La mythique patinoire du HC Ambri-Piotta devrait être inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco au lieu d’être vouée à une démolition prochaine. Qu’on la laisse vivre au pied des montagnes. Elle risque de s’effondrer? Les avalanches la menacent hiver après hiver? Et alors! La rencontre d’hier soir entre Ambri et GE Servette a ressemblé à un plaidoyer vibrant contre le hockey business. Un cri du c(h)œur contre les patinoires surchauffées ou le champagne coule à flots et les VIP déambulent ne regardant le match que d’un œil discret.
Face à de vaillants Aigles – ils disputaient leur quatrième match en cinq soirs –, la vétuste patinoire tessinoise a tremblé. La température négative n’y est forcément pas étrangère. Mais elle a aussi (et surtout) chanté à tue-tête durant plus de 65 minutes. Qu’est-ce qu’elle est belle ainsi. Lorsque GE Servette a pris l’avantage par Nick Spaling à la suite d’une bourde incroyable de Gauthier Deslcoux, les supporters léventins se sont égosillés trois fois plus fort. C’est comme s’ils avaient marqué eux-mêmes le but égalisateur à la place d’Incir, trois minutes après la bévue du gardien local.
Alors oui, les supporters locaux sont rentrés à la maison avec la mine fermée. La séance de tirs au but a finalement tourné à la faveur des visiteurs. Tömmernes a été le bourreau des Léventins. Mais qu’importe. Samedi prochain, ils seront de nouveau présents pour hurler leur amour à un club qui représente tout pour eux. Décidément, un voyage en Léventine ne peut pas laisser insensible.