartiment défensif n’est pas suffisamment étoffé. Sa profondeur, inexistante, n’est pas à même d’encaisser la moindre blessure. Les arrières valides doivent ainsi multiplier les minutes de jeu pour compenser les absences, ce qui ne va pas sans poser problème. Cela se remarque dans le nombre de shoots adressés en direction d’un Robert Mayer pas toujours irréprochable. Le gardien des Vernets a ainsi de nombreux goals évitables sur la conscience, mais il est tellement sollicité qu’on ne peut pas toujours lui tenir ri-gueur de quelques blancs (92,4% d’arrêts, quand même).
C’est dans ce contexte délicat qu’un GSHC ne donnant pourtant jamais l’impression de lâcher prise entame, ce soir, sa semaine vérité face à trois adversaires situés derrière lui au classement. «Ce sont trois matches à valeur critique», annonce Chris McSorley. Un coach multipliant les déclarations de confiance envers un effectif qu’il considère toujours taillé pour aller loin le printemps prochain. «Je suis persuadé qu’un scénario de même type que celui connu la saison passée par Berne (ndlr: 8e du championnat régulier à la raclette avant de devenir champion de Suisse) peut être écrit chez nous», estime-t-il.
Avant d’en arriver là, les trois rencontres à venir permettront d’y voir plus clair sur la nature de la fin de saison que le GSHC devra se coltiner: anxiogène ou sereine?