Parti de GE Servette après les play-off, Noah Rod attend son heure dans l’organisation des Sharks de San José. Il progresse dans l’ombre.
Au moment de penser à Noah Rod du côté de San José, l’imaginaire le place sur une plage de sable fin entre deux matches, à profiter du soleil et des 25 degrés de la Californie. Hormis la température, tout le reste n’est que fantasme. Mais avant ce potentiel avenir radieux en Amérique du Nord, Noah Rod en découvre les aspects moins glorieux. Là où l’on songe volontiers aux hôtels cossus et autres soirées endiablées de la Californie, le Neuchâtelois, lui, vit tout l’inverse. «Si je devais résumer ma vie en trois photos, ce serait probablement mon ordinateur avec Netflix pour y regarder des séries. Mon hôtel à côté de la patinoire. Et la patinoire. Ça ne fait pas rêver. (Rires.)»
L’instantané de Noah Rod ci-contre est donc un moment rare. Presque unique. Depuis son arrivée sur la côte ouest il y a plus d’un mois, Noah Rod n’a que rarement endossé le maillot des San José Barracudas, club ferme des Sharks qui milite en AHL. S’il compte officiellement quatre matches à son actif dont deux de play-off, le Neuchâtelois n’en a vraiment disputé qu’un seul. Il était sur le banc pour les autres rencontres.
La NHL ou GE Servette
La situation n’est pas idéale, mais lui convient. «Lorsque cette option a été envisagée, j’étais conscient que je ne pourrais pas débarquer et bénéficier de temps de jeu conséquent, nous a-t-il expliqué par téléphone. Le coach possède son alignement et l’équipe a eu du succès en saison régulière. Je ne peux pas arriver et prétendre à une place majeure. Ce ne serait pas correct. De ce fait, je n’ai pas le droit de me plaindre.»
Mais alors pourquoi partir vivre à l’autre bout du monde si c’est pour prendre place dans les tribunes? La réponse de Noah Rod fuse comme pour appuyer une certitude solidement ancrée dans sa tête: «Pour apprendre! Ici, je mets un pied dans la porte.» Plus précisément, le joueur de centre de GE Servette développe en Amérique du Nord son style de jeu physique et intense qui a tout pour plaire de l’autre côté de l’Atlantique. «Que ce soit en NHL avec les Sharks ou en AHL avec les Barracudas, le système de jeu est exactement le même. Ce que j’acquiers actuellement, même si ce n’est qu’à l’entraînement, me servira à l’avenir, j’en suis persuadé.»
Actuellement, les Barracudas affrontent les Gulls de San Diego en quart de finale. L’Aigle, lui, attend son heure. «Je dois me tenir prêt. Si j’ai une chance, je la saisirai.»
Son entente de trois ans avec les Sharks en poche, Noah Rod compte se faire une place au soleil. «Je viendrai faire le camp de présaison, remarque-t-il. Et si cela ne fonctionne pas, je serai de retour à GE Servette. Le niveau de la LNA est meilleur que la AHL pour mon développement.